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 QUANTUM OF SOLACE - 2008 - Marc Foster

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2 participants
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Abba

Abba


Nombre de messages : 750
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Date d'inscription : 27/10/2006

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MessageSujet: QUANTUM OF SOLACE - 2008 - Marc Foster   QUANTUM OF SOLACE - 2008 - Marc Foster EmptyMer 1 Avr - 8:04

QUANTUM OF SOLACE - aka 007 Quantum- Marc Foster avec Daniel Craig, Olga Kuryenko, Mathieu Almaric, Judi Dench et Giancarlo Giannini. 2008, Angleterre/États Unis, 106 min.

Après un électrisant CASINO ROYALE, qui remettait du plomb dans l'aile d'une franchise qui coulait à pique, la sortie de QUANTUM OF SOLACE se retrouvait face à un défi de taille. 1. Être aussi bon que son prédécesseur. 2. Répondre aux attentes et tenter d'être meilleur que son grand frère. Dans les deux cas, QUANTUM OF SOLACE a échoué, passant par moments à jusqu'à bons à atteignant trop souvent l'ordinaire

On débute où Casino s'est terminé. Bond a capturé Mr White qui révèle l'organisation de l'ancienne flamme de 007. Les indices amènent Bond à Haiti où il rencontre une jolie russe du nom de Camille qui le mène à Dominic Greene, un homme d'affaires qui tente de prendre contrôle des ressources naturelles de la Bolivie avec divers magouilles et un discours écologiques pour bien paraître pour la presse ( C'EST POUR ÇA QUE SON NOM EST GREENE, subtil). Bond va donc non pas seulement tenter de stoper les plans très ''MOUHAHAHAHA'' de Greene mais également de se venger pour son amour brisé.

Dès le départ je vais l'avouer j'ai été un brin déçu. Et qu'on ne vienne pas me tomber sur la tomate avec les romans de Fleming pour expliquer la , j'en ai rien à foutre et Bond appartient beaucoup plus à la culture populaire à l'univers cinématographique qu'au monde littéraire, quoi qu'on en dise. Beaucoup ont tenté d'expliquer certains éléments controversés du film sur le dos de la littérature, je trouve ça facile considérant que les attentes des fans. Bon, le vilain, Dominic Greene, joué par le très charmant Mathieu Almaric. En tant que tel, Almaric a une belle prestance et est dans l'ensemble convaincant. Par contre, c'est le vilain que je remets en question. Dans ma tête, Bond sauve le monde ou du moins on sait que si Bond râte sa mission, le monde va être dans la merde. Dans CASINO ROYALE, on ne le sentait pas mais on excusait le tout considérant le fait qu'on présentait Bond comme une recrue. Par contre ici, on avait l'occasion d'utiliser la préparation de CASINO ROYALE, pour nous présenter le super vilain méga giga mégalomane, mais on s'est limité à un complot en Bolivie qui n'a que peu d'intérêt en plus de très peu exploiter la face écologique du personnage, qui avait un potentiel à la base énorme.

La franchise de l'agent 007 doit une grande partie de sa popularité à ce qu'elle dégage en terme de ''coolness'' mais également pour ses scènes d'action. Et là je vais être franc, très franc, c'est une putain de boucherie. Oui c'est très énergique, on nous injecte de l'adrénaline directement dans les yeux mais, si je veux voir du montage efficace tranché à la chainsaw, y'a les deux derniers films de la série Bourne qui m'attendent sur mon étagère (D'ailleurs le monteur de Bourne Supremacy monte le film en équipe avec le ti-copain monteur de Marc Foster). Ici, l'impression c'est que ça n'a pas sa place, pas dans une facture aussi ''Agent secret'' comparativement à celle extrêmement réaliste des films avec Jason Bourne. Bond n'a pas une ''aura'' cinématographique réaliste et de tenter de faire des films qui le sont, ça va toujours être controversé. J'imagine que pour certains, c'est un turn on, mais pour moi et plusieurs autres personnes, c'est définitivement un point capital du turn off. Est-ce que ça en fait un mauvais film? Non. Mais est-ce que ça vient ternir l'expérience? Oui.

Pour les acteurs je vais être très très gentil car j'ai été assez impressionné. Daniel Craig est magnifique, il a l'air aussi dangereux qu'il a l'air émotivement vulnérable. Il m'a vendu à 100% un personnage dont les motivations sont plutôt complexes et pas trop attirantes. Certains ne pourront jamais accepter un James Bond qui n'est pas très sophistiqué. Pour ma part, je trouve que c'est une évolution nécessaire pour que le personnage ne devienne pas un pastiche ridicule. Notre nouveau Bond, si je tombe devant lui dans un corridor et qu'il est pas content, je vais pisser dans mon pantalon, ça ne serait jamais arrivé avec Roger Moore. Reste qu'on aurait du s'en tenir à quelque chose de plus en retenu en ce qui attrait à l'action. Pour les Bond Girl, outre la présence vraiment inutile et niaiseuse de Strawberry Fields, Olga Kurylenko est non seulement une femme magnifique, mais elle a une bonne présence, elle est intense et convaincante quoiqu'elle n'arrive tout de même pas à la cheville d'Eva Green. Difficile d'être équivalente à une déesse direz-vous, je suis d'accord.

J'aime beaucoup Marc Foster et j'avais de sérieux doutes quand j'ai vu qu'il était le réalisateur du film, con. Je m'explique, le mec a un talent fou, il a un don pour bien capturer une émotion sur écran et je pense que ses films parlent d'eux-mêmes et que son talent n'est plus à prouver dans le genre dramatique. Mais pour un film d'action, il a râté son coup. On a l'impression que dans ce festival du fast-cut, il voulait absolument nous rendre l'action complètement démente peut-être par manque d'expérience, peut-être par insécurité et au final ça ne lève pas. Les points forts du film se retrouvent à être plutôt dans des scènes très intimes entre Bond et Camille que dans le Pow-Pow, et de ce fait merci aux acteurs mais également aux monteurs qui ont fait du bon travail de ce côté.

Avec une confection parfois douteuse, une réalisation qui semble manquer d'assurance par moments mais de bons acteurs, QUANTUM OF SOLACE ne fera certainement pas l'histoire de la même façon que son prédécesseur. Néanmoins, tout n'est pas noir et une suite qui voudrait apprendre de ses erreurs pourrait certainement nous donner le film tant attendu. Pour le moment, prenons ce qu'on nous a donné mais disons que les cris de joie se font bien moins nombreux qu'en 2006.

QUANTUM OF SOLACE - 2008 - Marc Foster Quantum_final_poster
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Stelvio 71

Stelvio 71


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MessageSujet: Re: QUANTUM OF SOLACE - 2008 - Marc Foster   QUANTUM OF SOLACE - 2008 - Marc Foster EmptyMer 1 Avr - 10:44

Merci pour ton très intéressant texte, Abba. Mais je ne suis pas d'accord avec toi sur tous les points. Je m'explique.

Au risque de créer une polémique, je vais prendre la défense des "puristes", qui ne reconnaissent pas en Daniel Craig un James Bond crédible. "Il ressemble à Poutine", ont dit les humoristes français de Groland (émission satirique décapante). La comparaison tient la route. Lire que Daniel Craig est un comédien subtil me plonge dans un abîme de perplexité. Je le trouve monolithique et incapable de laisser la moindre émotion prendre le pas à l'écran sur son physique massif. Ce ne serait pas un problème s'il s'agissait d'un film d'action lambda, mais il s'agit de James Bond. C'est dommage, car sur certains points comme l'intensité (pas la mise en scène) des scènes d'action, ou la manière de filmer les pays étrangers, les James Bond sont très réussis, dans la lignée des Jason Bourne de Paul Greengrass. Et la vision du monde comme un vaste réseau de connexions est assez juste aussi...

Car nous ne sommes évidemment plus dans les années 60, du temps de la Guerre Froide, depuis longtemps. Certes, James Bond a toujours évolué avec son époque. L'Angleterre est devenu un pays totalement ouvert sur la planète et les flux engendrés par la mondialisation. Mais, vis-à-vis de l'élite anglaise, le personnage de Bond était déjà complexe bien avant ces mutations : à la fois "in" (issu des grandes écoles, conservateur) et "out" (avec des manières peu respectueuses des conventions et un côté macho assumé). Seul un comédien subtil, comme Sean Connery ou Timothy Dalton peut incarner ces deux facettes, gommés par le nouveau personnage, métrosexuel à la fois brutal et pseudo-romantique incarné par Craig. Ce qui va à Matt Damon, et son côté "WASP innocent pris dans un engrenage qui le dépasse" ne convient pas à un agent de sa Majesté...

Plus rien de "british" ne subsiste du reste en Bond. Ce dernier a donc l'air russe ou américain, on ne sait pas trop. Mais il n'est définitivement pas un "lad" anglais, comme ses meilleurs prédécesseurs (Connery, Dalton) l'étaient. On mettra de côté Roger Moore et Pierce Brosnan, trop suaves et consensuels. Donc, ça ne le fait décidément pas.

Voilà, j'espère avoir expliqué clairement le pourquoi de mon désamour pour une franchise dont j'étais pourtant un fan absolu depuis ma plus tendre enfance.

Stelvio
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