L'ORPHELINAT - Juan Antonio Bayona, 2007

L’ORPHELINAT aka El orfanato - Juan Antonio Bayona avec Belén Rueda, Fernando Cayo, Roger Príncep, Mabel Rivera, 2007, Mexique/Espagne, 105m

Laura emménage avec son mari Carlos et son jeune fils Simon dans l’orphelinat ou elle a passé sa jeunesse, dans le but de le transformer en maison de pension pour enfants handicapés. Malheureusement, le jour de l’inauguration de l’endroit, son fils disparait. Seuls indices, les amis imaginaires qu’il avait. Les mois passent et l'enfant n’est toujours pas retrouvé. Laura est obsédée et veut à tout prix le retrouver, Carlos le croit mort et une séance de spiritisme se termine mal.

Un scénario astucieux avec des acteurs superbes dans une mise en scène ou images et son sont maîtrisés, ca fait du bien. Si la trame de fond reste classique, l’intersection du monde réel et de l‘au-delà est fascinante. On ne sait trop sur quel pied danser, quelle piste suivre pour comprendre le mystère qui se révèlera petit à petit. Les scènes coupées en bonus sont intéressantes à regarder car si on coupe celle-ci parce qu’elle brisait le rythme, raison souvent citée, d’autres par contre donnaient trop d’indices au spectateur et c’est cet équilibre qui est admirable. Les actrices sont superbes et je retiens la séance de régression avec Géraldine Chaplin, trop rarement vue, qui glace le dos. Dans la lignée du Labyrinthe de Pan, un film qui nous entraîne dans un voyage dans un monde fabuleux. À voir.

J'ai beaucoup aimer et agréablement surpris par ce film avec quelque bon rebondissement toute fois je m'attendais a plus et au final quelque peut déçu je doit l'avouer.Si je me rappelle bien le film ce termine sur une mauvaise note s'en spoiler personne et c'est la que personnellement cela ma le plus déçu.Mais dans l'ensemble un bon film a voir si cela n'est toujours pas fait.

Très joli, très bien fait, très classique... trop classique même. Mais c'est bien, ça a le mérite de plaire à un maximum de gens, du fantastique fédérateur formellement bien mis en boîte et qui ne prend pas trop de risque. J'ai eu du plaisir à le voir, ce qui n'est déjà pas si mal, mais ça ne m'a pas semblé plus méritant que cela.

J'aimerais bien qu'en france les réalisateurs prennent "peu de risque" comme le fait Bayona. Un réal à suivre de très près.

Ce qui veut dire? Qu'en France il n'y a pas de films qui prennent des risques? Il me semble que Martyrs, qu'on l'aime ou pas, est nettement plus osé et ambitieux que L'Orphelinat qui est quand même calibré pour plaire aussi bien aux enfants de 12 ans qu'à ta belle-mère. Le film est bon, très bien filmé, mais ne prend pas de risque en allant même jusqu'à reprendre une trame qui a déjà bien fait ses preuves.

Je suis d'accord, mais je ne trouve pas MARTYRS aussi réussi que l'ORPHELINAT. MARTYRS n'est pas le shocker absolu, loin de là et un jour les français se décideront peut-être à arrêter de se la jouer plus profond, intelligent et psychologique que le reste du monde, et nous offrira un film "poing dans la gueule" direct et sans virage. FRONTIERE(S) (pas au goût de tout le monde, je le conçois) et CALVAIRE (bien que belge) sont aussi couillus et risqués, mais bien plus "dans ta face" que le film de Laugier, qui par moment se la pète beaucoup trop à mon goût.
La simplicité du propos n'enlève en rien l'efficacité d'un métrage.

Ce que je voulais dire à la base est qu'on est loin de proposer autant de films fantastique ou d'horreur réussis qu'en Espagne ou en Angleterre, peut-être est-ce une question de culture, car même en quantité on est à la traine. Pour exemple, je n'ai pas encore trouvé l'équivalent français, en qualité, d'un Alex De La Iglesia ou d'un Jaume Balaguero.

En Espagne, le plus gros succès de tous les temps est l' ORPHELINAT, ici c'est BIENVENU CHEZ LES CH'TIS, pas MARTYRS. Question de culture donc ?

Ce film arrive peut-être et se nomme LA HORDE ! Peut-être ...

El Guapo De La Muerte a écrit:

Je suis d'accord, mais je ne trouve pas MARTYRS aussi réussi que l'ORPHELINAT.

Complètement d'accord, mais là n'est pas le propos. On parle de "prise de risque", pas de réussite, qu'elle soit artistique, narrative, commerciale ou que sais-je.

El Guapo De La Muerte a écrit:

MARTYRS n'est pas le shocker absolu, loin de là et un jour les français se décideront peut-être à arrêter de se la jouer plus profond, intelligent et psychologique que le reste du monde, et nous offrira un film "poing dans la gueule" direct et sans virage. FRONTIERE(S) (pas au goût de tout le monde, je le conçois) et CALVAIRE (bien que belge) sont aussi couillus et risqués, mais bien plus "dans ta face" que le film de Laugier, qui par moment se la pète beaucoup trop à mon goût.
La simplicité du propos n'enlève en rien l'efficacité d'un métrage.

Ben... sans vouloir t'agacer, il me semble que tu te contredis. Le cinéma français ne se la pète pas systématiquement, et tu le prouve en citant Frontière(s) - que j'aime bien. Dans tous les cas, Laugier et Gens ont fait preuve de prises de risque avec des sujets clairement pas pour tout le monde et ont donc pris le risque de se casser violemment les dents. Je ne suis pas un ardent défenseur de Martyrs, je l'ai cité en exemple comme j'aurai pu citer Sheitan ou Eden Log... jamais de véritables réussites, mais des films couillus qui ne font pas de concession et qui ne cherchent pas à brosser le spectateur dans le sens du poil.

Citation :

Ce que je voulais dire à la base est qu'on est loin de proposer autant de films fantastique ou d'horreur réussis qu'en Espagne ou en Angleterre, peut-être est-ce une question de culture, car même en quantité on est à la traine. Pour exemple, je n'ai pas encore trouvé l'équivalent français, en qualité, d'un Alex De La Iglesia ou d'un Jaume Balaguero.

C'est un fait. Encore que Balaguero me semble très surestimé.

Citation :

En Espagne, le plus gros succès de tous les temps est l' ORPHELINAT, ici c'est BIENVENU CHEZ LES CH'TIS, pas MARTYRS. Question de culture donc ?

C'est bien ce que je dis. L'Orphelinat est une opération avec (presque) zéro prise de risque.



Tout ça pour dire qu'on ne parle pas ici de qualité, L'Orphelinat est pratiquement irréprochable à ce niveau. Ce qui le rend un peu agaçant - à mes yeux bien évidemment - c'est finalement une certaine consensualité.

Le problème est que je ne citerais que FRONTIERE(S), dans le genre risqué, honnête et à peu près réussi. Je me contredirais si je t'en citais d'autre (on reste dans le fantastique et l'horreur! Parce que sinon dans un autre genre il y a TOTAL WESTERN que je trouve bien plus fou et généreux.).
SHEITAN est sympa mais se fout un peu trop du "genre", et MARTYRS le regarde tellement de haut en évitant à tous prix d'être classé "bis", comme si cet aspect du genre était trop honteux ou méprisable. Venant d'un mec comme Laugier, je trouve ça malhonnête. Et puis il y a ce côté élitiste pourri du cinéma français (tous styles confondus) qui transpire tout au long du film.
Je n'ai pas vu EDEN LOG, mais j'ai vu DANTE 01, CRYSALIS, A L'INTERIEUR et quelques autres, et je n'ai qu'une chose à dire : au secours !!!! C'est bien de prendre des risques mais à l'écran ça ne paye pas.
C'est donc pour ça que je disais "J'aimerais bien qu'en france les réalisateurs prennent "peu de risque" comme le fait Bayona". En prendre c'est bien, mais rester honnête et faire un bon film c'est mieux.
Faire un cinéma fantastique peut-être un peu moins risqué, plus simple, plus ouvert et moins élitiste, c'est pas une prise de risque ça ?

Les cinéastes français devraient peut-être ouvrir les yeux et accepter le fait que la France n'est pas le centre du monde du cinéma et que prendre des risques ne suffit pas. Un cinéma différent avec the french touch, why not, évidemment, mais pourquoi toujours élitiste et pédant !
LA HORDE à l'air de faire parti du cinéma dont je parle, peut-être MUTANTS aussi, mais je ne l'ai pas encore vu.

Il n'y a que dans le cinéma français que je ressens ça, les films espagnols, anglais et norvégiens (tout nouvel eden du cinéma de genre) ne s'embarrasse pas de ces conneries, se la raconte carrément beaucoup moins et nous propose des films bien plus honnêtes (réussis ou pas).
La France n'a juste pas le niveau, c'est tout.

Je comprends ce que tu veux dire, impossible pour moi de dire que tous ces films sont vraiment bons - hormis Calvaire.. mais il est belge comme tu l'as souligné

Ceci dit, il me semble que nous sommes aussi plus durs avec les films français qu'avec les autres films. La preuve, tu vas sur le net, et les films qu'on a cité sont bien plus apprécié en dehors de nos frontières. il y a des sites américains sur lesquels les mecs se paluchent comme des fous à l'annonce d'un nouveau film d'horreur français.

Bon, mais tout ça était à propos du "risque", pas de la qualité - encore une fois. Et il me semblait avoir lu autre chose que "peu de risque" dans ton message... rhalala, tout ça sur un malentendu


Pour conclure donc, je suis d'accord avec toi dans les grandes lignes. Sauf pour dire que ça ne paie pas à l'écran. Je donnerai toujours plus de crédit à un film décalé et qui ne cherche pas à plaire à tous à tout prix (s'il est tout pourri, c'est juste un film tout pourri, on est d'accord... Dante 01?), qu'à un film super léché mais inoffensif comme L'Orphelinat. cela reste totalement personnel, bien entendu.

Quant La Horde, les premiers échos ne sont malheureusement pas bien encourageants :(

Il est vrai que j'ai des idées plutôt arrêtées sur le ciné français en règle générale mais ça ne m'empêche pas d'en apprécier quelques un, heureusement.

Je trouve que faire un film de genre, quel qu'il soit, en France est une prise de risque (pas forcément le contenu, comme MARTYRS, pas plus risqué que BABY BLOOD en son temps!), et je trouve ça dommage. Alors qu'ailleurs, ce genre de films est beaucoup décomplexé, diversifié et de qualité hautement supérieur.

Oui, l'ORPHELINAT ne fait pas de mal à une mouche, mais je pense sincèrement que c'était le choix du réal. Et c'est réussi. ça permet à l'Espagne de diversifier le genre et de nous offrir des REC et des SHIVER, puis dernièrement un super TIMECRIMES (LOS CRONOCRIMENES). Ce sont des films simples, pas simplistes, qui requièrent une aptitude à la mise en scène rarement présente dans nos contrés.

Je comprend évidemment ton point de vue, je préfèrerais toujours un BAD TASTE ou un EVIL DEAD 2 à un LES AUTRES ou un ORPHELINAT.
Mais en France, on a besoin à l'heure actuelle d'un succès type l'ORPHELINAT pour ouvrir des portes qui restent fermées malgré les quelques films dont on parle depuis le début. Cela favoriserait la démocratisation du genre.

Bonj'ajoute ma petite touche puisque moi au contraire je ne l'ai pas aimé, j'ai trouvé cela propret et pire RECYCLÉ, pas une seconde ne se passait sans que je ne pense pas avoir deja vue ce qu'il se passait a l'ecran dans un autre film (Et NOTEMMENT puisqu'on en parle ceux de Balaguero et Amenabar).
Du coup sans relancer le débat je rejoins kero sur la logique de la prise de risque qui pour moi force beaucoup plus le respect que les devoirs biens fait, meme si en effet a l'écran il est impossible de ne pas voir la difference entre la beautée et la maitrise de L'Orphelinat et l'amateurisme de A L'interieur.

Pire, le film m'a laissé totalement froid ( et ca c'est perso), Trop calculé avec des ruptures dans l'emotion qui devoilent beaucoup plus une tentative d'encrer le film dans le fantastique tous public qu'une volontée de surprendre ( en gros si le film joue sur differents registres, c'est a mon sens pour avoir le quotas d'émotions requises, une scene pour faire pleurer, une scene pour faire peur, une scene pour choquer.... et un bon vieux twist pour le coups pas si mauvais, a mon sens la seule vraie reussite du film puisqu'il joue plus sur une notion poetique que sur des effets faciles ) le probleme de tout cela c'est qu'aucune de ces emotions n'es tres forte.
Et puis encore une fois, le fantastique espagnole est maintenant veritablement puissant et definitivement grand public (comme tu le dis si bien l'orphelinat est le plus grand succes du cinoche espagnole) mais c'est bel et bien pour cette raison qu'il est regrettable qu'il s'enferme et se limite ... meme si le resultat est de toute beautée