Kerozene
Nombre de messages : 3521 Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: GHOST OF MAE NAK - Mark Duffield, 2005, Thaïlande / Grande-B Sam 24 Nov - 6:26 | |
| GHOST OF MAE NAK - Mark Duffield, 2005, Tahïlande / Grande-Bretagne Dans les grandes lignes, la légende thaïlandaise de Mae Nak (ou Nang Nak) - qui se déroule au début du 19e siècle dans le village rural de Phra Khanong - conte les romances contrariées de Nak et Mak, son époux. Alors que Nak est enceinte, Mak part à la guerre. Blessé, il est contraint de passer quelques temps à l’hôpital, tandis Nak et son enfant meurent en couche. A son retour, Mak retrouve les siens à l'état de spectres. Notre film se déroule 200 ans plus tard. Phra Khanong s'est depuis longtemps fait cannibaliser par la gigantesque Bangkok, pour ne devenir qu'un quartier parmi d'autres. Et c'est dans ce quartier que les jeunes Mak et Nak achètent une maison centenaire en ruine qu'ils retapent en musique avec leurs amis. Mais Mak est sujet à des cauchemars. Des rêves horribles où un spectre chevelu avec une grande bouche sans dent ne fait rien qu'à lui faire peur. Un spectre qui n'est autre que celui de Mae Nak, comme l'indique d'ailleurs le titre du film... Selon un trivia imdb, il s'agirait de la vingtième incursion du spectre de Mae Nak au cinéma. Celle-ci a la particularité de nourrir la base d'un scénario qui se veut original, mais qui ne fait finalement qu'exploiter un conte populaire pour mieux surfer sur la mode des films de fantômes à cheveux longs, un sous genre en soi avec ses réussites et ses boulets. Le film de Mark Duffield se situe plutôt du côté des boulets, du fait de sa mise en scène tristounette (les éclairages sont pauvres et traduisent sans doute un manque de moyen), de son montage un peu merdique et de ses effets sonores foireux qui rendent toutes les apparitions du fantôme de Mae Nak ratées, alors que le pauvre n'est déjà pas aidé par des effets digitaux le rendant plus ridicule qu'effrayant. Heureusement, quelques scènes gores viennent raviver un peu tout cela. Peu nombreuses, elles se veulent les instants chocs du métrage, et si cela fonctionne très bien pour un type tranché en deux dans le sens de la hauteur, le résultat s'avère plus catastrophique dans le cas d'une décapitation digitale ou surtout lorsqu'un pauvre type s'ébouillante dans la rue en faisant tomber un wok rempli d'eau sur lui... sous l'effet de la douleur, le mec se lève en sautillant, se fait percuter de plein fouet par un tuk tuk, se farcit un joli vol plané et atterrit sur les flammes d'un barbecue... Tellement drôle et absurde que j'ai cru voir une scène d’un film avec Alvaro Vitali! Mais la véritable singularité de ce film est ses origines. Car "Ghost of Mae Nak" a beau avoir été tourné à Bangkok en langue thaïlandaise, il s'agit malgré tout d'une co-production britannique de Tom Waller, réalisée et écrite par Mark Duffield. Et alors que le cinéma populaire thaï nous offre une vision souvent grotesque et décadente des grandes villes du pays, avec des tuk tuk courant sous des néons éclairant des rues remplies de putes, d'homos excentriques et de ladyboys vulgaires, Duffield en offre une vision différente et présente une ville plus terne, pauvre et sans doute plus conforme au quotidien de ses habitants. Cela n’élève certainement pas le niveau qualitatif de "Ghost of Mae Nak", mais ça a le mérite de lui conférer un sérieux et une crédibilité qu’il n’aurait peut-être pas eut entre les mains d’un réalisateur local. | |
|