Kerozene
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| Sujet: PAINTED SKIN - King Hu, 1993, Hong-Kong Mar 26 Fév - 2:01 | |
| Le réalisateur King Hu a été l’un des plus respectables et respectés réalisateurs de l’ancienne colonie britannique. En son temps, son cinéma a révolutionné le wu xia pian, bouleversé les codes et a été une influence majeure pour des types comme John Woo, Tsui Hark ou Ching Siu Tung. Malheureusement, s’il a été un précurseur dans les années 1960 avec des films comme DRAGON GATE INN et L’HIRONDELLE D’OR (tous deux de 1966) et a su rester en forme la décennie suivante (avec A TOUCH OF ZEN, LES HEROÏQUES en vf, en 1971 notamment), il eut bien de la peine à rivaliser avec la frénésie et les innovations qui explosèrent au sein cinéma hong-kongais des années 1980, la faute à ses « fils spirituels », Tsui Hark en tête. Un Tsui Hark qui tenta même de remettre le maître vieillissant en selle avec SWORDSMAN en 1990 et qui le releva rapidement de ses fonctions car jugé peu efficace par le producteur fou. Et c’est dans un ultime élan de créativité souffreteuse que King Hu se lance dans la production de PAINTED SKIN, une ghost story adaptée d’un conte populaire comme ce fut le cas pour son LEGEND OF THE MOUNTAIN en 1979. On y fait la connaissance d’un lettré pas si lettré que ça qui tombe sous le charme de Feng, une femme qui dissimule son identité de spectre en appliquant sur son visage défiguré un masque de peau délicatement peint au pinceau. La pauvre est en réalité la victime du cruel roi Yin Yang, sorte de divinité maléfique sans visage empêchant les âmes défuntes de rejoindre les Enfers, les obligeant ainsi à errer dans l’entre-deux monde. Échappant aux sbires du roi Yin Yang qui en profitent pour posséder le corps de son prétendant, Feng trouve refuge auprès de deux moines magiciens qui la conduiront auprès du « Haut Moine » (Samo Hung), un sage barbu vivant en ermite dans la cambrousse et dont les connaissances infinies permettront de faire face au roi Yin Yang en personne. Sans doute désireux de retrouver le lyrisme de ses films passés tout en intégrant l’esprit encore relativement frais des HISTOIRES DE FANTOMES CHINOIS, King Hu livre un métrage finalement morne et fatigué. Même l’esthétisme de ses images habituellement si chatoyantes est ici terni par un manque de budget mais aussi d’imagination. Et ce n’est évidemment pas la présence de stars comme Samo Hung, Adam Cheng Siu-chow (ZU) dans le rôle du lettré, la belle Joey Wong Tsu-hsien (qui retrouve ici un rôle similaire à celui qu’elle tenait dans HISTOIRES DE FANTOMES CHINOIS justement), ou encore Wu Ma, qui permettent de corriger les lacunes scénaristiques d'un wu xia pian en manque de rythme et finalement très quelconque. Triste fin de carrière pour King Hu donc, qui se retire en suite définitivement du circuit avant de décéder en 1997. | |
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