Nombre de messages : 6045 Age : 67 Localisation : Québec Date d'inscription : 15/01/2006
Sujet: La SORCIÈRE SANGLANTE - Antonio Margheriti, 1964 Ven 11 Fév - 9:08
La SORCIÈRE SANGLANTE aka I Lunghi capelli della Morte aka The Long Hair of Death - Antonio Margheriti avec Barbara Steele, George Ardisson, Halina Zalewska, 1964, Italie, 94m
Au 15ème siècle, Adèle Karnstein monte sur le bûcher, accusée de sorcellerie. Dans l'espoir de la sauver, sa fille Helen s'offre au comte Humboldt, en vain, sa mère brûle devant les yeux horrifiée de la plus jeune des Karnstein, Elisabeth. Adèle a eu el temps de maudire son bourreau et toute la ville, Saut de dix ans dans lr temps, Elisabeth est devenue une jeune femme que convoite Kurt, le fils d'Humboldt. Alors que le village est en proie à la peste. Arrive alors Mary...
Magnifique film gothique mettant en vedette dans un double rôle, Barbara Steele. Ce film au curieux titre original, les longs cheveux de la mort, offre un drame et une vengeance d'outre tombe très classique mais extrêmement bien fait. Margheriti a toujours adoré l'horreur gothique et avec un noir et blanc bien maîtrisé, il met en valeur le visage et les formes ravissantes de l'actrice fétiche de l'époque. Le personnage de Barbara Steele manipule avec une maîtrise diabolique le pauvre Kurt, pour lequel le spectateur n'a aucune sympathie. Dans un château qui a sa crypte, et ses passages secrets, les situations macabres, proches des histoires d'Edgar Allan Poe, s'accumulent et la tension monte. La production est inventive, la présumée sorcière n'est pas simplement attachée à un pieu entouré de bois, elle est envoyée dans un enclos entouré de bois, ce qui est encore plus cruel, la victime se promenant en rond, entourée de feu, sans issue. On en vient à soupçonner tout le monde de participer au complot, partageant la paranoia justifiée des coupables. Barbara Steele est évidemment toujours à la fois radieuse et ténébreuse, l'image incarnée de la revanche féminine. Car les hommes n'ont pas le beau rôle dans cette histoire, pas plus vraiment que les femmes, la soumission d'Elisabeth pour cause de mariage étant aujourd'hui surréaliste.
Le dvd collector d'Artus Films comporte une flopée de bonus très intéressants. En commençant par un entretien avec Edoardo Margheriti, fils du regretté réalisateur dont il a été régulièrement l'assistant réalisateur, qui nous fait partager la passion de son paternel et la nostalgie d'un époque trop lointaine. Luigi Cozzi parle candidement de son ami "Nini", éclaircissant au passage l'implication purement symbolique de Margheriti dans les deux films de Paul Morrissey, agissant uniquement comme prête nom pour des raisons de subventions. Alain Petit nous livre pendant plus de 40 minutes ses infos et opinions sur le film, la distribution en France à l'époque et les artisans du film, toujours aussi fascinant. Anne Ferlat discours sur la sorcière et le culte des forces de la nature, son regard furtif nous cible à l'occasion quand elle n'est pas en train de regarder ce qui semble un univers invisible. Galerie de photos, Filmographies et livret de 8 pages complètent magnifiquement le tout.