Mathieu Lemée
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| Sujet: ABRAHAM LINCOLN: VAMPIRE HUNTER - 2012 - Timur Bekmambetov Ven 28 Déc - 16:09 | |
| ABRAHAM LINCOLN: VAMPIRE HUNTER aka Abraham Lincoln: Chasseur de Vampires - 2012 - États-Unis/Russie/Royaume-Uni - 105 minutes. Réal.: Timur Bekmambetov Int.: Benjamin Walker, Dominic Cooper, Rufus Sewell, Mary Elizabeth Winstead, Anthony Mackie, Marton Csokas, Jimmi Simpson, Joseph Mawle. Témoin du meurtre de sa mère alors qu’il était enfant, le jeune Abraham Lincoln ne songe qu’à se venger. Il retrouve l’assassin, mais ce dernier s’avère être un vampire, et Abraham ne doit d’avoir la vie sauve que grâce à l’intervention d’Henry Sturgess, qui connaît bien ces créatures de la nuit. Ce dernier forme Abraham à devenir un chasseur de vampires et un combattant hors-pair, tout en l’informant de la menace que représentent les vampires sur le territoire américain. Se rendant à Springfield pour y faire ses études de droit, Abraham trouve un emploi, mais sur les instructions d’Henry, il chasse incognito les vampires à la nuit tombante jusqu’au jour où enfin il parvient à tuer le meurtrier de sa mère. Les retrouvailles avec son ami d’enfance de race noir, Will, victime du racisme et qui lutte contre l’esclavage dans le Sud du pays, lui apportent cependant une toute nouvelle perspective dans son combat contre les suceurs de sang, et il décide alors de ranger ses armes pour se lancer en politique. Par ses qualités d’orateur et son intérêt pour la justice et sa volonté d’abolir l’esclavage, Abraham Lincoln est élu président des États-Unis en 1860. Mais la Guerre de Sécession débute un an plus tard. Se sentant perdre du terrain, alors que les vampires tirent profit de cette guerre civile pour saper son autorité en soutenant les armées sudistes à Gettsyburg, Lincoln se décide à reprendre la lutte afin de tous les éliminer, ainsi que leur chef. Basé sur un roman de Seth Grahame-Smith à la prémisse fascinante où l’Histoire se marie à la fiction horrifique, ce qui laissait présager une adaptation pour le cinéma digne de ce nom, ABRAHAM LINCOLN : VAMPIRE HUNTER n’est finalement qu’un autre de ces films hybrides qui ne tient pas ses promesses de départ, trop englué qu’il est dans l’étalage d’éléments usinés; habituels ingrédients hollywoodiens dont l’emploi répétitif lasse plus qu’il ne divertit. S’il est généralement considéré dans le milieu du cinéma comme un réalisateur à la fois avisé et créatif en dépit de l’échec de ses dernières œuvres, Tim Burton ne semble pas du tout avoir le même flair comme simple producteur. Malgré un budget conséquent, bien qu’inférieur à la moyenne des productions estivales actuelles, et la présence de l’auteur du livre à titre de scénariste, ce film déçoit. L’approche plus comique du roman est ici délaissée au profit d’éléments dramatiques lourds et fabriqués, faisant trop d’entorses aux faits historiques pour que le mariage entre le fantastique et l’Histoire s’opère naturellement. Cette entorse à l’œuvre éponyme laisse croire peut-être que les auteurs craignaient une orientation vers le pastiche dans l’élaboration de leur intrigue. Mais ce faisant, ils l’ont rendu bien prévisible et trop farci de raccourcis pour que le suspense soit accrocheur, en plus d’emprunter beaucoup trop à la formule du parcours initiatique des films de super-héros. De surcroit, les méchants vampires ne sortent pas du lot, tellement ils sont convenus et peu crédibles, surtout quand aucune explication n’est donné quant à leur capacité d’évoluer en plein jour. Et face à eux, on retrouve un héros dessiné trop sommairement pour convaincre, malgré son imposante stature physique et la place qu’il occupe dans l’Histoire des États-Unis. Les trucages et l’emploi du 3D sont sidérants par leur ratage, ce qui est un comble à une époque où certaines oeuvrettes à budget plus modeste parviennent à tirer profit des moyens technologiques modernes à leur disposition. Le réalisateur russe, Timur Bekmambetov, tente de racheter le tout en multipliant les prouesses de caméra lors des scènes de combats, par ailleurs assez nombreuses et par moment divertissantes malgré leur brièveté, mais en vain. Son travail , à l'image de son diptyque NIGHTWATCH/DAYWATCH, pêche trop par maniérisme, s’avère bien trop sage dans l’emploi du gore, et est peu inspiré par le recours à un montage haché. En dépit de la ressemblance physique des acteurs jouant les personnages ayant vraiment existé, l’interprétation est mécanique. C'est vraiment dommage, car le sujet aurait pu accoucher d'un très bon film de genre. | |
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