END OF THE LINE De Maurice Devereaux - Canada 2006 - 95 mn.
En 1976, ce bon vieux Larry Cohen faisait parler de lui avec son GOLD TOLD ME TO dans lequel un policier enquêtait sur une vague inexpliquée de meurtres, touchant d'innocents passants New-Yorkais.
30 années plus tard, Maurice Devereaux coupable du très médiocre SLASHERS reprend une trame identique et nous livre un film d'horreur moderne, lourd de sens et très punchie, pour notre plus grande joie.
Et pourtant, l’'histoire tient sur un ticket de "métro" ! Un petit groupe d'hommes et de femmes se retrouve piégé dans un tunnel à la merci de fanatiques catholiques, ayant reçu le message tant attendu, de libérer enfin l'âme humaine de ses tourments… Pour nos survivants, le mot chaos va enfin avoir un sens…
END OF THE LINE opte pour un réalisme froid et des scènes de terreur citadine pure avec cette sensation flippante d'une menace permanente et indétectable qui peut frapper n’importe où, n'importe quand. Sous couvert d’un divertissement gore, le film remet allègrement en cause les fondements de l’Eglise et de la légitimité de la croyance. Un gros pied de nez à une époque ou intégrisme et fanatisme font les choux gras de nos journaux télés.
Outre des scènes gores plutôt saisissantes, ce qui rend le tout si dérangeant, c’est que Deveraux établit dès le début que les disciples armés de poignards ne sont pas réellement de mauvaises personnes. Seulement des gens, qui en toute bonne foi, sont convaincus de contribuer à l’amélioration du monde dans laquel ils vivent. Métaphores sur les leaders charismatiques de la foi occidentale ainsi que sur les fondamentalistes du Moyen-Orient, Devereaux atteindra sans peine son objectif : faire réfléchir. Alors on pardonnera les similitudes scénaristiques avec GOLD TOLD TO ME et l’on appréciera l’un des meilleurs films d’horreur canadien de ces dernières années...