Kerozene
Nombre de messages : 3521 Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: LA LEGENDE DU LAC - Chang Cheh, Wu Ma, Pao Hsueh Lieh, 1972, Dim 25 Nov - 4:34 | |
| LA LEGENDE DU LAC - Chang Cheh, Wu Ma, Pao Hsueh Lieh, 1972, Hong-Kong aka: THE WATER MARGIN; aka: SEVEN BLOWS OF THE DRAGON; aka: OUTLAWS OF THE MARSH "Au bord de l'eau" est l'un des plus grands classiques de la littérature chinoise. Il conte l'histoire de 108 rebelles réfugiés sur une montagne trônant au bord d'un lac. Ces rebelles, derniers pan de résistance face à l'oppression d'un seigneur usurpateur, sont craints de tous et nombreux sont ceux qui souhaitent les voir périr. LA LEGENDE DU LAC ne raconte qu'un court extrait de cet épique récit de plus de deux-milles pages, et pour le coup, la Shaw Brothers a sorti le grand jeu en réunissant un casting plein à craquer de superstars du cinéma martial (Wu Ma, David Chiang, Tetsuro Tamba, Lily Ho, Ti Lung, Lo Wei, etc...), ses meilleurs chorégraphes et même un certain John Woo au poste d'assistant réalisateur! Le résultat est la plupart du temps renversant, en particulier dans sa dernière demi-heure: figuration gargantuesque, combats homériques et excès sanglants (corps transpercés de lances ou de flèches, giclées de sang, coups de haches dans le ventre) sur des rythmes de basse groovy. L'histoire est d'une simplicité limpide. Deux de nos rebelles demandent de l'aide à un riche et respecté citoyen qui finira derrière les barreaux pour avoir refuser de dénoncer ses visiteurs. Ces derniers mettront tout en œuvre pour le libérer. L'une des forces du film est de parvenir à rendre limpide une histoire où se côtoient un nombre déraisonnable de personnages. Impossible par conséquent de donner une grande importance à chacun, du coup, certaines stars du genre se retrouvent avec un rôle proche de la figuration. Qu'à cela ne tienne, le film est brillamment orchestré par un Chang Cheh en grande forme! Seuls ombres au tableau, certains combats de David Chiang, dans le rôle du séducteur de service, ressemblent plus à des ballets gauches et innocents qu’à des bastons martiales, impression accentuée à cause de l'utilisation de ralentis inappropriés; ainsi qu'une musique qui pompe par moment la bande son de westerns à la Terence Hill et Bud Spencer - ce qui a la fâcheuse tendance à dédramatiser l'action. Reste que LA LEGENDE DU LAC est un film par moment spectaculaire dont le souffle final épique magnifié par l’utilisation impeccable d’un cinémascope somptueux s’avère proprement inoubliable. Trois ans plus tard, Chang Cheh signera une suite, ALL MEN ARE BROTHERS, plus brutale et sanglante. | |
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