Premièrement j’avoue mon étonnement, la dernière fois que les américains ont réalisé leur Godzilla, la Toho ne pouvait pas redémarrer la franchise aussi rapidement. En attendant donc un King Kong vs Godzilla annoncé par Legendary Pictures, voici donc Shin Godzilla Shin aka Godzilla Resurgence. Aux effets spéciaux et la co-réalisation, le maître qui nous a offert Attack on Titan et a travaillé sur la trilogie des Gamera avec Kaneko: Shinji Higuch. A la co-réalisation et au scénario, on retrouve avec bonheur Hideako Anno, créateur de la série animée Evangelion.
La claque. Un évènement qui ressemble à une éruption volcanique dans la baie de Tokyo met les autorités en état d’alerte. Après moult spéculations, une créature immense et grotesque sort de l’eau et rampe dans les rues de la ville, créant une destruction monumentale. Le monstre, une mutation due au largage illégal de matériel radioactif dans l’eau, va rapidement évoluer jusqu'à un stade final impressionnant et plus familier. Les politiciens, réunis en comité d’urgence, tergiversent, mais le temps presse, chaque manifestion du la bête est catastrophique pour le Japon. Naturellement, le monde et particulièrement les États Unis s’en mêlent, voulant aider, en proposant la bombe atomique. Pas question, mais lorsqu’une partie des parlementaires trouvent la mort, la pression monte. L’immense créature, Godzilla, s’avère encore plus dangereuse et pleine de ressources que prévu.
Si l’original faisait référence aux bombardements de Nagasaki et Hiroshima, tout en rappelant le sort de marins exposés aux radiation d’essais nucléaires, ici c’est bel et bien la catastrophe de la centrale de Fukushima qui est évoquée. Les interminables discussions au parlement ne cessent d’évoquer le chaos et le manque d’action du gouvernement de l’époque. Certains reprochent cette partie du film, elle me semble essentielle au propos et à l’actualisation du récit et de sa parabole. Là ou j’ai été renversé c’est l’audace de la nouvelle menace. La première apparition de Godzilla est tellement inattendue, son aspect est de prime abord incompréhensible. Son stade final permet des scènes de destruction d’une férocité qui font passer la version de Gareth Roberts pour un conte pour tous. C’est inventif, c’est furieusement apocalyptique et même si la solution est un peu facile, j’ai été tout simplement ravi de retrouver la bête légendaire dans une toute nouvelle splendeur. Chapeau aussi au mélange des légendaires d'Akira Ifikude et des pièces tirés de la saga Evangelion écrits par Shiro Sagisu. Le succès retentissant au Japon de ce nouveau Godzilla, le plus rentable depuis des lunes, assure une suite dont on se demande bien à quoi elle pourra ressembler. Les dernières images du film ne cessent de titiller notre imaginaire. Chapeau.