MILAN CALIBRE 9 - Fernando Di Leo - 1972

MILAN CALIBRE 9 - 1972 - Italie - 98 minutes.
De Fernando Di Leo avec Gastone Moschin, Mario Adorf, Philippe Leroy, Barbara Bouchet, Frank Wolff et Luigi Pistilli.

Tarantino considère MILAN CALIBRe 9 comme le meilleur film noir italien de tous les temps... Difficile d'être si catégorique a moins de les avoir tous vu, d'autant plus qu'avec des bonhommes comme Di Leo ou Castellari y ayant oeuvré, il y a un paquet de perles a découvrir. Mais MILAN CALIBRE 9 est néanmoins un grand film. Di Leo est un génie un peu injustement oublié du cinéma italien des années 70, et dont MILAN CALIBRE 9 est assurément un des plus grands films. Premier film de sa trilogie du milieu (comportant le correct LA MALA ORDINA et le très bon IL BOSS), MILAN CALIBRE 9 est un film d'une grande intelligence, traitant ses nombreux personnages avec une subtilité et une profondeur qui inspire le respect. Reposant en grande partie sur la psychologie de son trio de personnages principaux, MILAN CALIBRE 9 propose le portrait précis, fort et détaillé de personnages charismatiques et iconiques a chaque instant, eux-mêmes magnifiés par l'interprétation d'acteurs talentueux au mieux de leur forme d'autant plus impressionnants dans leurs rôles de caïds presque psychopathes lorsqu'on sait que ces acteurs sont originaires a la base de comédies... Je parle bien évidemment de Gastone Moschin, magistral dans son interprétation d'Ugo Piazza, qui n'est pas sans évoquer le Charley Varrick de Siegel par son intelligence et son sang, mais aussi de Mario Adorf, qui livre une prestation impériale dans le rôle de Rocco Musco, un personnage qui ne va pas toujours la ou on l'attend et réserve son lot de surprises... Un peu comme les 15 dernières minutes du film, qui sont aussi cruelles qu'elles sont surprenantes et inattendues, permettant au film d'aller bien au-delà de son statut de poliziottesco mineur, au même titre que ses deux personnages d'inspecteurs de police, interprétés par Luigi Pistilli et Frank Wolff, dont les diatribes donnent au film un aspect politique et engagé, qui, s'il ralentit un peu l'intrigue, est indispensable au message que Di Leo cherche a faire passer. Et puis, on notera aussi la musique magnifique de Luis Bacalov, qui livre ici une de ses meilleures compositions, le sens du cadre irréprochable de Di Leo et la manière virtuose dont il filme ses personnages pour les magnifier encore plus que le scénario ne le fait. MILAN CALIBRE 9 est pour moi un très grand film, un de mes polars italiens préférés a ce jour!

Tiens, d'ailleurs, j'attends de reçevoir AVERE VENT'ANNI... Apparemment c'est mieux. J'ai hâte!