LE DERNIER DES SALAUDS aka LES PISTOLEROS DE L'AVE MARIA aka IL PISTOLERO DELL’AVE MARIA aka TIERRA DE GIGANTES aka GUNMAN OF AVE MARIA - Ferdinando (« Fernando » dans mon générique ?) Baldi avec Pietro Martellanza aka Peter Martell, Leonard Mann, Luciana Paluzzi, Alberto de Mendoza, Pilar Velázquez, Piero Lulli, Luciano Rossi, José Suárez, 1969, Italie-Espagne, 1h28
De toute façon je regarde les films avec Piero Lulli.
« Blindman » Baldi a suffisamment de métier pour tirer un excellent parti des moyens qu’il a ici : Alméria, des uniformes militaires, des feux d’artifice, des robes de bals… hélas peu valorisés par ma VHS délavée, des chevaux, des carrosses, et une vraie distribution.
Les premières secondes sifflotent déjà comme une variante studieuse du Ennio Morricone de la trilogie du dollar, on court au produit de série. Même l’histoire est recopiée sur du roman à succès de grand-papa, rien moins que l’Iliade et l’Odyssée (démarche par ailleurs répétée dans l’euro-western).
Facile, nous sommes en terrain familier depuis que la Warner Bros a vulgarisé la guerre de Troie avec Brad Pitt. En outre, comme j’ai réussi des études, je tiens à revenir ici sur la tragédie des « Atrides », nom de cette famille maudite marquée par le crime.
Nous démarrons le film au moment où, contrairement à ce qu’a compris la Warner Bros ***attention spoiler*** le roi Agamemnon (le général Carrasco) REVIENT à Mycènes (« Osacha » ?) avec sa troupe, auréolé de ses exploits guerriers. Au bercail il retrouve son épouse Clytemnestre (Anne) et ses jeunes enfants.
Or, en réalité cocu, il se fait déloyalement occire dès le banquet du retour par sa femme et son amant Egisthe (Tomas), complices. 20 hommes armés les aident au massacre.
Une vieille nourrice parvient à s’enfuir avec le fils, Oreste (Sebastian). La fille, Electre (Isabelle), est déchue de son rang.
Le couple traître entame une dictature, les années passent.
Oreste (Sebastian) a maintenant grandi en exil. En compagnie d’un lointain cousin amoureux d’Electre (Isabelle), Pylade (Raphael), il revient saigner tout le monde, conformément à la tradition familiale. Homère a écrit l’épisode.
Baldi couvre le lot de cruels de tricots de laines rouges, de peaux de moutons, de bretelles, de chapeaux de pailles, de chemises à pois cintrés, et bien évidemment… avec son intrigue plus que rôdée, il assure.
Sans hésiter, je lui reconnais de faire monter la tension qui convient pour réchauffer du grec en beauté.
Une humble réserve : Peter Martell m’a agacé avec sa manie à abattre direct des cavaliers en fuite à 30 mètres, sans même faire semblant d’épauler son canon court.
Piero Lulli menace un vieux de lui casser ses lunettes.
Ma phrase préférée : Egisthe (Tomas), tout en retournant le cadavre d’Agamemnon (le général Carrasco) du bout du pied, « Rejoins tes hommes et retirez-vous rapidement sans être vus, et racontez partout que ce sont les français qui ont fait ça ».