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 THE BLIND WOMAN'S CURSE - Teruo Ishii, 1970, Japon

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Kerozene

Kerozene


Nombre de messages : 3521
Date d'inscription : 16/01/2006

THE BLIND WOMAN'S CURSE - Teruo Ishii, 1970, Japon Empty
MessageSujet: THE BLIND WOMAN'S CURSE - Teruo Ishii, 1970, Japon   THE BLIND WOMAN'S CURSE - Teruo Ishii, 1970, Japon EmptyLun 12 Nov - 7:14

aka: THE TATTOOED SWORDSWOMAN; aka: BLACK CAT'S REVENGE; aka: THE HAUNTED LIFE OF A DRAGON-TATTOOED LASS; aka: STRANGE TALES OF DRAGON TATTOO

Teruo Ishii est surtout connu pour la série de TOKUGAWA (L’ENFER DES TORTURES, FEMMES CRIMINELLES,…), ses films de tortures misogynes au cinémascope chatoyant et tous ceux qui pensent qu’il n’a jamais réalisé le moindre bout de pelloche sans malmener la gente féminine ignorent très certainement une bonne partie de sa filmographie, dont ce BLIND WOMAN’S CURSE. Le film s’ouvre sur un combat homérique où les coups de sabre font voler des gerbes de sang dans un ralentit contemplatif. De nombreux figurants tombent à terre jusqu’à l’affrontement entre un homme et une femme. Celle-ci lève son arme et assène le coup fatal alors qu’au même moment la fille de la victime s’interpose. La lame lui frappe le visage, elle tombe à terre puis un chat noir s’approche d’elle et lui lèche ses yeux ensanglantés. Trois ans plus tard et autant d’années de prison, notre sabreuse est de retour parmi les siens, bien décidées à garder profil bas. Mais rapidement, des personnes de son entourage se font assassiner. Les soupçons se portent sur un clan adverse. Les choses n’étant pas aussi simples, le spectateur assiste alors pantois à un défilé de personnages interagissant dans une confusion générale des plus invraisemblables. Un chef de clan malodorant coiffé d’un chapeau melon et vêtu d’un pagne et d’un veston essuie les railleries de ses paires, des joueurs de dés trichent et se font pincer, un cirque itinérant s’apparentant à un freak show abrite une sabreuse aveugle et un bossu ricaneur (Tatsumi Hijikata, vu dans L’EFFRAYANT Dr. H aka HORROR OF A MALFORMED MAN), une maison cache un piège vicelard, ça se trahit, ça s’accuse, ça se découpe et au milieu de tout ce bordel se tient notre femme-leader dont le dos est tatoué d’une tête de dragon et cinq des siens portent sur leur dos le reste de l’animal. Lors des combats, les six acolytes se tiennent côte à côte, formant, de dos, un seul et unique dragon…
Cette production Nikkatsu est joliment filmée, mais malheureusement incompréhensible. Ishii lui-même en était conscient et n’a jamais trouvé que son film avait un véritable sens. Évidemment, le visionnement de la chose en devient difficile. Difficile car il est extrêmement compliqué de comprendre quel individu est associée à quel clan, quel clan est l’ennemi de quel autre clan et pourquoi tout ce petit monde se tape sur le coin de la figure. Seule l’arrivée de la sabreuse aveugle semble faire sens, sa présence annonçant immédiatement un désir de vengeance. Mais le script tente-t-il de faire croire qu’elle est responsable des différents meurtres qui parsèment le film, ou peut-être est-ce elle qui parvient à monter les clans les uns contre les autres ? Bref, il est bien inutile d’insister et mieux vaut profiter des quelques images sublimes qui parsèment le film, comme le cirque baroque aux vapeurs de perversions dans lequel la fille aveugle lance des couteaux autour de cibles humaines, ou le duel final sous un ciel nocturne surréaliste dans lequel les nuages forment d’étonnantes spirales. A moins d’être un complétiste de Teruo Ishii, mieux vaut laisser ce titre de côté : son visionnement s’avère plutôt frustrant et contre toute attente le métrage se termine sur une note moralisatrice qui ressemble bien peu à l’auteur des TOKUGAWA. Reste tout de même la belle Meiko Kaji dans le rôle principal, autrement dit la future Femme Scorpion.

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