Kerozene
Nombre de messages : 3521 Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: AQUARIUM - Frédéric Grousset, 2004, France Lun 9 Juin - 6:43 | |
| Six personnes, trois femmes et trois hommes, se réveillent dans une pièce borgne aux murs blancs. Ils ne se connaissent pas, ils ne savent pas ce qu’ils font là et surtout n’ont aucune idée de qui les y a mis. Au fond de la pièce se trouve une table. Sur cette table se trouvent six verres d’eau et six assiettes. Une porte se tient sur le mur opposé et au-dessus de la porte, une caméra de surveillance et un haut parleur. Après un réveil forcément désagréable et une première prise de contact entre les protagonistes qui s’avère houleuse compte tenu du contexte qui ne prête évidemment pas à la sympathie, une voix se fait entendre. Celle-ci expose alors un règlement auquel les invités sont priés de se tenir sous peine de sévères représailles, avant de les pousser à s’adonner à des jeux tantôt ridicules, tantôt sadiques… Inévitablement, on pense à CUBE ou encore à SAW. Mais AQUARIUM n’est finalement ni l’un ni l’autre, ici pas d’esbroufe visuelle ou scénaristique, on est dans quelque chose de beaucoup plus brute, de terre à terre. Et il suffit de quelques minutes d’exposition à la photo glaçante de la DV pour s’en convaincre. Une fois passé l’introduction, on oublie les comparaisons et on se laisse transporter par un script simple mais efficace qui pourrait être vu comme une variation sur Le Huis-clos de Jean-Paul Sartre appuyant le fameux adage L’Enfer, c’est les autres. Le format court du film (moins de 70min) permet à Fred Grousset d’aller à l’essentiel, en plongeant ses personnages dans un sentiment de peur et de paranoïa qui les pousse à l’autodestruction Dramatique, AQUARIUM l’est, mais il n’est pas dénué d’humour. Un humour légèrement pervers qui passe par la voix du geôlier divulguant des ordres complètement absurdes mais aux enjeux fatidiques. La révélation finale part d’une idée tout à fait louable, quoi qu’un peu bateau, mais la façon de la divulguer s’avère quelque peu maladroite et on regrette quand même que les cinq dernières minutes ne soient pas du niveau du reste. Cependant, avec ses 3'000 euros de budget, d’excellentes idées et une vraie personnalité, Frédéric Grousset montre non sans une certaine arrogance qu’il est possible de faire nettement mieux que certains gros films plein de frics mais dénués d’âme. | |
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