Mathieu Lemée
Nombre de messages : 675 Localisation : Montréal Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: LES GUERRIERS DU BRONX - 1982 - Enzo G. Castellari Mer 10 Oct - 12:48 | |
| LES GUERRIERS DU BRONX aka 1990: The Bronx Warriors aka 1990: I guerrieri del Bronx - 1982 - Italie - 92 minutes. Réal.: Enzo G. Castellari Int.: Marco Di Gregorio aka Mark Gregory, Vic Morrow, Fred Williamson, Christopher Connelly, Stefania Girolami, Ennio Girolami aka Thomas Moore, Joshua Sinclair, Luigi Montefiori aka George Eastman, Massimo Vanni, Betty Dessy. En l'an 1990, le quartier du Bronx à New York a été abandonné par les autorités municipales et est devenu un territoire dangereux, patrouillé par des bandes rivales de voyous ou des gangs de criminels. Pourtant, une jeune femme, Anne, décide de pénétrer dans le Bronx à ses risques et périls. Elle est aussitôt attaquée par une bande hostile, mais elle voit sa vie sauvée par le gang des Riders dont le chef Trash accepte de la prendre sous sa protection. Anne est cependant l'héritière d'une immense fortune fondée sur une entreprise de fabrication d'armes. Les actionnaires de l'entreprise engage un mercenaire, Hammer, pour la retrouver. Hammer tente alors de faire entrer en conflit le gang des Riders avec celui de l'Ogre, qui dirige la plus importante bande de voyous du Bronx, tout en soudoyant Ice, un membre des Riders désireux de remplacer Trash comme chef de la bande, pour lui ramener Anne. Lorsqu'une autre bande rivale enlève la jeune femme, Trash cherche à s'associer avec l'Ogre pour la libérer et faire échec au plan de Hammer. Le mercenaire n'a toutefois pas encore jouer toutes ses cartes. Produite par Fabrizio De Angelis, producteur italien très prolifique au début des années 80, cette série B emprunte ses principaux éléments narratifs à des succès américains de cette période comme "THE WARRIORS", "ESCAPE FROM NEW-YORK" et "FORT APACHE THE BRONX". Il ne faut donc pas s'attendre à autre chose qu'une intrigue se présentant comme un magma hybride d'effets faciles et un récit fabriqué mené à la va-comme-je-te-pousse pour satisfaire les amateurs d'action violente pimentée de gore. Néanmoins, la réalisation de Castellari dépasse le niveau du film de commande avec ses toujours efficaces effets de montage, ses ralentis et ses cadrages soignés qui apparentent parfois le film à un western urbain. Le réalisateur tente meme d'inclure des moments dramatiques tragiques dans ce film, comme on peut en retrouver dans ses meilleurs poliziotteschis, et il parvient à assembler, sans qu'on s'en aperçoive trop, des extérieurs tournés à New-York avec d'autres tournés à Rome, sans trop surtaxer la crédibilité visuelle du métrage. Ses efforts pour sortir le scénario de la routine et fignoler la mise en images se veulent honorables, mais ils sont utilisés au sein d'un sujet dont les thèmes ne s'y prêtent guère, ce qui rend le film paradoxalement comique à plusieurs niveaux. Par ailleurs, les séquences tournées en studio dans des décors sentant la frigolite et les costumes bizarres démodées des personnages font tâche d'huile avec la qualité relative de la mise en scène, et ce décalage contribue aussi à l'humour involontaire de l'ensemble. "LES GUERRIERS DU BRONX" se veut donc un divertissement à l'italienne comme on les aime: à la fois violent et drôle, bien fait, mais avec des maladresses évidentes, et vigoureux, mais avec quelques petites longueurs. Pas question donc de bouder notre plaisir, surtout avec Castellari derrière la caméra. Si la distribution comporte quelques acteurs chevronnés qui se prêtent au jeu avec assez d'allant, on ne peut pas en dire autant de Mark Gregory, au visage aussi expressif qu'une poêle à frire et qui marche comme une momie ayant des hémorroïdes dans le fondement. Relisez aussi l'excellent texte de Kérozène sur ce film. | |
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