Zering
Nombre de messages : 200 Age : 29 Date d'inscription : 06/05/2011
| Sujet: Keoma - Enzo G. Castellari, 1976 Lun 11 Juil - 16:12 | |
| KEOMA - 1976 - Italie - 98 minutes de bonheur. Un film d' Enzo G. Castellari avec Dieu Franco Nero, William Berger, Olga Karlatos et Woody Strode. J'aime les westerns. Surtout les westerns italiens. J'ai grandi devant les Sergio Leone et Django, puis allez savoir pourquoi, un jour, ça m'a saoulé, j'en ai eu marre... Mais tout récemment, j'ai revu les Sergio Leone, j'ai redécouvert Sergio Corbucci à travers le chef d'oeuvre Companeros, j'ai vu l'hilarant et subversif El Chuncho, quien sabe? et surtout, j'ai vu KEOMA. Dire qu'a ce jour KEOMA est mon western spaghetti préféré est tout à fait juste, tant le film m'a envoyé une baffe intergalactique et m'a définitivement réconcilié avec le genre (depuis j'ai commandé Le grand silence, dont je vous dirai des nouvelles très très bientot.). Dès le début, dès que les premières notes de la zik un peu moisie mais en même temps génialissime des frangins De Angelis, j'ai su que KEOMA allait être une baffe comme je m'en étais pas pris depuis un sacré bout de temps, et j'avais raison... Car à bien des égards cette oeuvre sombre est le western spaghetti qui correspond le plus à la vision que je me fais du genre, le western est à mes yeux un genre hardcore par définition, baigné en permanence dans une ambiance post-apocalyptique, ici, KEOMA fait même mieux, car non seulement on se croirait dans Mad Max mais en plus Castellari charge son oeuvre de symboles fantastiques, KEOMA est une oeuvre bercée dans la mort, ici personnage à part entière qui s'oppose à celui d'Olga Karlatos, seul personnage à apporter la vie dans ce village démoli et dépeuplé dans lequel Keoma, pistolero solitaire et très poilu, va faire un peu de ménage... Ce pistolero, c'est le premier truc qui surprend dans ce film tant il s'oppose à tous les codes du genre : il à un nom, un passé, une... BARBE, et dégage même une certaine dose de sensualité féminine... Même son arme va contre les conventions du western spaghetti, faisant de KEOMA une oeuvre en réalité aux confins de plusieurs genres : un western surréaliste virant par moments au film d'action complet, ces scènes d'action par ailleurs sont brillament mises en scène, Castellari s'inspire de Peckinpah et ça fait plaisir, et même si les gunfights de KEOMA n'ont ni la maitrise ni la hargne ni la violence d'un Pat Garrett & Billy The Kid ou d'un Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia, ils demeurent très bien mis en scène, violents et jouissifs, par ailleurs, Castellari s'il ne fait pas preuve du même talent que Peckinpah livre à plusieurs des merveilles de montage, comme cette scène de fin, monument de suspense qui conduit à un déchainement de coups de feu rendu encore plus puissant par le silence total de la scène... La classe. Rajoutez à cela le meilleur acteur ayant oeuvré dans le cinéma de genre italien, je pense bien évidemment à Franco Nero, rajoutez aussi William Berger et Woody Strode, ainsi qu'un scénario bien écrit malgré quelques dialogues qui font un peu rire (du au fait que le film a été improvisé sur le tournage)... Et bien vous tenez un chef d'oeuvre et si KEOMA n'est pas démuni de défaut... Ne nous voilons pas la face : des perles comme ça on en voit pas tous les jours. | |
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