Kerozene
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| Sujet: LA BATAILLE DE L'ENFER - Imam Tantowi, 1983, Indonésie Ven 25 Avr - 7:10 | |
| aka: BLAZING BATTLE; LEBAK MEMBARA Pendant la 2ème Guerre Mondiale, l’Indonésie, alors appelée Les Indes Néerlandaises, étaient envahies par le Japon. L’armée japonaise capitula en 1945. Le récit de LA BATAILLE DE L’ENFER met en avant le mépris de l’armée japonaise pour le peuple indonésien puis le soulèvement de paysans face à l’envahisseur, le tout sur un ton dramatique aux limites de l’exagération étonnamment désamorcé par des séquences de kung-fu complètement farfelues. L’histoire est principalement focalisée autour d’un homme nommé Herman (?), indonésien au service de l’armée nipponne. Mais après que des soldats aie capturé puis tué son père qu'il tenta de défendre, il est torturé (crucifié la tête en bas et exposé au soleil) puis emprisonné avant d'être relaché. Il retourne alors dans sa campagne natale où il sauve la fille qu’il aime des griffes de vilains soldats japonais sur le point de la violer. Son intervention est tellement radicale qu’il perce le crâne d’un méchant à l’aide de ses propres doigts et n’hésite pas à crever des yeux de la même manière ! Désormais recherché pour meurtre, Herman trouve refuge auprès des leaders de la résistance (que les doubleurs français n’ont pas hésité à appeler « maquisards »). Pendant ce temps, la dulcinée de notre héros se fait capturer, puis violer pour de bon. Dans un ultime élan fédérateur, la résistance met sur pied une contre-attaque ravageuse (la fameuse bataille de l'enfer donc) en truffant leur terrain de prédilection (la jungle) de pièges mortels à base de pieux de bambous. On pourrait presque penser que LA BATAILLE DE L’ENFER est la préquelle de VAINCRE OU MOURIR, le précédent film d’Imam Tantowi dans lequel était décrit le soulèvement du peuple indonésien face au colon néerlandais – il faut savoir que l’Indonésie obtenut son indépendance le 17 août 1945, soit deux jours après sa victoire sur l’armée japonaise. LA BATAILLE DE L’ENFER ne se termine d’ailleurs pas sur la défaite de cette dernière, puisqu’un dernier quart d’heure est consacré à la lutte de nos héros contre les néerlandais (que les doubleurs français font passer pour des anglais), ce qui donne lieu à une dernière scène de poursuite entre les gentils indonésiens luttant à l’aide de modestes mitraillettes et des avions surarmés flingant tout ce qui bouge. Une façon naïve de montrer à quel point la force de la foi et le dévouement envers son pays peut surpasser la supériorité technologique. Force de la foi - et plus particulièrement le dévouement à l’Islam - et nationalisme, voila les deux valeurs mises en avant et défendues par ce film clairement réalisé et interprété au premier degré. Et cet aspect aurait pu rendre imbuvable cette pelloche démago (même si on compatie bien évidemment avec ce peuple opprimé depuis le XVIème siècle quand même), mais le style excentrique des scènes d’action font heureusement verser le tout dans le psychotronisme le plus décontracté, avec son lot de coups de pied retournés, de corps transpercés et de méchants ricaneurs qui s’en prennent plein les dents. Ce n’est donc pas complètement délectable, mais ça se laisse regarder avec curiosité, d’autant plus que le niveau est un peu plus élevé que pour VAINCRE OU MOURIR. | |
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