TRANSFORMERS: DARK SIDE OF THE MOON - 2011 - Michael Bay

TRANSFORMERS: DARK SIDE OF THE MOON aka Transformers: La Face Cachée de la Lune aka Transformers 3 - 2011 - États-Unis - 154 minutes.
Réal.: Michael Bay Int.: Shia LaBeouf, Josh Duhamel, Rosie Huntington-Whiteley, John Turturro, Patrick Dempsey, Frances McDormand, John Malkovich, Tyrese Gibson, Kevin Dunn, Julie White, Alan Tudyk, Peter Cullen (voix), Hugo Weaving (voix), Leonard Nimoy (voix).

Au cours de la guerre entre les robots sur la planète Cybertron, un chef Autobot, Sentinel Prime, a pris la fuite à bord d’un vaisseau spatial pour mettre hors de portée des Decepticons une cargaison vitale. Le vaisseau s’écrase sur la Lune, et ne sera découvert qu’en 1969 par les premiers astronautes américains à avoir foulé son sol. Plusieurs années plus tard, alors que les Autobots ont fait alliance avec les États-Unis pour protéger le monde des assauts des Decepticons, un réservoir de fusion est découvert dans ce qui reste de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Le chef des Autobots, Optimus Prime, comprend que les services secrets américains et russes connaissaient depuis fort longtemps l’existence du vaisseau de Sentinel Prime et du contenu de sa cargaison: des piliers géants pouvant créer un pont spatial de téléportation. Les Autobots récupèrent cette cargaison et raniment Sentinel Prime, le seul apte à pouvoir se servir de ce portail technologique. Sauf que pendant ce temps, le jeune Sam Witwicky, qui s’est autrefois battu aux côtés des Autobots, découvre peu à peu malgré lui que les Decepticons ont tendu un piège aux Autobots depuis le début. Éclate alors au grand jour la trahison de Sentinel Prime qui a pactisé avec Megatron, le chef des Decepticons, pour qu'ils puissent se servir de cette porte pour envahir la Terre. L’ultime combat pour défendre notre planète n’en sera que plus difficile, voire impossible à gagner pour les Autobots, Sam et leurs alliés américains, devant la grande force de frappe de leurs adversaires.

Face aux critiques qui avaient descendu en flammes, avec raison, son précédent film TRANSFORMERS: REVENGE OF THE FALLEN, le réalisateur Michael Bay a fait la promesse que le troisième chapitre de la série serait plus sombre, plus pessimiste et plus ambitieux sur le plan du script et de la mise en scène. Sans rire! Encore un peu et on se serait imaginé que le sieur Bay avait l’intention de faire un film plus intellectuel ou artistique, avec une réalisation proche de Stanley Kubrick. J’ignore en tout cas, pour ma part, ce que Michael Bay voulait dire par «plus sombre» ou «plus pessimiste» ou même «plus ambitieux», mais force est de reconnaître que malgré toute ces bonnes volontés et un changement de scénaristes, TRANSFORMERS: DARK SIDE OF THE MOON est encore plus lourd et plus assommant que ses deux prédécesseurs. L’ensemble a beau bénéficié d’un budget énorme et des meilleurs trucages à la fine pointe de la technologie, notre réalisateur de «navets de luxe» ne sort jamais des œillères de la surcharge qui anime ses scènes d’action assomantes. Le placement publicitaire, les poursuites en forme de derby de démolition, et la testostérone débectée en rafales par les nombreuses explosions y sont plus omniprésents que jamais. Mais au sein de tout ce fatras chaotique fait de métaux tordus et d’immeubles détruits, il n’y a évidemment pas l’ombre du récit sombre et sérieux annoncé. Bâtie sur une prémisse encore plus faiblarde que les autres chapitres, l’intrigue empile les clichés à grands coups de pelle mécanique, si bien que l’on peut tout prévoir à l’avance. L’on retrouve aussi une collection sans précédents d’anachronismes idiots, de gags bêtes à pleurer et de dialogues d’une vacuité affligeante, tandis que le suspense ne sort jamais des décombres parsemant ce film d’une durée interminable. Plus épuisant et lassant que divertissant, TRANSFORMERS: DARK SIDE OF THE MOON est une belle grosse mouise qui traduit bien la déchéance et l’essoufflement d’un réalisateur, dont l’égo ne carbure qu’aux effets de mode remplis de bruit et de fureur et de millions en beaux billets verts. Complètement engloutis dans ce tas de ferrailles robotiques équivalent à une décharge publique, on se demande bien pourquoi des acteurs talentueux comme John Malkovich et Frances McDormand, y sont venus cachetonner sans aucune motivation. De son côté, la progression dans le jeu du jeune acteur Shia LaBeouf bat clairement de l’aile, et cela parait encore plus évident lorsqu’il est aux côtés de la nunuche qui a remplacé Megan Fox, qui était déjà très artificielle. Hélas, cette mélasse de fer-blanc a généré plus d'un milliard de dollars au box-office à travers le monde, si bien que Michael Bay a annoncé qu'il poursuivrait la franchise avec un TRANSFORMERS 4. Et en prime, il a également l’intention de réaliser un BAD BOYS 3, ce qui n’est pas pour nous rassurer dans un proche avenir.

Lourd et assommant, peut-être, mais on ne peut pas nier le fait que Bay est extrêmement généreux.
Perso, j'ai bien aimé (contrairement au précédent), c'est tellement taré, tellement fou que ça en devient vertigineux! J'ai tout de même craqué au bout d'un moment tellement je n'en pouvais plus, mais c'est aussi pour ça que je voulais voir ce film. Donc j'ai eu ce que j'étais venu chercher. Après je comprends qu'on n'aime pas, mais c'est aussi un peu hypocrite de jeter un oeil sur le film en sachant pertinemment qu'on va s'amuser à le défoncer ensuite. Non?

C'est moins hypocrite quand tu peux le voir gratuitement avec des laisser-passer, où quand tu le vois par l'intermédiaire de ton travail de contrôle de qualité de films sur DVD. Mais comme toi, je savais aussi à quoi m'attendre.

Par généreux, tu veux dire quoi? Moi, je trouve ça plutôt prétentieux, si je peux dire.

En ce qui me concerne, j'ai payé ma place de cinéma
Par généreux, j'entends une livraison d'action et d’exubérances visuelles, et j'y ai réellement vu des choses jamais vues auparavant et même entendu des sons jamais entendus avant ça, et pour ça, j'étais aux anges! Car finalement, 90% des films d'action ne font que répéter la même rengaine, mais là, on m'en a vraiment foutu plein la gueule. On ne parle pas de bon ou mauvais goût, mais de sensations balancées dans la tronche. Et ma foi, j'ai beau aimer Jess Franco ou Tarkovski, en allant voir ce film, j'espérais y trouver l'antithèse mais avec une dimension jouissive. Et je l'ai trouvée. Ce que Tony Scott n'a finalement jamais réussi à fournir (par exemple). C'est un peu comme regarder "Robot Monster", tu veux voir un truc super Z, totalement foutraque mais délectable, et bien d'une certaine manière, "Transformers" en est un peu l'héritier, sauf que les films de robots de l'espace peuvent désormais bénéficier de budgets pharaoniques! Eh bien tant mieux! Que ce genre de films ne soit plus l'exclusivité du bis rétrograde ne peut que me réjouir.

Sauf qu'à mes yeux, TRANSFORMERS avait le potentiel pour être bien plus qu'un simple film d'action délectable héritier de la série B ou Z, mais fait à gros budget. Il y a plein d'autres sujets pour faire l'antithèse du film d'auteur dont tu parles et d'autres méthodes de mise en scène pour y donner une dimension jouissive (Même GI JOE le film en réel était moins patriotique dans le ton que TRANSFORMERS, ça en dit long). Et quand je parle de prétentieux, c'est que Bay se croit sincèrement le meilleur au monde à cause la réussite de ses films et de sa façon de vanter le placement publicitaire à outrance qu'il met dedans. Cela dit, BAD BOYS 2 est le plus dure à battre dans le cas de pourriture chez Michael Bay, car j'ai vraiment voulu tué quelqu'un après avoir vu le film (et cette fois-là, j'avais payé ma place ) et jamais film ne m'avait donné ce sentiment-là. Et quand je m'en suis aperçu et que j'ai retrouvé mon sang-froid, j'avais compris les raisons pourquoi j'ai eu cette idée.

La meilleure chose à faire pour toi est de ne plus les regarder
Perso il m'éclate Bay, c'est outrancier et d'un mauvais goût certain, mais c'est peut-être aussi ça qui me plaît.
Et c'est justement à partir de "Bad Boys 2" qu'il m'éclate - j'avais profondément détesté le premier - parce que le film n'arrête jamais d'en rajouter des couches et est au final réellement impressionnant. Ceci dit, je comprends ton sentiment de haine, il m'était arrivé la même chose à la fin de la projo du "End of Days" de Peter Hyams, j'aurai pu défoncer la gueule de mon voisin, sauf qu'il semblait avoir souffert autant que moi

toi j'ai comme l'impression que tu as kiffé la bande annonce de Pain and Gain!
Par contre va falloir m'expliquer sur Tony Scott, vu que j'ai toujors pensé que Bay etait un pauvre imitateur dyslexique et en longue focale du grand Tony!

Je rejoins Kitano sur cette aspect d'imitation de Tony Scott.

Cela dit, pour répondre à l'affirmation: "La meilleure chose à faire pour toi est de ne plus les regarder." Forcément, je ne les regarde pas par masochisme. Je dois d'ailleurs remercier Michael Bay sur un point: je peux me servir de ses films pour montrer à des gens exactement ce qu'il ne faut pas faire. Et ça c'est un plaisir.

Pour le reste, j'aime autant l'outrance, parfois le mauvais goût, le style éclaté dans le films, qu'importe le budget. Sauf que quand tout ça est au service d'une machine hollywoodienne pour faire dans le gros conventionnel, dans le patriotique, et jusque dans le placement de produits mur à mur, je ne trouve pas ça impressionnant, mais con et vide.

Pour "End of Days", je n'avais pas envie de de tuer quelqu'un après l'avoir vu. J'ai trouvé ça archi-nul, mais j'ai plutôt rigolé cette fois.

Disons que Tony Scott et ses bidouillages "After Effects" utilisés gratuitement ad-nauseam, ça me gave.
Il y a certains de ses films que j'apprécie, mais le dernier en date doit être "The Last Boyscout"... ça date un peu quand même.

Kerozene a écrit:

Disons que Tony Scott et ses bidouillages "After Effects" utilisés gratuitement ad-nauseam, ça me gave.
Il y a certains de ses films que j'apprécie, mais le dernier en date doit être "The Last Boyscout"... ça date un peu quand même.

Ha bin oui, ca je comprends que l'on puisse etre allergique au style over the top de Scott, mais je disais juste que Michael Bay est un sous Scott qui d'ailleurs n'a pas (comme mr Scott qui lui a vit compris) l'intelligence de travailler avec des scenaristes valables (Tarantino, Helgeland, Shane black pour Scott tout de meme).
Ne te meprends pas par contre, je suis comme toit tres sensible a la beaufitude de Michael Bay, encore plus lorsqu'il fait des trucs completement debiles, mais en ce qui me concerne les experimentations visuelles de Tony Scott. son approche jusqu'au boutiste qui rebute certains et sa volonté de prendre son sujet au serieux en font un cineaste vachement plus interessant que Bay.

Par contre le dernier samaritain c'est vraiment le dernier de Scott que tu ais apprecié? t'aimes pas True Romance? Crimson Tide?Man on fire?

"True Romance" est plus récent? Ah ben merdalors... OK, "True Romance" est le dernier que j'apprécie (mais entre temps il aura quand même pondu "Top Gun", "Jours de tonnerre", "Revenge".... tu veux vraiment parler de scénaristes sur ces titres?).
Mais "Crimson Tide"? J'ai trouvé ça chiant et insignifiant.
"Man on Fire"? Une pâle copie du film d'Élie Chouraqui avec plein de branlettes dedans.
Et puis Denzel Washington est irritant.
C'est toujours plein de promesses jamais tenues en fait.

Bin le probleme en fait c'est que tu parles de Top gun et Jours de tonnerre (et la je vais pas arler de Revenge vu que j'adore ce film en fait, je le trouve intelligemment erotique et veneneux) comme si ils les avaient pondus entre deux films mediocres ce qui a pour effet de tromper un peu sur la marchandise, une autre version voudrait que devant la debacle de jour de Tonnerre un film qui avait été filmé sans scenar fini et avec, de maniere avoué, un cynisme alarmant (les producteurs avaient litteralement avoué penser que ca leur suffisait de foutre Tom Cruise dans un film et que Top Gun avec des voitures ca sonnait plutot bien) ce qui (et c'est la que l'on en arrive a l'importance de la place de jour de tonnerre dans la filmo de Scott) avait decidéMr Scott a selectionner les scenars qu'il realisera.

Ensuite je trouve qu'il y a quand meme chez Scott au dela de ses experimentations qui divisent (et ca je ne le conteste pas) une volonté de vouloir raconter des histoires, de le faire bien, comme un grand artisan sans les pretentions de l'artiste, moi c'est cette humilitée qui me touche chez lui, une humilitée et une volontée de bien faire (allié bien entendu a mon appreciation de son talent visuel qui visiblement ne te touche pas mais ca c'est pas grave hein ) a laquelle Michael Bay ne peut jamais pretendre.
Ensuite je trouve qu'il y a aussi une comprehension de l'image, de l'espace et de la technique chez Scott qui est completement absente chez Bay, c'est sur que Michael est peut etre beaucoup plus genereux quand il s'agit de faire peter son decor (et je suis preneur hein) mais surdecouper et balancer ta camera dans tous les sens sans te soucier de gerer l'espace ou meme de fournir a ton spectateur des reperes pour qu'il puisse quand meme comprendre ce qui se passe sur l'ecran ca va 5 minutes mais ca finit quand meme par foutre la nausée, et pour moi c'est la que Bay devient un Scott du pauvre en ce sens ou il s'approprie un style visuel initié par Scott pour le surgonfler, l'exagerer, le vider de toute coherence visuel (faut quand meme voir les effets boudinés de Bad boys II pour le croire) sans doute parce qu'il n'en comprend pas le sens, un peu comme si il en etait toujours a nous faire Top Gun 30 ans plus tard.
Maintenant oui quand j'ai envie de me vider le cerveau, un bon gros film gogol de Michael Bay ca fait du bien par ou ca passe mais pour les raisons que je viens de te donner je trouve que le cinema de Scott est dans une categorie differente,

Pour Man on fire c'est dommage que tu n'ais pas aimé, c'est sans doute mon preferé de Tony Scott, je le trouve emouvant et vraiment intelligent en ce sens ou Scott utilise ses folies visuels pour te faire ressentir la fragilité psychologique et toute la violence de son personnage principale, on est loin justement du film de pépé d'Elie Chouraqui.

Disons que les motivations ou l'honnêteté du réalisateur, sa modestie ou son arrogance, passent après les films eux-mêmes.
Donc que Scott soit "comme un grand artisan sans les pretentions de l'artiste" (ce qui n'engage que toi, je ne partage pas cet avis) ne change rien à mon appréciation de ses films.
Quant au film de Chouraquie, je n'en suis pas fan (tiens, "The Fan", c'est quand même bien pourri non?) - loin de là - je le préfère malgré tout au film de Scott dans lequel je n'ai justement trouvé aucune émotion sous tout ce merdier artificiel balancé sur l'image produite en insupportable shakycam - une sale habitude que Bay applique comme un gros gogol, mais il me semble qu'il s'était amélioré avec "Transformers 3".

Bin oui tu as raison sur ce point, mais moi les films eux meme je les kiffe! Quant aux pretentions de l'artiste j'utilisais bien entendu le mot pretention dans son sens le plus noble du terme, pas pejoratif, ca le devient quand les pretentions en questions sont beaucoup plus enorme que ce que l'on voit sur l'ecran.

Pour le fan, oui on est tout a fait d'accord, d'ailleurs en me retournant vers la filmo de Scott j'esperais un peu que tu l'ais oublie celui la.

En ce qui concerne Bay je vais faire simple, en fait je n'ai rien contre ce type, c'est un gros bourrin bien debile qui s'assume et je n'ai rien contre ca, au contraire je trouve que Bay (n'en deplaise a Mathieu) a un potentiel sympathie plutot honorable dans ma maison (ma femme adore apres une dur journee de boulot), et oui Transformers 3 c'etait une amelioration sur Transformers 2 (en meme temps c'est pas dur hein) mais aussi une deception en rapport avec Transformers 1... du coup je suis partagé sur celui la, autant ca cartonne dans tous les coins autant je me fous completement de ce qui se passe (et ne me parle meme pas du scenar horrible dans lequel les Autobots attendent que les deceptycons detruisent la moitiée de la planete et anihile la race humaine pour faire leur retour heroique...).
Mon probleme venait vraiment du fait que tu affirmais que Tony Scott n'avait jamais accompli ce que Bay a accompli, et je pense qu'au final on est d'accord, mais Scott peut le prendre comme un compliment.

Sur man on fire, c'est sur c'est un film qui a fait couler beaucoup d'encre mais moi je le trouve reussi, couillu, justement loin du consensus dans ses experiences formelles, et franchement Scott va me manquer, un type qui arrive a me faire des films toujours divertissant tout en experimentant comme un singlé (parce que soyons clair hein quand tu vois le making off de Domino ou man on fire tu te rends compte a quel point ce type experimentait sur les couleurs, l'exposition, et meme le developement de la pelicule) bin j'en vois pas d'autres, c'est sur on en a des beaucoup plus doués, des beaucoup plus intelligents, des beaucoup plus ambitieux mais Tony Scott etait unique.

Sinon Kerozene quand meme je dois dire que ca me fait plaisir de discuter avec un type raisonable.

à Kéro et Kitano.

Je dirais tout simplement que Bay a du s'ajuster pour la 3D, la shaky cam c'est merdique pour la 3D.

Ca fait des années que j'ai vu du Tony Scott, j'ai surtout de bons souvenirs de The Hunger, si je ne m'abuse...