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 CANDY - Richard Marquand, 1968, France / Italie / USA

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Kerozene

Kerozene


Nombre de messages : 3521
Date d'inscription : 16/01/2006

CANDY - Richard Marquand, 1968, France / Italie / USA Empty
MessageSujet: CANDY - Richard Marquand, 1968, France / Italie / USA   CANDY - Richard Marquand, 1968, France / Italie / USA EmptySam 3 Nov - 9:20

Nous sommes en 1968. C’est l’apogée du mouvement hippie, l’éblouissement de la pensée Flower Power et la concrétisation de la libération sexuelle. Le monde occidental est en ébullition et frétille comme les hanches d’une danseuse de flamenco qui se laisserait aller sur le groove psychédélique des Jefferson Airplane en engloutissant des buvards de LSD ; et c’est ce monde qui est retranscrit dans CANDY, une œuvre libertine sous acide composée par un Christian Marquand en roue libre. L’heureux conjoint de la belle Tina Aumont a bénéficié d’une pléiade de stars qui acceptèrent de casser leur image en participant à une œuvre hallucinante et profondément décalée. Parmi ces stars, on croise John Astin dans un double rôle de frères jumeaux, père enseignant et oncle incestueux de la jeune Candy ; James Coburn en toubib sanguinaire, superstar médicale entourée d’infirmières au physique de bombes sexuelles ; John Huston en patron de clinique avare et pervers n’acceptant que difficilement des orgies dans son établissement ; Richard Burton en extravagant poète mythomane sexuellement frustré à l’attitude de rock star ; Walter Matthau en officier abruti et éjaculateur précoce oeuvrant aveuglément pour le compte de l’US Air Force ; Charles Aznavour en voleur bossu capable de marcher au plafond qui saura malgré son apparence combler la naïve héroïne ; Ringo Starr en jardinier demeuré destiné à rejoindre les ordres et voyant sa carrière tuée dans l’œuf suite à de fortes pulsions salaces ; et pour finir, Marlon Brando en gourou mystique traversant les Etats-Unis dans la remorque de son temple-camion dont le cadre pousserait le plus chaste d’entre nous à se laisser aller à tous les excès. Et au milieu de tout cela, Ewa Aulin dans le rôle titre, jeune sirène d’origine suédoise, lauréate de plusieurs concours de beauté affichant une naïveté doucereuse à un personnage que l’on souhaiterait sentir blottit contre soi.
Tout cela forme CANDY, une œuvre absurdo-éroto-psychédélique à la production chaotique, enivrant témoignage coloré d’une époque aujourd’hui révolue dans laquelle Candy, jeune et rayonnante étudiante, stimule malgré elle la libido de tous les mâles croisant son chemin. Victime d’un sex-appeal déraisonnable, elle nous conduit à travers une délirante aventure rocambolesque qui rappelle celle du Candide de Voltaire puisque Christian Marquand s’en est directement inspiré. La portée philosophique est bien évidemment moins remarquable, le film étant avant tout une sorte de kaléidoscope de fantasmes souvent très drôles mais systématiquement déviants dont le but est de dégager un état d’esprit représentatif de l’époque plutôt que de communiquer le résultat d’une réflexion sur le sens de la vie. Le résultat est complètement autre et le temps aura su offrir à cette oeuvre une aura de film culte et c'est tant mieux. Car si le pète-secs n'hésitent par à qualifier la chose de bande bordellique et opportuniste pour consommateurs de produits psychotropes, les autres savent lui trouver de nombreuses qualités qui en font un OFNI infiniment attachant.

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