THE BOSTON STRANGLER - 1968 - Richard Fleischer

THE BOSTON STRANGLER aka L'Étrangleur de Boston - 1968 - États-Unis - 116 minutes.
Réal.: Richard Fleischer Int.: Tony Curtis, Henry Fonda, George Kennedy, Mike Kellin, Hurd Hatfield, Murray Hamilton, Jeff Corey, Sally Kellerman, William Marshall, Carolyn Conwell.

En 1962, une femme dans la cinquantaine est retrouvée étranglée à son domicile. L'inspecteur Di Natale est chargé de l'enquête, mais ne découvre aucun mobile explicable pour ce crime. Lorsque d'autres femmes sont assassinées par strangulation, dont certaines ont été violées, dans des circonstances similaires, la police est persuadé que le tueur est un maniaque sexuel. Des mesures spéciales sont prises et toutes les personnes soupçonnés d'être des maniaques sont arrêtées, tandis que les médias encouragent les femmes à ne pas laisser entrer des inconnus chez elles. Le procureur général charge son adjoint John Bottomly de prendre l'affaire en main afin d'aider la police, mais le tueur parvient à faire d'autres victimes, sauf une qui a réussi de justesse à s'échapper. C'est alors qu'un plombier, Albert DeSalvo, est arrêté pour tentative de cambriolage. Lorsque Bottomly et Di Natale le croisent par hasard, ils remarquent que celui-ci a une blessure à la main correspondant à la morsure faite par la dernière victime ayant survécu à l'étrangleur. Bottomly entreprend alors d'interroger DeSalvo qui se révèle bien être l'étrangleur recherché depuis deux ans; celui-ci souffrant de schizophrénie avancé d'après les examens psychiatriques.

Basé sur un fait divers authentique, et d'un compte-rendu sous la forme d'un livre-enquête volumineux écrit par Gerold Frank, "THE BOSTON STRANGLER" reprend le principe du semi-documentaire, tel que celui employé par Richard Brooks dans son film "IN COLD BLOOD". L'approche se veut donc fidèle aux évènements, sans tomber dans la complaisance ni le sensationnalisme afin de rendre le sujet plus attrayant. Avec un usage habile de la couleur, et l'emploi judicieux de l'écran partagé, nouvelle technique présentée à l'Expo 67 à Montréal, Richard Fleischer livre une mise en scène feutrée et sobre, de manière à bien illustrer chaque détail de la minutieuse enquête policière dans la première partie, et les multiples tourments intérieurs de l'assassin souffrant de dédoublement de personnalité dans la deuxième. La violence des meurtres est également filmée de façon retenue, la mise en images et le montage ayant pour but de dédramatiser au maximum ces scènes. L'ensemble suggère donc davantage aux spectateurs qu'il ne montre, évacuant ainsi les clichés d'usage propres au genre. En somme, un film qui se révèle une formidable exploration objective d'une affaire criminelle, et de la personnalité d'un psychopathe, incarné d'ailleurs magistralement par Tony Curtis.

Très bon film, effectivement. Lorsque je l'ai vu, j'ignorais totalement l'existence des (de la? je ne sais plus) séquences en split screen qui m'avaient totalement surpris. Il fait un excellent double programme avec L'ETRANGLEUR DE RILLINGTON PLACE réalisé trois ans plus tard par le même Fleischer.

Citation :

et l'emploi judicieux de l'écran partagé pour la première fois dans un long-métrage cinématographique

Première fois qu'un « écran partagé » est employée de judicieuse façon ? Ou première fois qu'il y a « présence » d'un « écran partagé » ?

Madame Choucroute a écrit:

Citation :

et l'emploi judicieux de l'écran partagé pour la première fois dans un long-métrage cinématographique

Première fois qu'un « écran partagé » est employée de judicieuse façon ? Ou première fois qu'il y a « présence » d'un « écran partagé » ?

De judicieuse façon puisque même si c'était la première fois, cela aurait pu être employé tout croche.

Mathieu Lemée a écrit:

De judicieuse façon puisque même si c'était la première fois, cela aurait pu être employé tout croche.

Alors Napoléon de Gance ça compte pour des clopinettes ?

Madame Choucroute a écrit:

Mathieu Lemée a écrit:

De judicieuse façon puisque même si c'était la première fois, cela aurait pu être employé tout croche.

Alors Napoléon de Gance ça compte pour des clopinettes ?

La technique d'un seul écran fragmenté employée dans "THE BOSTON STRANGLER" est bien sûr celle présentée à l'Expo 67 de Montréal et qui était nouvelle. Donc, utilisé pour la première fois. Napoléon de Gance, c'était trois écrans juxtaposées avec trois caméras projetant les mêmes images ou des images différentes pour multiplier les points de vue, ce qui n'était pas tout à fait la même chose, quoique cette technique préfigurait le split screen sur un seul écran, le cinerama et le cinemascope.

Mathieu Lemée a écrit:

La technique d'un seul écran fragmenté employée dans "THE BOSTON STRANGLER" est bien sûr celle présentée à l'Expo 67 de Montréal et qui était nouvelle.

Revoir Grand Prix (1966, John Frankenheimer) et The Thomas Crown Affair (1968, Norman Jewison) ... ou même The Pillow Talk (1959, Michael Gordon). L'apport des installations vidéos à Expo 67 est certes indéniable quant aux choix esthétiques envisagés par Richard Fleisher et Marion Rothman (le monteur) mais il ne s'agit pas du premier film où l'écran fragmenté y est employé de judicieuse façon. Il y en a eu d'autres (même si TBS n'en demeure pas moins un chef-d'oeuvre).

Ton texte est excellent, Mathieu. "Feutrée et sobre", c'est exactement les termes qui conviennent à la mise en scène de Fleischer. Plus je vois les films de ce cinéaste, plus je pense que c'est un réalisateur assez génial et sous-estimé... Qu'en pensez-vous ?

Stelvio

Madame Choucroute a écrit:

Mathieu Lemée a écrit:

La technique d'un seul écran fragmenté employée dans "THE BOSTON STRANGLER" est bien sûr celle présentée à l'Expo 67 de Montréal et qui était nouvelle.

Revoir Grand Prix (1966, John Frankenheimer) et The Thomas Crown Affair (1968, Norman Jewison) ... ou même The Pillow Talk (1959, Michael Gordon). L'apport des installations vidéos à Expo 67 est certes indéniable quant aux choix esthétiques envisagés par Richard Fleisher et Marion Rothman (le monteur) mais il ne s'agit pas du premier film où l'écran fragmenté y est employé de judicieuse façon. Il y en a eu d'autres (même si TBS n'en demeure pas moins un chef-d'oeuvre).

Je sais qu'il y en a eu d'autres. Grand Prix n'utilise pas l'écran partagé, mais le Cinerama. Tandis que L'affaire Thomas Crown fût tourné et sorti effectivement avant l'Étrangleur de Boston en salles à quelques mois d'intervalles, je le reconnais, mais se chicaner sur les dates est querelle périmée d'historiens du cinéma.

Mario, j'ai à nouveau apporté des corrections à mon texte. Merci.

Corrigé