ROTTWEILER de Brian Yuzna - Espagne 2004 - 94 mn - Avec : William Miller...
2018, sud de l’Espagne. Un camp à ciel ouvert destiné à récupérer les malchanceux de l’imigration a été érigé en plein désert. L’absence apparente de murs d’enceintes est compensée par le no man’s land alentour, des gardes armés et de solides molosses aux machoîres d’acier. Apparament ce dispositif dissuasif n’effraye nullement deux prisonniers menottés l’un l’autre par le poignet, qui décident de foutre le camp de cet enfer. Lancé à leur trousse un Rottweiler ne tardera pas à les ratrraper et à s’en choper un qu’il boulottera tout cru. Dante, le deuxième fuyard parvient quand à lui à s’enfuir avec à l’extrémité de sa main encore menotté, le bout de bras de son compagnon d’infortune (ça peut paraître horrible, mais en fait, cela prête à sourire dans le film !). La course poursuite qui s’engage alors entre le fuyard et la bête ne fait que commencer. Elle sera parsemée de sang chaud, de nombreux cadavres et de poil de chien…
Le personnage de Dante étant très proche de celui d’un bénêt amnésique, le scénario se construit autour de flash-backs volontairement incomplets, et nous sera dévoilé qu’avec parcimonie. Ainsi, entre chaque scène d’action, nous aurons donc le droit à notre bout de puzzle sensé piquer notre intérêt, intérêt surtout rattaché il faut bien le dire, à l’apparition du toutou baveux aux yeux bleus fluorescents à qui on a collé sur la tronche des décalcomanies de type cicatrices profondes ! Car se chien aux crocs métalliques, qui résiste à tous les assauts est en fait un véritable terminator version canine... et Dante va le comprendre à ses dépens.
Yuzna dans sa mise en scène volontairement simpliste, presque barbare, semble bien insister sur le caractère personnel de cette traque. ROTTWEILER reste, sans mauvais jeu de mot un film bâtard, oscillant constamment entre un produit tout public et un vrai bis offrant quelques scènes d’attaques d’une violence rare. Bref, ce qu’on pourrait appeler une série Bzzzz (entre la série B et la série Z donc !). Malgré la linéarité de l’ensemble, Yuzna parvient à insufler un rythme d’ensemble qui permettra d’avaler cette pâté sans trop grimacer.