Ah ben oui. Ce qui m'amène à vouloir corriger mon texte pour fin de re-publication et de mise à jour:
CAPTAIN AMERICA aka Capitaine America - Albert Pyun avec Matt Salinger, Ronny Cox, Scott Paulin, Ned Beatty, Darren McGavin, Michael Nouri, Kim Gillingham, Melinda Dillon, Francesca Neri, 1990, États Unis/Yougoslavie, 97m
La récente sortie des FANTASTIC FOUR m'a rappelé la version non diffusée produite par Roger Corman qui m'a rappelé cet autre navet produit par Menahem Golan, ancien de la CANNON et maintenant avec la 21st CENTURY FILM CORPORATION. Après un serial de 15 épisodes servant de propagande dans les années 40, un petit film amateur de Don Gluth et deux films pour la télévision vers la fin des années 70 (figurant au générique la plantureuse Lana Wood), voilà que le Capitaine America a ressorti sur les écrans (par pour longtemps!) en 1992 grâce au champion du film patriotique à petit budget par excellence (il n'y a qu'à regarder les trucages du SUPERMAN 4 qu'il a produit): Menahem Golan. Une rumeur récente veut que toutes les copies VHS de ce film (et il y en avait très peu!) ont été récupérée et saisie par le distributeur, gêné par le résultat final du produit (ils sont maintenant diffusées dans les asiles d'aliénés comme traitement de choc aux patients!). Aujourd'hui, il rejoue une fois par an sur quelques chaînes spécialisées, question de faire rire un nouveau groupe de téléspectateurs à chaque année... Où à les faire changer de chaîne.
Le point de départ est fidèle au comic book: Pendant la deuxième guerre mondiale, un savant américain a mis au point un produit pouvant guérir les carences physiques et même accroître la masse musculaire. Produit utile pour fournir des soldats courageux qui n'ont hélas pas les aptitudes physiques pour aller à la guerre. Steve Rogers, d'une brave famille de bons américains patriotiques biens blancs de couleur, est choisi comme premier cobaye humain pour tester ce produit et cela fonctionne (Dernière nouvelle: Steve Rogers a révélé récemment que ce produit était aussi bon que le Viagra mais cela provoque des éjaculations précoces comme effets secondaires!). Un espion nazi abat alors le savant, qui emporte ainsi le secret de sa formule dans la tombe (imaginez un peu si la formule était tombée entre les mains de Tom Cruise! J'en frémis!). Devenu plus rapide et plus puissant que quiconque, Steve Rogers se colle le drapeau américain sur le corps, se pare d'un bouclier étoilé (pas encore anti-missiles) et devient le Capitaine América, de quoi intimider les nazis ou susciter leur fou rire.
Mais un redoutable ennemi, le Crâne Rouge, un grec qui a subi lui aussi des expériences mais chez les Nazis (avec la gueule qu'il a, pourquoi il ne s'est pas retourné contre eux? Ce serait plus logique), lui tend un piège qui le congèlera pendant plus de 40 ans. Mis en état d'hibernation, le Capitaine attend le dégel pour refaire surface dans un monde qui a changé mais où son vieil ennemi, le Crâne Rouge est toujours actif. Après avoir repris contact avec sa famille (mélo!) et échappé à des tueurs, Steve Rogers alias Capitaine America (police du monde avant l'heure!...) va en Europe lutter contre le Crâne Rouge (alias Tadzio De Santis) qui veut kidnapper le président des États-Unis (avec la complicité et la bénédiction de Michael Moore!) dont justement le Capitaine America, en tant que son héros de jeunesse, fût son inspiration pour monter dans l'échelon sociale.
Voilà un film qui réunit tous les ingrédients de fabrication d'un nanar 101. L'un des mètres-étalons de la ringardise. Une quintessence dans le ridicule. Peut-être le mont Everest de la débilité sur celluloïd. Si au Québec Mediafilm a la cote 7 pour un film minable, il faudrait inventer une cote 10 pour celui-là. On y retrouve toutes les erreurs possibles: montage déficient, photographie aberrante (et beaucoup trop sombre parfois), musique nulle, réalisation amorphe jusque dans les scènes d'action. Le metteur en scène Albert Pyun a d'ailleurs révélé avoir choisi Matt Salinger pour jouer le héros pour son côté retro comparable à Gary Cooper, à se demander quel hallucinogène il consomme pour imaginer une telle chose et pour réaliser des séries B et Z archi-délirantes (si vous connaissez l'hallucinogène, faîtes-moi savoir sur ce forum où peut-on en prendre, je vous prie!). Et on ne parle pas du Crâne Rouge, dont la conception dans la B.D. se rapprochait de la science-fiction, qui devient ici un vulgaire et ridicule gangster sicilien pratiquant les arts martiaux en finale. Le résultat est foutrement marrant ou décevant selon les opinions ou les dispositions de chacun. Il y a bien la jeune et mignonne Francesca Neri (dans le rôle de la fille du Crâne Rouge!), toujours agréable à regarder et qui allait jouer de meilleurs rôles par la suite, mais c'est bien peu. Il paraît que ce film détient un record peu enviable d'erreurs flagrantes à l'écran, ce qui n'a rien de surprenant. Cela ne me surprend pas du tout. Alors, amusez-vous bien, rigolez un bon coup et profitez-en au maximum dès vous aurez le film sous la main avant de voir Chris Evans incarner le super-héros dans un film à gros budget prévu pour l'été 2011.
Attention: le Delirium Tremens ou la danse de St-Guy peut vous saisir à tout moment lors du visionnement dû à des éclats de rire inarticulés ou à une colère monstre vous donnant envie de détruire votre cinéma-maison.