MONSTER - Masayuki Kojima (studio Madhouse), 2004- 2005, Japon, 24 épisodes format 30m, d'après la bande dessinée de Naoki Urasawa
1986, Allemagne, le docteur Kenzo Tenma, brillant neuro chirurgien, choisit de privilégier l'opération d'un jeune garçon atteint d'une balle au crane au détriment de celle du maire, accidenté. Ayant été è l'encontre du directeur de l'hôpital, son futur beau-père, le maire ne survivant pas, il est rétrogradé et sa fiancée Eva le laisse tomber. Peu de temps après le directeur et deux de ses proches collaborateurs sont retrouvés morts, empoisonnés, et le garçon en convalescence et sa soeur jumelle disparaissent. Tenma devient alors le directeur de l'hôpital et le premier suspect des meurtres. Dix années passent et Tenma découvre que le jeune qu'il a sauvé, Johann, est responsable du meurtre crapuleux de toutes ses familles d'accueil. L'inspecteur Lunge à ses trousses, il part à la poursuite de Johann et va découvrir de terribles secrets.
Les mangas japonais ont la capacité de prendre le temps qu'il faut pour raconter des histoires complexes. C'est le cas ici, dans un récit qui s'étire sur de nombreuses années, dans plusieurs pays, sur fond d'expériences perpétrées par des gens tordus. La galerie de personnages est absolument fascinante et certains l'ont comparé à l'oeuvre de Stephen King. Certe les références sont nombreuses, mais aussi diverses, voire ce personnage qui devient fou de rage et invincible lors d'accès de rage, comme Hulk. C'est aussi une longue étude en filigrane sur l'éducation des enfants, l'eugénisme, mais aussi sur ce qui rend heureux et sur le besoin de connaître ou non ses origines. Il y a régulièrement de nouveaux personnages qui, pendant quelques épisodes, nous sont inconnus, pendant que Tenma est absent, et ce n'est que plus tard que toutes ces histoires connexes se rejoignent. On évite un manichéisme presque prévisible, surtout en s'attardant sur l'Allemagne de l'Est ou la Tchéchoslovaqui, ses polices secrètes et ses projets de néonazis.
Sur le plan graphique, très respectueux du manga, l'animation est superbe. On ne peut se questionner que sur la grandeur des yeux des jeunes femmes, qui deviennent parfois très grands, concession commerciale ou réflexe des animateurs dans un japon porté sur la chose depuis ses origines. La musique est magnifique. Une excellente série à découvrir.