BRIDE OF THE GORILLA - Curt Siodmak avec Barbara Payton et Lon Chaney Jr, 1951, États Unis, 70 min.
Dans la forêt amazonienne, le gérant d'une plantation tue son patron pour avoir l'entreprise, mais surtout sa femme. Une vieille femme native de l'endroit décide de donner une malédiction au tueur et ce dernier a l'impression à chaque jour, de se transformer un peu plus en un gorille destructeur et sans pitié.
BRIDE OF THE GORILLA est porteur de beaucoup d'histoires. Dernière chance de Barbara Payton à Hollywood suite à lente descente aux enfers dans l'alcoolisme, budget serré, casting remplit de problèmes et tourné en 10 jours seulement, le film de Curt Siodmak à tous les ingrédients d'un désastre. Pourtant, ce film de série B avec pourtant un casting de stars n'est pas un ratage total.
Car si BRIDE OF THE GORILLA n'a rien d'un bon film et s'avère assurément un film de genre complètement oubliable, certains éléments rendent le film digne d'intérêt. D'abord, cette fameuse présence d'un gorilla, vilain typique d'un mauvais film de gorille des années 50, utilisée avec beaucoup de minutie pour créer le doute sur ce qui se passe véritablement dans cette histoire. Est-ce que ce salopard se transformer véritablement en gorille? Ce dernier semble le croire, mais on ne le saura jamais clairement qu'avant la toute fin du film. Faut dire également que ce scénario qui joue avec la complexité morale d'un homme qui doit vivre avec le meurtre d'un homme pour tout lui prendre, mais qui efface cette honte dans sa transformation en animal (Alors qu'il a agit comme un animal pour tout prendre), s'avère très audacieux pour l'époque.
Parce que le film joue avec cette universel problème entre les hommes et les femmes. Pourquoi une femme voudrait d'un gorille alors que le monde est remplit d'hommes gentils et attentionnés et le film d'horreur devient une excuse pour toucher à ce sujet. Malgré son titre à la Ed Wood, le film se rapproche beaucoup plus des classiques de la Universal par son scénario que beaucoup d'autres projets de l'époque. Ce qui paraît évident, c'est que le scénariste du film prévoyait quelque chose de probablement beaucoup plus impressionnant qu'un gorille si l'on suit les dialogues de légendes abordés dans le film. Des problèmes budgétaires et un besoin de faire vite ont probablement fait que l'on s'est tourné vers un costume générique de gorille à des buts mercantiles. On comptant les présences peu nombreuses de la bête, il n'est pas compliqué de comprendre que sa présence dérangeait par son côté cheap.
Le gros problème du film est son budget, car on a bien beau être dans la jungle, on ne la voit simplement pas. Visuellement, BRIDE OF THE GORILLA est simplement un film pauvre et triste à voir évoluer et on verra bien plus des intérieurs génériques et des stockshots mal montés que des lianes. Heureusement que tout l'intérêt du film n'est pas dans sa base mercantile de film d'horreur et d'aventure dans la jungle, mais bien dans la complexité du scénario.