Kerozene
Nombre de messages : 3521 Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: SURROGATES - Jonathan Mostow, 2009, USA Jeu 11 Nov - 5:00 | |
| aka: CLONES Dans le futur, le commun des mortels n'aura plus à se bouger pour aller au taf, pour faire les courses ou même pour partir en vacances. Tout ça, nous pourrons le faire depuis notre appartement, le cul vissé au fond d'un transat high-tech connecté à un clone/cyborg/avatar au physique de notre choix. Le rêve pour tous les flemmards en puissance que nous sommes! Nous allons enfin pouvoir nous transformer en véritables loques humaines tout en apparaissant sous notre meilleur jour aux yeux d'autrui. Fini les relations humaines et les rapports physiques qui ne sont finalement que les causes de toutes nos frustrations et de nos petits tracas quotidiens. La preuve : depuis la mise en service des clones, la criminalité a presque totalement disparue de la surface du globe... Et puis terminé les règle d'hygiène, comme plus personne ne nous voit, on peut se permettre de garder le même slip pendant 3 mois ou de rester à poil du matin au soir, et on peut refouler des aisselles sans que ça ne déranger plus personne ; bref, l'humanité a enfin atteint ce qu'elle cherchait depuis toujours, l'ultime sentiment de liberté! Cet univers très "Second Life grandeur nature", c'est celui de "Surrogates", un graphic novel de très bonne réputation adapté à l'écran par Jonathan "T3" Mostow.... Il existe aussi une résistance dans le monde de "Surrogates", une bande de doux-dingues qui vit dans des bidons-villes et composée de farfelus qui refusent de vivre leur vie par procuration et qui sont menés par Le Prophète, sorte de messie rasta cathodique (Ving Rhames). Et le récit commence lorsqu'un humain massacre quelques clones aux physiques de mannequins à l'aide d'une sorte de pistolet électrique qui non seulement grille les circuits des clones, mais transforme la cervelle de leurs opérateurs en bouillie. Nouvelle ère, nouveaux crimes, voila une affaire qui tombe à point pour Tom Greer (Bruce Willie) et Peters (Radha Mitchell), agents du FBI chargés de l'enquête et qui devaient commencer à trouver le temps long. Difficile de faire plus excitant comme point de départ pour un film de SF, il y a là matière à tenir un puissant discours sociopolitique, à critiquer les déviances d'une société de plus en plus superficielle, à pointer du doigt la mainmise des entreprises de technologie de pointe et des dangers potentiels qu'elles représentent, à jouer sur la lâcheté et la perfidie de l'être humain - et donc son courage et sa bonté... je ne sais pas ce qu'il en est dans le graphic novel, mais le film ne parvient qu'à effleurer ce thème, visiblement trop frileux à l'idée de s'impliquer dans une direction qui risquerait de fâcher. Mostow privilégie la forme au fond et nous livre un film d'action efficace, rondement mené et jamais ennuyeux mais malheureusement creux. Du coup, "Surrogates" le film apparaît comme un produit flemmard, un pop corn movie de plus, certes pas désagréable, mais qui passe totalement à côté de son sujet. Tout le monde l’a donc sentit venir : distribution foireuse pour un film de 80mio$, bide au box-office et beaucoup de critiques… Sans chercher à désigner un coupable, j’imagine que la présence de Mickey derrière tout ça y est pour quelque chose… | |
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