Kerozene
Nombre de messages : 3521 Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: REQUIEM - Hervé Renoh, 2001, France Jeu 23 Oct - 9:48 | |
| REQUIEM, c'est peut-être le moins connu des rejetons de l'éphémère boîte de prod bis française Bee Movies. La raison est probablement que c'est aussi l'un des plus mauvais qui en est sorti. On y croise une bande de cinq truands masqués au service d’un mystérieux Goliath et qui foire son coup en beauté à cause des envies de viol d'un des leurs. La scène se termine sur l'exécution de la femme violentée, de son mari et de leur petite fille, malgré l'opposition de Christian, seul membre du gang à témoigner d'un minimum d'humanité. Treize ans plus tard, alors que Christian sauve son âme en servant les ordres dans un monastère, ses anciens acolytes s'évadent de tôle avec l'aide de Goliath pour atterrir bien malgré eux dans ce même monastère où ne résident que trois curetons (les autres étant partis en séminaires) et une jeune fille en détresse. Dès lors, les choses vont s'envenimer, la tension monte rapidement, les criminels se dressent les uns contre les autres et laissent éclater au grand jour leurs instincts les plus primaires... qui, a tout bien y réfléchir, n’ont jamais vraiment été dissimulés. REQUIEM est une sorte de polar hybride mêlant ésotérisme à deux balles, gunfight hong-kongais (grosse influence de John Woo), épouvante discrète et dialogues plus ou moins référentiels à la Tarantino (on retient cette superbe sortie: "pourquoi on n'y va pas à quatre?" demande l’un des truands - "Parce qu'on n'est pas les Beatles" rétorque son chef) entremêlé de prêchi-prêcha bizarrement politiquement correct du style "la religion il faut la respecter même si ce n'est pas la notre" etc... Un message noble, certes, mais qui trahi la fausse audace du projet qui ne se permet finalement jamais de dépasser les bornes de peur de froisser quelques spectateurs et qui ne va jamais là où il devrait aller. Du coup, le scénario prend le parti pris de la retenue: lorsqu'un curé est sur le point de se faire crucifier dans son monastère, son bourreau est interpellé juste trop tôt; lorsque la jeune fille est à deux doigts de se faire violer sur l'autel de l'église, l'action est interrompue de justesse... Voila qui ne manque pas d'agacer et qui achève un film qui n'avait déjà pas grand chose pour lui. | |
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