LA MÉMOIRE DU TUEUR - Erik Van Looy - Belgique, 2003

DE ZAAK ALZHEIMER aka LA MÉMOIRE DU TUEUR aka The Alzheimer Affair aka The Alzheimer Case aka The Memory of a Killer
Erik Van Looy, Belgique, 2003, 2h03.

A Anvers, plusieurs notables, soupçonnés de tremper dans des affaires louches, sont retrouvés sans vie, exécutés. Les policiers Vincke et Verstuyft sont bientôt conduits sur la piste d'Angelo Ledda, un expérimenté tueur à gages. Lorsqu'on lui demande de tuer une fillette de 12 ans, le flingueur découvre qu'il est manipulé. Comme il souffre des premiers symptômes de la maladie d'Alzheimer, il décide d'utiliser la police pour qu'elle l'aide à éliminer ceux dont il va bientôt oublier les noms...

Sorti brièvement en salles en France en 2004, ce thriller belge surprend agréablement par son ambition visuelle, au service d'un postulat de départ plutôt original. Certes, on regrettera que les pertes de mémoire du tueur soient l'occasion d'effets numériques tape à l'œil et sans grand intérêt et que le cinéaste compense parfois son absence de budget (le film a été réalisé pour moins de 3 millions d'euros) par des "trucs" techniques un peu voyants, mais à ces réserves près, on ne peut que recommander cette histoire de "hitman" qui perd la mémoire. Très marquée par la fluidité et la minéralité des œuvres de Michael Mann, la mise en scène combine élégance et efficacité.

Sur le fond, LA MÉMOIRE DU TUEUR donne à voir une société hypocrite en proie à la corruption et aux pulsions les plus infectes (pédophilie & co.), mais le film respire heureusement et n'est pas dépourvu d'humour, ce qui permet de laisser entrer un peu de lumière dans cette vision peu aimante de l'humanité. Eric Van Looy maintient constamment l'équilibre entre psychologie et action, et ne perd jamais le fil de son intrigue. Le casting mérite bien des louanges, tant le duo de flics – Vincke (Koen De Bouw) le réfléchi et Verstuyft (Werner de Smedt) le pragmatique, à l'œuvre dans une scène assez irrésistible avec une veuve allumeuse – sait se rendre attachant sans que le film adopte le ton routinier du "buddy-movie". Mention particulière enfin à Jan Decleir, acteur vétéran belge qui interprète avec l'élégance burinée d'un Terence Stamp (les deux acteurs se ressemblent étonnamment) ce tueur dont la tête se vide aussi vite que le chargeur, telle un sablier. Belle métaphore d'un film qui intrigue puis captive. Stelvio

Affiche : http://www.affichescinema.com/insc_m/memoire_tueur.jpg

J'ai corrigé quelques ptites bricoles, Mario

D'ac

Mario, je viens de relire la page des visionnements, le prénom du cinéaste est resté mal orthographié dans mon texte sur LA MEMOIRE DU TUEUR : il faudrait écrire Erik et non Eric comme c'est écrit (la faute apparaît deux fois dans mon texte). Si tu peux corriger...

Merci d'avance,
Stelvio

je met mon équipe là-dessus !

au"nightshift" d'oncle Mario !

Stelvio 71 a écrit:

Mention particulière enfin à Jan Decleir, acteur vétéran belge qui interprète avec l'élégance burinée d'un Terence Stamp (les deux acteurs se ressemblent étonnamment)
(…)

Là, je ne suis pas d'accord: à mon avis, il n'y a pas grand'chose en commun entre ce dandy éthéré et ambigu (même trente-cinq ans après «Théorème» et «Toby Dammit») qu'est Terence Stamp et Jean Decleir, un vieux lion échevelé, viril en diable…

Enfin, c'est ma vision subjectivement féminine des choses.

Tanaquil a écrit:

Stelvio 71 a écrit:

Mention particulière enfin à Jan Decleir, acteur vétéran belge qui interprète avec l'élégance burinée d'un Terence Stamp (les deux acteurs se ressemblent étonnamment)
(…)

Là, je ne suis pas d'accord: à mon avis, il n'y a pas grand'chose en commun entre ce dandy éthéré et ambigu (même trente-cinq ans après «Théorème» et «Toby Dammit») qu'est Terence Stamp et Jean Decleir, un vieux lion échevelé, viril en diable…

Enfin, c'est ma vision subjectivement féminine des choses.

Je pensais plus à THE LIMEY de Soderbergh, chère Tanaquil. C'est vrai que Decleir est plus "terrien" et massif que Stamp, mais je leur trouve une grande ressemblance. Là aussi c'est subjectif

Stelvio

Pour s'y retrouver, parce que mon petit moi ne connaissait pas Jan Decleir... :

Terence Stamp



Jan Decleir



On voit ces parentés, dépendant des photos, mais faudrait que je vois Decleir bouger dans un film...

Admin a écrit:

On voit ces parentés, dépendant des photos, mais faudrait que je vois Decleir bouger dans un film...

Oui, Mario tombe à pic, comme d'hab'.

Si, au niveau des traits, il y a une certaine affinité (quoique: l'azur regard, ouvert et halluciné, de Stam, a bien peu à voir avec l'œil, sombre et impénétrable sous ses lourdes paupières, de Decleir), c'est leur façon de bouger qui les différencie: Stamp glisse littéralement d'un bout à l'autre de l'écran, alors que Declair l'envahit à grandes foulées de fauve traqué.

Pour conclure, toujours du point de vue subjectif de ma féminitude (les substantifs en -ude étant très tendance), Stamp est un ange pervers et Declair un homme, un vrai!

Tanaquil qui raffole des vrais mecs