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 MANDINGO - 1975 - Richard Fleischer

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2 participants
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Mathieu Lemée

Mathieu Lemée


Nombre de messages : 675
Localisation : Montréal
Date d'inscription : 16/01/2006

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MessageSujet: MANDINGO - 1975 - Richard Fleischer   MANDINGO  -  1975  -  Richard Fleischer EmptyDim 18 Oct - 14:57

MANDINGO - 1975 - États-Unis - 127 minutes
Réal.: Richard Fleischer Int.: James Mason, Susan George, Perry King, Richard Ward, Brenda Sykes, Ken Norton, Lillian Hayman, Roy Poole, Ji-Tu Cumbuka.

En 1840 en Louisiane, Warren Maxwell dirige l'une des plus grandes plantations de coton du sud des États-Unis nommée Falconhurst. Tout en élevant des esclaves noirs dans sa propriété, Maxwell est obsédé par la mémoire de son nom et il presse son fils Hammond d'épouser sa cousine Blanche Woodford pour maintenir la branche familiale. Après le mariage, Hammond découvre que Blanche a eu des rapports sexuels incestueux avec son frère, si bien qu'il la délaisse complètement au profit d'une esclave noire, Ellen. Dépitée, Blanche se venge en séduisant l'esclave préféré de Hammond, Mede, un géant mandingue afin qu'il couche avec elle. Devenue enceinte, Blanche donne naissance à un bébé à la peau noire que le médecin des Maxwell tue après l'accouchement. Pour se venger de Blanche, Hammond l'empoisonne avec l'assentiment du docteur et de son père, puis il tue l'esclave Mede après l'avoir ébouillanté. Le meurtre du géant mandingue réveille toutefois la colère des esclaves noirs qui, menés par le régisseur Agamemnon, se révoltent contre leurs maîtres. Une explosion de violence s'ensuit alors dans la plantation de Falconhurst.

"MANDINGO" est d'abord et avant tout un roman faisant parti d'un cycle de livres connu sous le nom de "Falconhurst" des auteurs Kyle Onstott et Lance Horner. Essentiellement, ces ouvrages décrivent la vie d'une famille sudiste propriétaire d'une plantation au XIXe siècle avant l'abolition de l'esclavage. L'incroyable popularité de cette série s'explique surtout par son contenu épisodique et sadique, où la combinaison entre conflits interraciaux violents et obsession sexuelle outrancière y est exposé en termes crus, les auteurs ne se souciant pas de fidélité historique. Le producteur Dino De Laurentiis a cru à l'époque avoir trouvé un filon dans cette série et son projet initial fût d'en adapter tous les romans. L'échec commercial et la volée de bois vert lancée par les critiques envers cette première adaptation a cependant eu tôt fait d'atténuer ses espérances (Seul Steve Carver en 1976 tourna "DRUM" tiré de ce cycle). "MANDINGO" s'est en effet vu reproché par ses nombreux détracteurs d'être simpliste, complaisant, raciste et incongru.

Quand on regarde cependant ce film de l'autre côté de la lorgnette par contre, on se rend compte qu'en réalité le réalisateur Richard Fleischer a voulu se servir du roman pour exposer de façon réaliste et sans artifices les abus et les horreurs de l'esclavage, sans aucun romantisme dans le ton. Le puritanisme américain, de même que le sexisme évident des personnages masculins ne sont pas épargnés non plus dans la mise en scène. Ce qui constitue le seul problème du film est son intrigue au ton mélodramatique à l'excès, dont les raccourcis précipités s'accumulent comme un troupeau de zèbres assoiffés dans la conclusion. Quand on sait toutefois que la version de Fleischer se voulait plus épique avec sa durée de 3 heures 45 minutes, contrairement à la version en salles de 2 heures 7 minutes, on peut lui pardonner ce défaut. Quand au reproche concernant l'étiquette raciste du film, il ne s'applique pas puisque Fleischer a refusé de se voiler la face pour censurer ses images (et le dialogue), préférant plutôt illustrer lucidement son thème en accord avec la réalité violente de l'époque.

En somme, le réalisateur a eu le courage de déranger les mentalités bien pensantes en s'écartant du style complaisant et romancé adopté dans d'autres oeuvres sur l'idéologie sudiste américaine comme "AUTANT EN EMPORTE LE VENT". Il est vrai que le succès du courant "blaxploitation" durant les années 70 a dû justifier commercialement la production d'une telle oeuvrette. "MANDINGO" s'avère donc un long-métrage à redécouvrir d'urgence, surtout que les critiques révisent actuellement leurs jugements à son égard. Même si ses compromis commerciaux et ses effets racoleurs n'en font pas un classique, il est bien loin d'être la merde qu'on lui a collé au visage lors de sa sortie. Au niveau de l'interprétation, Richard Ward ("ACROSS 110th STREET") nous montre à nouveau son talent d'acteur dans la peau d'Agamemnon. Pour sa première présence à l'écran, l'ancien boxeur Ken Norton n'a aucun mal à imposer sa présence physique dans un rôle peu exigeant dramatiquement.