Mathieu Lemée
Nombre de messages : 675 Localisation : Montréal Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: LE TÉMOIN - 1978 - Jean-Pierre Mocky Mer 8 Nov - 15:29 | |
| LE TÉMOIN aka The Witness aka Il Testimone - 1978 - France/Italie - 87 minutes. Réal.: Jean-Pierre Mocky Int.: Alberto Sordi, Philippe Noiret, Roland Dubillard, Gisèle Preville, Paul Crauchet, Madeleine Colin, Sandra Dobrigna, Gérard Hoffmann, Jean-Claude Remoleux, Dominique Zardi. Un riche industriel, Robert Maurisson, propose à un vieil ami italien, Antonio Berti, un artiste spécialisé en art religieux, de restaurer les toiles liturgiques de la cathédrale de Reims. En s'étant retrouvé, les deux amis ont repris ensemble des activités communes comme la chasse, la pêche, les soirées légères et la bonne chère. C'est alors qu'une jeune fille, Cathy Massys, qui faisait partie de la chorale que dirige Maurisson et qui servait de modèle à Antonio, est retrouvée morte assassinée et violée dans un canal. Antonio croit avoir aperçu son ami Robert près du lieu du crime le soir du meurtre mais celui-ci nie sa présence et Antonio ment aux policiers pour le protéger. Conséquence de ce mensonge; un jardinier est arrêté qui sera toutefois relâché plus tard faute de preuves. Bien que bénéficiant d'un alibi inattaquable, Robert confesse à Antonio avoir commis le crime sur un coup de folie. Mais comme Antonio ne possède pas un alibi aussi solide que son ami le soir du crime, c'est lui qui est arrêté et condamné à mort après que Robert Maurisson fût tué par erreur par le père de la victime. Puisque les films actuels de Mocky sont plutôt nuls, autant alors revenir en arrière et examiner les oeuvres passées du controversé réalisateur. "LE TÉMOIN" se veut sans doute l'un des rares films de Mocky à posséder une grande rigueur narrative, élément qu'il a tendance à négliger habituellement. Cette rigueur permet à l'auteur de critiquer avec une grande verve défaitiste une certaine bourgeoisie tout en livrant un sincère plaidoyer contre la peine de mort (incluant les erreurs judiciaires) et les injustices sociales sans pour autant renoncer à son goût pour le scabreux et le grotesque dans l'esthétique et la caractérisation des personnages. Le récit se suit avec un intérêt constant tout en comportant bon nombre de variations pour relancer le film à point nommé. Mocky a su aussi trouver dans la ville de Reims un décor approprié au sujet rempli d'images pittoresques. Soulignons que la conclusion pessimiste originale fût changée dans la version italienne pour ne pas trop égratigner l'image de l'acteur Sordi en Italie et parce que la peine de mort n'existait déjà plus dans ce pays. Un imposant film policier où les griffes de Mocky continuent de laisser leurs empreintes. Les deux vedettes Sordi et Noiret livrent une performance de grande classe et pleine d'aisance. À voir! | |
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