LES SOLEILS DE L'ILE DE PÂQUES
Pierre Kast, France (coproduction brésilienne et chilienne), 1972, 1h40.
Avec Maurice Garrel, Alexandra Stewart, Françoise Brion, Norma Bengel, Jacques Charrier, Marcello Romo, Zozimo Butbul.
Maurice, ingénieur, Irenio, prêtre, Helvio, entomologiste, Norma, astronome, Françoise, ethnologue et Alexandra, médium, vivent aux quatre coins du monde et ne se sont jamais rencontrés. Sujets aux mêmes hallucinations, ils se retrouvent un jour tous les six sur l'île de Pâques, dont les mystérieuses statues semblent être la clef de leurs visions...
"Un conte cinématographique" : ainsi est défini, dès le générique, cet étrange film de science-fiction français, récemment sorti de l'oubli par une réédition en DVD (aux éditions Opening) et de nombreuses diffusions sur les chaînes spécialisées du réseau câblé. Entièrement narré par la voix-off de Maurice Garrel – qui joue également le rôle de l'ingénieur – LES SOLEILS… nous présentent un à un, avec lenteur mais pas sans style, les différents protagonistes. Il s'agit bien d'un conte, en ce sens que chacun des personnages représente un archétype, un mode de compréhension du monde (scientifique, humaniste, religieux ou ésotérique) bien particulier.
Issus de terreaux culturels et intellectuels divers, les différents "hallucinés" vont se reconnaître par la marque de nacre circulaire qui a poussé dans le creux de leur main gauche, s'unir deux par deux, et se retrouver sur l'île de Pâques. Chaque vision est accompagnée de sons hautement psychotroniques, sorte de musique électronique "pré-kraftwerkienne", assez proche de la musique dite "contemporaine". La narration nous emmène dans divers coins, magnifiques, de la planète (Polynésie, Brésil, Chili). Cela ajoute au côté "connaissance du monde" de l'œuvre. Quant au dénouement, sur l'île du titre, il va jusqu'au bout du canevas théorique un rien fumeux sur lequel repose le film, et selon lequel des formes de vies extra-terrestres auraient peuplé le bas monde bien avant les humains. Ces présupposés ont beaucoup vieilli, tout comme le discours du film. Mais la beauté de ses images et le ton intriguant de sa narration le rendent malgré tout sympathique. Etrangement sympathique disons, malgré une lenteur parfois plombante. Stelvio
Affiche :
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