Kerozene
Nombre de messages : 3521 Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: BLIND BEAST VS. KILLER DWARF - Teruo Ishii, 2001, Japon Ven 9 Mar - 6:58 | |
| Pour le dernier film de sa carrière, Teruo Ishii s’est (re)penché sur l’œuvre d’Edogawa Rampo et plutôt que de n’adapter qu’un de ses récits, il s’est carrément mis en tête de fusionner deux histoires. D’un côté celle de "La Bête Aveugle", précédemment mise en image de manière fulgurante par Yasuzo Masumura (1969), de l’autre celle de "Issunbôshi" qui tourne autour d’un nain tueur. On retrouve donc les aventures masochistes du sculpteur aveugle kidnappant un modèle populaire – ici une danseuse du Moulin Rouge (?) avec qui il fini par connaître une relation fusionnelle au sein de son atelier fantasmagorique. Si ce dernier était époustouflant chez Masumura, il apparaît ici totalement minable, bricolé avec quelques vulgaires morceaux de papier mâché et des éclairages roses, verts et bleus qui ressemblent à la déco d’une vitrine de sex-shop en période de Noël. En parallèle, Ishii raconte l’étrange histoire d’un nain obsédé sexuel (incarné par Little Frankie, qui porta le costume de Godzilla Junior dans GODZILLA VS. SPACE GODZILLA) qui se ballade parfois avec des membres humains. Ces histoires intéressent un jeune écrivain de romans de gare qui prend contact avec un détective privé (Shinya Tsukamoto) dans le but de trouver matière à des futurs best-sellers. L’enquête chaotique et quasiment incompréhensible est résolue les doigts dans le nez par notre fin limier qui parvient même à mettre en parallèle une compétition entre la Bête aveugle et le nain meurtrier dont le vainqueur est celui qui aura kidnappé le plus grand nombre de femmes. « Ah bon ? » se dit alors le spectateur dubitatif. Pas de face à face entre nos deux criminels. Même pas de scènes communes. Juste un constat final qui pue le foutage de gueule. Avec son film tourné en DV pour trois francs-six sous, ses décors moisis, ses quelques actrices à moitié nues et un Tsukamoto sans doute un peu désolé de voir l’un de ses maîtres à penser tomber aussi bas, Teruo Ishii termine sa carrière d’une bien triste façon en livrant un V-Movie aussi laid qu’incompréhensible et qui apparaît infiniment ridicule en comparaison non seulement de ses films précédents, mais aussi des films qu’il cite. Triste. | |
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