BRONCO BILLY - Clint Eastwood avec Clint Eastwood, Sondra Locke, Geoffrey Lewis, Scatman Crothers, William Prince, Bill McKinney, États-Unis, 1980, 116m.
J'ai pu renouer avec mes démarches cinématographiques habituelles, depuis le début du mois, et je me suis tapé la septième réalisation de Clint Eastwood, BRONCO BILLY (1980).
C'est un film assez personnel, qui met en scène les tribulations des membres d'un "Wild West Show", un groupuscule de cowgirls et cowboys circassiens qui sillonnaient à l'époque les États-Unis pour souffler sur les braises de la nostalgie. Leur leader, Bronco Billy (Clint), est un traditionnaliste qui dissimule assez bien ses valeurs de partage et de communauté derrière une façade d'homme brusque et macho. Il s'ouvre à l'amour à la rencontre d'Antoinette Lily (Sondra Locke), une riche héritière qu'il prend sous son aile comme assistante.
Locke était à l'époque la compagne et la muse d'Eastwood, et a tourné dans trois de ses films. Bronco Billy est le dernier. Après leur séparation, les rumeurs courent qu'Eastwood aurait tout fait pour nuire à sa carrière et la faire exclure des productions hollywoodiennes.
Le Wild West Show est une métaphore bien choisi pour un réalisateur qui a du mal à se départir de sa réputation et de sa dégaine de cowboy, alors que Clint a longtemps été associé à la série télé Rawhide et à ses rôles dans les westerns majeurs de Sergio Leone. En ce sens, c'est une oeuvre fascinante. Sans contexte, le spectateur lambda pourrait cependant n'y voir qu'un traditionnel drame romantique.
Il y a quand même de bien belles scènes, mais surtout un message fort: la communauté et la famille choisie, pour le vieux Billy, est plus importante que l'argent.
Évidemment, chaque fois que le réalisateur pensait en avoir terminé avec le genre qui l'a rendu populaire, il avait tort, comme en témoigne la suite de sa filmographie.