THE ROOM- Tommy Wiseau AVEC Tommy Wiseau, Juliette Danielle et Greg Sestero, 2004, États Unis, 99 min.
Johnny c'est un sale bon gars, un banquier talentueux et amoureux comme un fou de sa succulente fiancée Lisa. Cette salope manipulatrice profite du beau Johnny, restant avec lui plus pour sa situation fiancière que pour notre héros. Vipère détestable, elle profite du jeune Mark, meilleur ami de Johnny et tisse sa toile autour de lui dans ses plans aussi obscurs que dangereux. Puis il y a la maman de Lisa qui veut voir sa fille sa marier et Denny, confu, adoslescent qui se pose des questions sur son avenir et sur la vie en général. C'est l'histoire de l'amour, de la trahison, de la confiance.
Vous savez, on a tous un jour cette fameuse impression qu'on a vu le pire film du monde. Je l'attendais ce moment avec beaucoup d'impatience car bon, je suis encore jeune, encore aux études et malgré que j'aille consommé beaucoup de bouses et de navets, je n'avais jamais pu goûter à une expérience totale du mauvais. THE ROOM est définitivement une expérience inoubliable et absolument hilarante, mettant devant les projecteurs un certain Tommy Wiseau, figure devenu maintenant culte, qui agit ici tout en retenu comme réalisateur, producteur, scénariste et évidemment rôle principal dans ce festival du n'importe quoi, de dialogues nuls et d'interprétations absolument médiocres.
Ce qui est le plus troublant là-dedans, ce n'est pas de savoir qu'un mec d'une telle incomptétence puisse avoir eu l'argent pour faire un film aussi mal chié, mais qu'un scénario aussi débile et des dialogues qui ne peuvent pas s'empêcher de partir autant en couilles puisse sortir de l'esprit d'un individu qui prenait la chose au sérieux. Car c'est foutrement sérieux THE ROOM, on pète des crises, on n'hésite pas à montrer du nichon et à même sortir un flingue quand il le faut. On commence le tout rapidement avec une scène de baise, et tant qu'à vouloir montrer du cul aussi bien en montrer longtemps, 2 minutes, 5 minutes? Pourquoi pas 10 minutes? Ensuite, l'action avance un brin et, OH OUI GÉNIAL! LA MÊME SCÈNE DE CUL! Il faut dire que le soft sex dans une image poudrée, c'est toujours efficace. Mais c'est par la suite que le film va littéralement devenir l'archétype dominant de ce génie si délicieux à voir évoluer que celui de l'incompétence.
Quand ça parle avec Tommy Wiseau, c'est toujours dans la plus grande subtilité et dans la finesse des grands. Comme dans cette scène où Johnny parle avec Mark, son meilleur pote.
Mark: How was work today?
Johnny: Oh pretty good. We got a new client... at the bank. We make a lot of money.
Mark: What client?
Johnny: I can not tell you, its confidential.
Mark: Oh come on. Why not?
Johnny: No I can't. Anyway, how is your sex life?
Plus tard dans une discussion tout aussi inspirée.
Mark: I used to know a girl, she had a dozen guys. One of them found out about it... beat her up so bad she ended up at a hospital on Guerrero Street.
Johnny: Ha ha ha. What a story, Mark.
Il faut vraiment l'entendre pour le croire. Je n'ai jamais entendu des dialogues aussi minables de ma vie et l'intérêt se transforme dans un plaisir un peu malsain de voir jusqu'où Wiseau repoussera les limites du dialogue qui part totalement en couilles. Selon moi, le meilleur moment est définitivement quand Wiseau apprend que sa douce l'accuse de l'avoir battu et qu'il laisse libre cours à son talent de comédien.
Johnny: I did not hit her, it's not true! It's bullshit! I did not hit her! I did naaaht. Oh hi Mark.
Voilà, un parfait exemple du virage 360 que prend plusieurs¸des scènes du film, passant du tragique forcé à la discussion décontracté avec le meilleur pote. C'est de faire du sens dans toute cette histoire, dans les motivations profondes de personnages complètement vides et qui apparaissent souvent de nulle part pour n'offrir rien de consistant à l'histoire. Pourquoi avoir ajouté une scène de flingue dans cette histoire qui n'est pas du tout dans le ton? Pourquoi tous les dialogues démarrent par ''Oh Hi''? Pourquoi on rentre dans l'appartement de Johnny comme dans une grange, c'est une commune? Qu'est ce qui est arrivé au visage charcuté de monsieur Wiseau? Je ne saurais répondre à aucune de ces questions ni continuer d'avantage sur ce film. Tout ce que je veux rajouter, c'est que Wiseau fait encore de la promotion avec THE ROOM qui est devenu un phénomène et désormais vend le tout à son public comme une comédie, j'imagine que c'est mieux pour lui.