Et un autre film de prison de femmes, cette fois réalisé par Erwin C. Dietrich himself. Sujet : pour des motifs politiques, des prostituées sont envoyées dans une prison isolée, sur L'ÎLE AUX RATS. On connaît le reste : la douche, l'examen gynécologique bidon, les punitions pour les récalcitrantes, la tentative de fuite, les gardiens lubriques, etc.
Cahier des charges (et des clichés) rempli, pour le meilleur et pour le pire.
On appréciera surtout pour la beauté de deux actrices : BRIGITTE LAHAIE, somptueuse comme toujours, mais curieusement mal castée dans un rôle de victime. Lahaie est trop hiératique, trop majestueuse pour jouer aux victimes (même prostituées) qui crient ! Doublée en anglais de surcroît...
KARINE GAMBIER, elle, a la prestance qui sied à son rôle de matronne en chef. Les films de prison de femmes nous ont d'ailleurs habitués à des tôlières au physique plus ingrat. D'une beauté nordique, glaciale, elle illumine le film lors de chacune de ses apparitions de déesse vénéneuse aux cheveux presque blancs.
Heureusement que le père Dietrich avait ces deux-là sous la main, parce que, pour le reste, l'inspiration n'est guère au rendez-vous. On retrouve l'ineffable Eric Falk en gardien de prison. Moment anthologique : la scène où il combat, nu, une amazone dans une aréna...
La bande son, hispanisante à souhait, utilise des musiques de productions Dietrich antérieures, notamment celle de GRETA de Jess Franco.
Belle post-production, comme souvent chez Dietrich, pour un résultat toutefois anecdotique. À voir pour Lahaie et Gambier, qu'on aurait toutefois préféré voir dans un film plus ambitieux.