LE MATAF
Serge Leroy, France (coproduction italienne), 1973, 1h35
Avec Michel Constantin, Georges Géret, Pierre Santini, Adolfo Celi, Cathy Rosier, Annie Cordy.
Trois gangsters, Bernard Solville, dit "Le Mataf" (Michel Constantin), Basilio (Georges Géret) et Franck (Pierre Santini) s'apprêtent, à la Gare du Nord, à voler une valise contenant des diamants à destination d'Amsterdam, quand une jeune fille est précipitée d'une fenêtre et s'écrase sur la verrière de la gare. Les deux hommes responsables de l'assassinat réussissent à prendre des photos compromettantes du Mataf et de sa bande et les font chanter en les obligeant à effectuer un vol de microfilms. Ils reçoivent, comme avance de l'avocat Desbordes (Adolfo Celi), maître-chanteur et commanditaire du vol, une valise contenant 100 millions de francs en billets…
Ancien reporter télé (il couvrit l'assassinat de Kennedy pour l'ORTF !), grand fan de cinéma policier américain, Serge Leroy réalisait avec LE MATAF son premier long métrage de genre. Ce coup d'essai s'avère être un quasi-coup de maître ! Délaissant l'aspect bavard et gouailleur (influence mal digérée de Michel Audiard ?) de beaucoup de polars français de la même époque, Serge Leroy resserre sa narration autour de quelques personnages troussés sans manichéisme (artisans du casse contre mafia en col blanc et hommes de main sadiques). Extrêmement précise, bien soulignée par une excellente partition de Stelvio Cipriani (merci la coproduction italienne), la mise en scène se concentre sur l'action, en construisant d'haletantes scènes à l'efficacité digne de Don Siegel ou William Friedkin. La longue séquence du vol des microfilms ou la poursuite finale dans les rues de Nantes sont à ce titre particulièrement réussies.
Les interprètes masculins sont tous remarquables. On ne peut en dire autant du casting féminin. Si Annie Cordy se montre crédible dans son rôle d'épouse de malfrat, Cathy Rosier, beauté antillaise paradoxalement très froide (également vue dans LE SAMOURAI de Melville), affiche toutes les limites de son jeu d'actrice dès qu'elle ouvre le bec. Une scène sentimentale ridicule manque un moment de déclencher un bâillement. A cette petite réserve près, on ne peut que chaudement recommander ce MATAF, au même titre que les autres films 70's de Serge Leroy (1937-1993), parti trop tôt, et dont LA TRAQUE (1975) restera l'incontestable chef d'œuvre. Stelvio
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