Retour sur Suicide Club

The SUICIDE CLUB aka Jisatsu circle - Shion Sono, 2002, Japon

J'ai attendu longtemps pour voir ce film dont le sujet ne m'attire pas au demeurant. Erreur, le film est plus intéressant que son titre ! Comme souvent avec le cinéma de genre japonais, il ne faut pas chercher à tout comprendre, le film étant enrobé par les musiques d'un groupe de jeunes filles ado, on parle de douze ans et demi, qui envoient des messages qui finalement ont rapport avec le thème. Mais de leur ascension à la célébrité et leur concert final découle-t-il vraiment cet engoument spectaculaire et incompréhensible pour mettre fin à ses jours ? Ce prophère Mansonien aux allures de fausse blonde profite-t-il uniquement de la situation pour s'annoncer gourou du suicide club ? Il me semble. Et ces lambeaux de chair enlevées au rabot, outil presque disparu en ce début de millénaire, une simple fausse piste ?

C'est finalement le surréalisme qui l'emporte sur la linarité d'une enquête qui ne veut pas aboutir. De ces êtres qui ne vivent que par les rapports qu'ils ont avec autrui, du vide existentiel pervasif mais non obligatoire dans une société japonaise ou l'on avait tendance à s'oublier pour les autres. Tout ceci étant dit, ce ne sont que mes impressions, le film étant, limite portnawak, ouvert à interprétation ou volontairement entouré de fausses pistes, difficile à pénéter. N'empêche qu'il vaut le détour.

J'aurai mis le temps aussi pour le voir, c'est arrivé dimanche dernier... et j'avoue avoir été grandement déçu.
Je m'attendais à un film sérieux, façon documentaire, avec des scènes chocs réalistes dignes de la réputation extrême du film. On en est loin, et la réalisation est trop bordélique pour apprécier et comprendre le point de vue du réal sur le sujet du film.

Beaucoup de choses sont laissées sur le carreau lors de l'avancement de l'histoire, et je me suis senti mis de côté aussi, comme si le réal se foutait que l'on soit impliqué ou pas.
Du coup, on ne sait pas/plus si on assiste à un film gore sur fond de critique sociale sur le japon d'aujourd'hui ou si l'on assiste à une critique sociale sur le japon mâtinée de gore. On est plutôt paumé et la vision du film n'en est que plus douloureuse.

J'ai ressenti un film malhonnête, juste trash pour être trash, traitant d'un sujet hardcore mais se la jouant suffisamment "arti" pour entretenir sa propre réputation de film sulfureux.
A Hong Kong, ce film ne serait qu'un vulgaire catégorie III comme il y en a des centaines et des meilleurs.

J'ai dit "grandement" déçu.

C'est le danger quand on a trop d'attentes vis à vis un film. Personnellement je n'en avait pas trop entendu parler, seul le sujet ne m'intéressait pas et finalement il s'inscrit dans un scénario qui n'est pas centré uniquement sur son titre.

Ceci dit son réalisateur n'a pas été populaire avec son film, plutôt le contraire, le suicide restant un sujet tabou au Japon.