Abba
Nombre de messages : 751 Localisation : Outaouais Date d'inscription : 27/10/2006
| Sujet: RÉJEANNE PADOVANI - 1973 - Denys Arcand Jeu 24 Juin - 10:11 | |
| RÉJEANNE PADOVANI - Denys Arcand avec Luce Guilbeault, Jean Lajeunesse, J.Léo Gagnon , Québec, 1973, 96 min. Une journée avant la construction d'une autoroute, des hommes politiques importants se réunissent chez Vincent Padovani, un gangster notoire et fontaine ouverte d'aide à la corruption politique. Pendant que les hommes politiques verreux s'échangent blagues et compliments, on apprend que la femme de Vincent, Réjeanne, pouvant ainsi tout déballer, est de retour à Montréal. Pire encore, une manifestation contre l'autoroute est sur le point de se faire. Il faut donc étouffer l'affaire, le plus vite possible. Ce film de Denys Arcand fait parti de nos classiques québécois trop souvent oubliés, un film pas parfait c'est vrai, mais captivant et engagé, dans le style qu'on n'oserait même plus faire aujourd'hui. Fait en 1973, le film d'Arcand reste incroyablement d'actualité notamment avec les nombreux scandales de corruption politique au Québec dernièrement. Arcand d'ailleurs ne se gène pas pour montrer que notre classe dirigeante est formé de salauds et de gros cochons, vieux et cons, pourris jusqu'à la moelle par leur désir de s'enrichir. On fait des plans salauds contre les journalistes, des vieux dégeulasses plein de frics s'envoient en l'air, on bute des gens qui sont dans nos pattes. De quoi vous empêcher de vouloir voter aux prochaines élections. C'est aussi un film percutant sur le choc des classes avec en alternance des scènes dégoulinante d'hypocrisie entre les riches et leur repas qui devient le festival de la flaterie et les scènes étouffantes, débordantes de malaise, cadrés serrés avec un plafond bas pour montrer les gardes du corps. Les femmes du sous-sol ne peuvent monter en haut voir les maîtres que pour se faire baiser et les gardes du corps pour éliminer l'opposition gênante. Il y a quand même des aspects qui ont assez mal vieillis au film d'Arcand, le manque de dynamisme de trop de scènes et la photographie terne et banale qui colle moyennement au métrage. Mais ça frappe et ça frappe fort, directement dans les dents et bouillant de rage. Le monologue de dix minutes de Luce Guilbault devant un garde du corps prêt à l'assassiner fait certainement parti des scènes les plus intenses et marquantes du cinéma québécois. À voir et vite. | |
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