Kerozene
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| Sujet: A TRUE MOB STORY - Wong Jing, 1998, Hong-Kong Lun 2 Juin - 9:32 | |
| Cheung est une petite frappe qui bosse pour les triades. Il y a cinq ans, dans une acte de bravoure insensé, il sauva la vie de l’un de ses chefs, Prince, et il éborgna son agresseur, un homme appelé Tête de Mort. Et dans l’effervescence générale, il perdit sa femme sous les yeux de son fils. Après quelques temps passés derrière les barreaux, il est monté en grade, et on s’aperçoit que le brave d’un instant s’avère être un petit lèche-cul que ses supérieurs méprisent. Ils l’appellent « le chiot ». Pas très glorieux, d’autant plus que sa vie est bien compliquée. Son fils se bagarre à l’école parce que ses petits camarades disent que son père est un voyou, la femme qui s’occupe de son fils – une ancienne prostituée – l’aime en secret mais ce dégueulasse de Prince ne rêve que de la tringler quitte à la violer sous les yeux de ses hommes, son usine de VCD pirates est la couverture d’un trafic de cocaïne manigancé par ses supérieurs et dont il ignore tout et par-dessus tout ça il est mêlé à une bête histoire de bagarre de bar qui risque bien de le faire retourner en prison, ce qu’il redoute le plus puisqu’il a promis à son fils que ça n’arriverait plus. Et c’est au tour de son avocate de tomber amoureuse de lui, à peu près au moment où il découvre que l’ancienne prostituée est elle aussi amoureuse… Et comme un malheur ne vient jamais seul, c’est aussi à ce moment que Tête de Mort sort de taule avec une grosse, très grosse envie de vengeance ! Drôle de polar oscillant entre film noir sanglant et mélo mielleux, porté par un Andy Lau tout à fait correct incarnant un personnage tantôt attachant, tantôt irritant. Le problème est qu’il est bien plus irritant qu’attachant, à l’image du film lui-même d’ailleurs. L’équilibre est en effet rarement trouvé par Wong Jing qui a tendance à verser dans la facilité avec des scènes naïves bercées par de la musique d’ascenseur qui pèsent malheureusement plus que le reste. Et on a bien envie de coller des baffes à ce Cheung qui a la chance d’être entouré de filles magnifiques qui ne demandent qu’à tomber dans ses bras – mais lui est un peu trop con pour s’en rendre compte et quand c’est le cas, c’est bien évidemment trop tard. Côté violence, le film en propose quelques excès comme on en a le secret à Hong-Kong. La scène d’ouverture est à ce titre relativement brutale, tout comme la scène où le méchant Tête de Mort torture le vilain Prince ligoté avec des barbelés et qui se fait arroser de sauce pimentée. Une délicatesse orientale comme on les aime. Mais l’ensemble ne décolle jamais vraiment si ce n’est dans le dernier quart d’heure où Cheung fini enfin d’être con, avant un final qui a au moins le mérite de ne pas faire de concession. | |
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