Kerozene
Nombre de messages : 3521 Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: SODOM THE KILLER - Hiroshi Takahashi, 2004, Japon Mer 4 Juin - 7:03 | |
| Alors je t’arrête tout de suite, toi lecteur, tu ne trouveras ici point de pourfendeur par sodomie, de marteaux-pilons obsédés du cul, ni même d’ailleurs le moindre bout de téton. Car malgré ce que son titre pourrait suggérer, SODOM THE KILLER n’a rien d’un film cochon, loin de là. L’histoire commence au début du XVIIIe siècle, dans le château de Sodom, un seigneur qui s’apprête à célébrer sa nuit de noces. La cérémonie va bon train jusqu’au moment où la mariée est prise d’un malaise, vomit du sang puis tombe à terre, morte. Sodom et ses conseillés accusent deux servantes, Katharine et Thérèse (bonjour les prénoms super nippons) de magie noire. Mais elles sont innocentes et avant de mourir, jurent de revenir lui pourrir la vie… De nos jours. Sodom est un jeune type bien comme il faut et il a bien de la chance puisque c’est le jour de son mariage. Mais sa sœur Katharine verse du poison dans une boisson et tous les invités ainsi que la mariée meurent en vomissant du sang. Sodom, seul rescapé de l’hécatombe, est anéanti. Mais la malédiction est bien plus terrible encore puisque sa vue lui est soudainement volée, puis il se change en démon sanguinaire dont le seul objectif est l’annihilation de l’humanité. Désormais vêtu d’une cape noire et armé d’une épée, Sodom recrute ses sbires au sein des plus désaxés des spécialistes du cerveau afin de plonger le monde entier dans une démence sans précédent. Heureusement, l’agent de police Thérèse veille au grain. Le film est l’œuvre d’Hiroshi Takahashi, un type principalement connu pour ses mangas super populaires Crows Zero (adapté au cinéma par Takashi Miike) et Worst, mais aussi pour avoir rédigé le scénario du premier RING de Hideo Nakata. Takahashi a également collaboré à quelques projets de Takashi Shimizu comme THE GRUDGE et sa suite ainsi que MAREBITO. Et tout comme MAREBITO, SODOM THE KILLER est l’un des quatre titres de la série Horror Bancho initiée par la société Euro Space. Un CV plus qu’enviable donc, que l’on aime ou pas les films précités. Qu’en est-il donc de cette réalisation de Monsieur Takahashi. Et bien c’est de la merde. J’ai tout de même hésité entre considérer ce truc comme quelque chose de diablement gonflé et qui mérite donc la considération de tout un chacun, mais la complaisance dans la médiocrité doit avoir ses limites. Et ici, celles-ci ont été largement franchies. Alors à moins d’être un fan inconditionnel du monsieur, je doute que l’on adhère à ce V-Cinéma tout pourri qui néglige atrocement le spectateur (ou alors je n’ai rien compris à l’ironie du projet, ce qui n’est pas impossible). Tourné en cradovidéo dans des décors mal éclairés, le film débute donc dans un château du début XVIIIe, avec ses tableaux électriques au mur, ses escaliers en béton et sa tuyauterie apparente. Alors certes, on comprend tout de suite que l’on est là pour rigoler un bon coup, mais merde quoi, donnez une caméra au premier gamin venu, il fera pareil et tout le monde lui rira gentiment au nez avec une bonne tape sur l’épaule. Mais revenons à notre navet. Nous avons là une fliquette hard-boiled, Thérèse, qui manque toujours sa cible et descend des passants dans la plus complète indifférence, nous avons du comique de répétition où les mêmes figurants se font pourfendre par un Sodom qui se prend pour Django (Sodom traine derrière lui un cercueil à roulette dans le désert), nous avons Sodom (aveugle donc) qui prend la fuite en voiture ce qui fait flipper grave ses passagers (mais qu’est-ce que c’est rigolo, hohoho), nous avons la voiture de Sodom munie d’une tourelle lance-flamme sur son toit, nous avons Thérèse qui torture un pauvre gars en lui éclatant un testicule dans un tiroir (il faut le voir pour le croire), et nous avons quelques incrustations hideuses et deux ou trois maquettes miteuses qui font passer FLESH GORDON pour THE PHANTOM MENACE. Difficile de dire si le réalisateur se moque du V-cinema nippon de base (certains plans en studio montrent délibérément les accessoires de plateau ou les éclairages) ou s’il s’agit d’un subterfuge pour camoufler l’incompétence de son auteur derrière la caméra, mais une chose est certaine, c’est que son scénario qui déborde d’idées complètement décalées et rock’n roll aurait bénéficié d’un minimum de conscience professionnelle. | |
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