Kerozene
Nombre de messages : 3521 Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: SURVEY MAP OF A PARADISE LOST - Hisayasu Sato, 1988, Japon Ven 29 Fév - 3:13 | |
| aka: HARD FOCUS: NUSUMI-GIKI On connaît surtout Hisayasu Sato pour son pervers et sanglant NAKED BLOOD. Mais le monsieur est le géniteur d’une filmographie plutôt vertigineuse (plus de cinquante films à l’heure actuelle) et s’est avant tout fait une place dans le pinku empreint de bondage généreux mêlé à une violence brute sur fond de discours social. Et le moins que l’on puisse dire devant un film comme SURVEY MAP, c’est que sa réputation est loin d’être usurpée. On y fait la connaissance de Kihara, un japonais de base, programmeur informatique de métier qui trouve l’épanouissement en pratiquant le bondage sur sa femme. Si l’homme se plaît à ligoter sa chère moitié à l’aide de fils électriques et à lui envoyer quelques décharges sur les parties les plus intimes de son corps, il se découvre aussi un goût morbide pour le sang ; lors de la scène d’ouverture, il entaille le lob de l’oreille de sa partenaire avant de le lui lécher avec délectation. Entre en scène Kukada, un journaliste un peu fouille-merde qui s’intéresse aux boîtes de téléphone rose. Il y fait la rencontre de la jeune Midori qui va rapidement lui fausser compagnie pour finir dans le lit d’un Kihara qui devient surexcité lorsqu’il découvre que Midori est en période de menstruation. A la vue de son sexe ensanglanté, il s’empresse de lui bouffer goulument la chatte dans des râles de plaisir libérateurs. Amis du bon goût, salut ! Quelques temps plus tard, le corps de Kihara est retrouvé vidé de son sang à côté d’une Midori un peu choquée. Leur partie de jambes en l’air s’est visiblement mal terminée, mais il se trouve que Kihara a pris soin de filmer leurs ébats. Kukada parvient à mettre la main sur la vidéo en question et découvre que Midori et la femme de Kihara (devenue accro aux drogues parce qu’elle ne supportait plus les déviances sexuelles de son mari) ne sont pas étrangères l’une de l‘autre. Il n’y a aucun doute à ce sujet, Hisayasu Sato est un sadique ! C’est un sadique parce que d’abord il filme ses scènes de bondage de manière terriblement excitante, tout son film ou presque est chargé d’une sorte d’érotisme vénéneux dont il est facile de se délecter et ce malgré certains aspects carrément glauques. Et après avoir excité tout son petit monde, il parvient lors d’un final révélateur à balayer d’un grand coup de pied toute l’excitation préalablement générée pour asséner un direct qui viendrait presque nous faire culpabiliser. La démarche est inhabituelle et le résultat est radical, mais il a le mérite de ramener le spectateur de manière effective aux dures évidences de la réalité. Le message est reçu cinq sur cinq et si vous voulez savoir de quoi il en retourne, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Quant à la mise en scène de Sato, elle s’avère simple mais soignée, les cadrages sont pensés et le style narratif mise sur les ellipses pour d’une part aller droit au but mais aussi pour laisser la part belle aux scènes érotiques. A ce niveau, on n’aurait peut-être préféré que l’intrigue elle-même soit un peu plus développée, mais en même temps il s’agit d’abord d’un film de fesses (au format nippon classique : à peine plus d’une heure). On retiendra aussi la bande son, où un morceau de musique industrielle joliment tordu préfigure le malaise à venir. C’est donc confirmé, Sato n’est pas qu’un simple faiseur de films de pioche au rabais. | |
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