Kerozene
Nombre de messages : 3521 Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: FORCED ENTRY - Shaun Costello, 1971, USA Mar 25 Sep - 15:20 | |
| aka: INTIMATE ENTRY Nous sommes dans un quartier cradingue du New York du début des 70’s. Un pompiste vétéran du Viêt-Nam (Harry Reems) traque des filles après avoir fait le plein de leur voiture dans le but de les violer puis de les assassiner. Le scénario de FORCED ENTRY n’est pas plus épais que ça et Shaun Costello, ici aux commandes de sa première réalisation, se lance dans une expérimentation extrêmement malsaine puisque cette pelloche déjà passablement glauque de par ses scènes de viols hardcore sous menace d’un flingue ou d’un couteau, se voit agrémentée de stock-shots de la guerre du Viêt-Nam. Le spectateur est alors ballotté entre des plans pornos crados où des actrices potelées s’en ramassent par tous les trous, leur exécution à l’arme blanche et des images d’avions balançant des bombes suivies de plans d’enfants mutilés ou tués dans le conflit – ces dernières étant forcément les plus dures à encaisser. L’érectomètre reste donc à zéro, le malaise est palpable et l’existence même de ce film est un précieux témoin de ce qui pouvait être projeter à l’époque sur les écrans les plus barrés de la 42ème rue. Le jeu de Reems ne fait pas dans la finesse : il épie ses proies en pensant arpenter les rizières, il se fait pomper en grimaçant et en éructant des choses comme « Tu te crois à Nam, hein !? », déblatère des injures en ramonant un cul comme un bourin, puis tombe sur un couple de grassouillettes lesbiennes hippies aux faciès porcins, complètement défoncées, et qui n’ont que faire de ses menaces. Elles l’invitent même à venir se faire turluter le robinet en gloussant comme des dindons. Devant tant de gentillesse, son cerveau de détraqué sexuel (souffrant de ce qu’on appelle – sauf erreur – du syndrome post-traumatique) s’avère incapable de gérer ses pulsions meurtrières, du coup monsieur retourne son arme contre lui et se fait péter la caboche. On a beau se marrer en clamant à qui veut l’entendre que la recette sexe et violence au cinéma nous éclate comme des gosses, mais Costello dépasse clairement les frontières du digeste et signe un film d’une efficacité qui prend au trip. Il peut éventuellement être perçu comme un vigoureux pamphlet anti-guerre, et en ce sens c’est cent fois plus efficace que le HAIR de Milos Foreman, mais il semblerait que l’intention première était plutôt de profiter du mouvement de l’époque sans chercher à faire passer un quelconque message. En somme, FORCED ENTRY est probablement ce que le cinéma d’exploitation a produit de plus douteux. On préférera WATERPOWER, qui malgré ses scènes pas toujours délicates, bénéficie d’un sens de l’absurde relativement attachant. | |
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