EDMOND
Stuart Gordon, Etats-Unis, 2005, 1h19.
Avec William H. Macy, Denise Richards, Mena Suvari, Bai Ling, Julia Stiles, Bokeem Woodbine, Rebecca Pidgeon, Joe Mantegna.
"Après avoir consulté une voyante, Edmond Burke, un cadre supérieur marié, réalise qu'il a toujours mené une vie banale et monotone. Sous le choc de cette révélation, il décide de quitter l'ennui rassurant de son foyer pour s'aventurer dans les bas-fonds de la ville, un monde dont il ignore les règles et dont on ne ressort pas indemne…"
Présenté en sélection officielle au festival de Deauville 2005, ce long métrage de ce très cher Stuart Gordon (RE-ANIMATOR, DAGON) sort directement en DVD en France chez Wild Side Vidéo. Adaptation d'une pièce de théâtre de David Mamet, EDMOND est un film à la narration aussi simple qu'implacable, une variation moderne et saisissante sur le thème inépuisable et vieux comme le cinéma (ou presque) de la descente aux enfers. Edmond (magnifique William H. Macy, parfait en WASP en proie à la tentation et aux pulsions les plus abjectes) se dispute avec sa femme, lui avoue son ennui et sort à Times Square dans l'espoir de se faire dégorger le poireau. Il avise un "lounge-bar" : là, son voisin de comptoir (Joe Mantegna) lui indique un club à hôtesses. Edmond s'y rend, et l'engrenage infernal s'enclenche : il se fait plumer, s'achète une arme et c'est l'escalade…
EDMOND est un film court (79 petites minutes), sans une once de mauvaise graisse scénaristique. La mise en scène de Stuart Gordon capte l'essentiel avec clarté et précision. De nombreux seconds rôles viennent enrichir le récit de visages connus et charmants. On retrouve ainsi avec joie les superbes Denise Richards (encore et toujours méga-bandante), Mena Suvari et Julia Stiles. En bon cinéaste de genre, Gordon sait recourir aux effets gore et à la nudité pour satisfaire notre "pulsion scopique" et transcender le script, parfois un peu théorique du très cérébral David Mamet (dont on peut néanmoins recommander LA PRISONNIERE ESPAGNOLE, bon thriller paranoïaque). La fin du film, que je ne dévoilerai pas, est étonnante, elle offre une proposition de "rédemption" très particulière à Edmond. Le tout n'est pas sans rappeler certains films du duo Schrader-Scorsese. Une belle réussite ! Stelvio
Jaquette DVD : http://multimedia.fnac.com/multimedia//images_produits/ZoomPE/6/4/7/3700301012746.jpg