Michaela Klingler viens d'être acceptée à l'université de Tübingen pour étudier en vue de devenir professeure. Elle avait prit une année sabbatique pour soigner son épilepsie. Si son père l'encourage, sa mère voit d'un très mauvais oeil son départ de la maison. Elle retrouve une amie d'enfance, Hanna, qui la surprendra en pleine crise et qui la prie de prendre ses médicaments. Durant ses crises elle prétend voir et entendre des démons. Elle va consulter deux prêtres, un qui lui conseille un exorcisme, l'autre qui veut l'amener chez un psychologue.
Basé sur les derniers mois de la vie d'Anneliese Michel, décédée à 23 ans, par inanition, après une série d'exorcismes pratiquée en Allemagne en 1976. Ce fait vécu a aussi inspiré The Exorcism of Emily Rose, sorti un an plus tôt, ainsi que Anneliese: The Exorcist Tapes, sorti en 2011. Je ne m'attarderai pas ici sur les différences entre ce que l'on connait du calvaire d'Anneliese Michel, il s'agit ici d'une version assez libre qui prend des distances. Je dirais juste qu'ici, Michaela est bel et bien épileptique alors dans le cas d'Anneliese, l'épilepsie était mise en doute. Le scénario ne s'attarde pas du tout sur les derniers mois de sa vie, mais bien sur ce qui l'amène à ce point critique. Dans Requiem, comme dans les témoignages sur Anneliese Michel, entre deux crises, la jeune femme était calme et pour ainsi dire normale. Le tout est tourné avec un réalisme et une retenue remarquable, sans jugement, en lumière naturelle. Si l'éducation religieuse et l'éducation stricte par la mère peuvent être en cause, on voit bien que les intentions de ses parents et de ses proches n'étaient pas haineuses. Seul le prêtre qui réclame les exorcismes a l'air d'un extrémiste. Le jeu de Sandra Hüller est magnifique, comme celui de tous les acteurs secondaires. Un film bouleversant, à cent lieux des deux autres films d'exploitation . Mario Giguère