KING KONG - Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack avec Fay Wray, Robert Armstrong, Bruce Cabot, 1933, États Unis
Une équipe de tournage se dirige vers SKULL ISLAND, une île qui n'est inscrite sur aucune carte. Carl Denham, réalisateur, a repéré à la dernière minute sa future starlette qu'il tourne en test en train de crier à plein petits poumons. Les indigènes sont en pleine cérémonie lorsque nos blancs débarquent. Le chef offre immédiatement d'acheter la jolie blonde, pratique refusée par Denham. Elle sera donc kidnappées durant la nuit et offerte à King Kong, un singe géant, qui aura le coup de foudre pour elle. C'était le pari du réalisateur, filmer cette bête fantastique, il faut donc la retrouver. Chose faite, difficilement, on endormira Kong pour le ramener à New York. Mais le triomphe de l'expédition sera de courte durée...
Le classique des classiques du cinéma fantastique, celui qui a inspiré tant de carrières, de Ray Harryhausen, Rick Baker à Peter Jackson. Je me rappelle encore, tout jeune, le film passait le samedi matin à la télé et nous étions rivés au petit écran. Il a bien vielli le grand singe. Les effets spéciaux fascinent toujours. La complexité des décors miniatures, l'incrustation des divers éléments de tournage réels, les combinaisons multiples et originales du réel et de l'imaginaire et le rythme rapide de l'action sont fascinants. Car il n'y a aucun temps mort, le scénario étant très concis. On est encore frappé par le changement brutal de décor, Kong aussitôt endormi, on se retrouve à New York à l'ouverture de l'attraction géante ! les films suivants et remakes feront la belle part au voyage par bateau, ici absent.
Fay Wray est toujours lumineuse, d'une vivacité et d'une naiveté touchante. On peut presque couper au couteau la tension sexuelle qui bouillonne entre elle et le skipper, un macho qui ne veut rien savoir des dames à bord d'un bateau, qui cache mal son jeu. Denham fait fi de la prudence la plus élémentaire et il est surprenant que devant toutes les morts et la destruction dont il est responsable, tout le monde le suit et l'écoute comme le saint père, sans rouspéter. La bête si vivante et tellement hors de son habitat naturel, on ne peut qu'être touché de sa mort si rapide dans un univers ou tous, sauf la belle, le rejette. On savait bien que les films de monstre finissent mal, mais comme la créature de Frankenstein, celle-ci ne méritait pas un tel sort.
L'édition récente de deux dvd offre le film en belle restauration avec les quatre minutes censurées dès 1938, essentiellement le pelage des vêtement de la belle par le King et l'écrasement et le repas d'indigènes. Outre un piste de commentaires, on a sur la deuxième galette trois heures de suppléments magiques.
Il est littéralement fascinant de voir défiler la vie de Miriam C Cooper, véritable héros de la première guerre mondiale, aventurier et cinéaste hors pair, double évident de Denham. On montre le travail de Willis O'Brien en détail, y comprit les faux papiers sensés expliquer les trucages à l'époque. Dommage que cette soif de mystère de la part des studios ne nous laisse si peu de détails et aucuen entrevue du technicien. On clôt avec une entreprise fascinante, la reconstitution, par l'équipe de Peter Jackson, de la séquence perdue dite " The Spider Sequence". Cette scène, tournée, coupée au montage par Cooper et perdue a ce jour, a été recréée avec les technique de l'époque et intégrée aux plans d'époque: sublime et surprenant !
Je ne peux que vous recommander cette édition, pour tout amateur de fantastique, de monstre, de cinéma, de belles et de bêtes !
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Mario aka Blanc Citron