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 JESSE JAMES MEETS FRANKENSTEIN'S DAUGHTER - William Beaudine

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2 participants
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Kerozene

Kerozene


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MessageSujet: JESSE JAMES MEETS FRANKENSTEIN'S DAUGHTER - William Beaudine   JESSE JAMES MEETS FRANKENSTEIN'S DAUGHTER - William Beaudine EmptyLun 18 Déc - 16:46

Je viens de voir cette perle de série B, mais inutile d'en écrire une ligne: le texte de Michel Pagel présent sur le site est à mourir de rire... un vrai délice à lire pour ceux qui seraient passé à côté cyclops

Citation :
JESSE JAMES MEETS FRANKENSTEIN'S DAUGHTER - William Beaudine, 1965, États Unis

Je veux bien parier que la plupart d'entre nous en avaient entendu parler, mais combien l'avaient vu, hein ? Et quel chef-d'oeuvre, mes amis ! Willam Beaudine, on le surnommait "One Shot" parce qu'il tournait tout en une prise. Sincèrement, si c'était bien le cas, il savait se servir d'une caméra, parce que le résultat n'est carrément pas si mal, bien meilleur que je ne m'y attendais. (D'accord, je me suis tapé tout Ed Wood, la semaine dernière, et Beaudine paraît à des milliers d'années-lumière au-dessus, mais enfin, j'ai intercalé du Welles et du Kubrick entre les deux, donc mon radar ne devrait pas être trop faussé.) Beaudine évite les erreurs de base, il n'y a pas de fautes de continuité ni d'aberrations de mise en scène, les décors sont dignes de n'importe quelle série B et les costumes n'ont pas l'air sortis de la garde-robe des acteurs. En dépit de tout cela, rassurez-vous, c'est quand même du nanar et du beau. De toute façon, avec un titre pareil... Comment résister à un titre pareil, je vous le demande ?

Or donc, Maria Frankenstein qui, contrairement à ce que dit le titre, n'est pas la fille mais la petite-fille du bon docteur, a fui Vienne en compagnie de son frère Rudolph (lequel a lui-même l'âge d'être son grand-père), car "nos expériences y étaient incomprises". Eh oui ! Je parie que vous ne vous y attendiez pas, mais cette chère Maria poursuit les expériences de Frankenstein (dont elle nous apprend à un moment qu'il était comte. Ah bon ? Cela dit, maintenant que j'y pense : Vienne ? Bon, laissons tomber... Elle et Rudolph ont bel et bien un semblant d'accent germanique, c'est sans doute une preuve.) Or donc, nos Frankies se sont réfugiés dans un endroit assez insaisissable, où représentants de la loi et bandits présentent toutes les caractéristiques du Yankee moyen mais où tous les paysans ont eux un type et un accent qui évoque nettement le Mexique. Mettons que ça se passe pas très loin du Rio Grande et oublions ça. Ils se sont installés dans une mission abandonnée, près d'un village de paysans mexicains, donc, qu'ils utilisent pour leurs expériences - lesquelles ratent avec opiniâtreté, causant la mort d'un patient après l'autre, ce qui fait qu'au bout d'un moment, les locaux ont tendance à émigrer. "Leurs" expériences ? Non : celles de Maria, car Rudolph, tout en feignant de l'aider, réprouve la chose et s'arrange pour la saboter en injectant (par pur humanisme) du poison aux cobayes (ce qui nous vaut la vision trop rare de cette merveilleuse fiole, rangée dans l'armoire à produits chimiques, qui porte une tête de mort et la seule mention "Poison". Celle-ci ressemble en outre à une bouteille de San-Pellegrino. D'ailleurs, le poison est rouge. Si ça se trouve, C'EST du San-Pellegrino.) Quand son dernier sujet meurt sur la table d'opération, Maria déclare "Ils sont trop faibles. Ce qu'il nous faudrait, c'est un homme fort, un géant !"

Et là, paf ! cut sur le géant en question, en train de se castagner avec un autre mec pas mal baraqué, histoire de gagner un pari. Ledit géant se nomme (dans le film) Hank, et il fait partie de la bande à Jesse James. Je devrais plutôt dire qu'il EST la bande à Jesse James, pas mal décimée puisque Hank et Jesse sont seuls. Après avoir encaissé les sous du manager de l'autre hercule, ils s'associent aux trois derniers survivants de la horde sauvage (je vous jure que je n'invente pas), afin d'attaquer une diligence transportant le stock d'une banque, pour un montant de cent mille dollars. Hélas, il y a un traître dans leurs rangs : Ronnie, furieux de devoir partager, va vendre tout le monde au marshal du coin, afin d'empocher la récompense dix mille dollars pour la capture de Jesse James. Ce qui nous prouve qu'il ne sait pas compter, parce que s'il avait accepté de partager, il en gagnait vingt mille. Mais une nouvelle fois, passons. L'attaque de la diligence se déroule comme on peut le prévoir : les gars de la horde sauvage se font descendre (sauf Ronnie) et Jesse réussit à s'échapper en compagnie de Hank, gravement blessé. Dans leur fuite, nos héros (car Jesse James est présenté comme le bandit bien aimé de la légende, qui vole aux riches pour donner aux pauvres) tombent sur la dernière famille d'émigrants du village des Frankies, famille dont la fille, Juanita, prenant en pitié le géant blessé ("Il nettoyait son revolver", affirme Jesse sans rire) accepte de les accompagner chez un médecin discret (devinez lequel). En chemin, Jesse la sauve des assauts d'un unique Indien qui passait par-là, ce qui fait qu'elle lui tombe dans les bras. Et hop ! Tout le monde se retrouve chez les Frankenstein. Maria, ravie de voir arriver un si beau spécimen d'humanité pour ses expériences, soigne bien volontiers Hank et, après une vaine tentative pour séduire notre bandit préféré, l'envoie chercher des médicaments en ville, en lui donnant une ordonnance sous enveloppe scellée. Évidemment, cette courge de Jesse ne pense pas à ouvrir le pli, et ce que lit le brave pharmacien qu'il réveille de bon matin, c'est "Le porteur de cette lettre est le bandit Jesse James, prévenez le marshal." Heureusement, le marshal est absent. Mais Ronnie, lui, est là. Il sangle son colt sur sa hanche et se précipite à l'échoppe où Jesse attend comme un cave le retour de l'apothicaire. Pan, pan ! Ronnie est mort. Jesse lit enfin la fausse ordonnance, comprend qu'il y a anguille sous roche et galope vers la vieille mission. Sur la route, il croise Juanita qui, horrifiée, le supplie de ne pas retourner là-bas car "Hank n'est plus le même. Ah, si tu voyais ce qu'ils lui ont fait. Je ne veux pas qu'ils te fassent la même chose. Si tu vas là-bas, moi, je vais chercher le marshal, na !" Et moi, je vais à la ligne, parce que ça commence à faire dense, comme paragraphe.

Reprenons. Pendant l'absence de Jesse, la vilaine Maria a remplacé le cerveau de Hank par "le dernier cerveau artificiel préparé par mon grand-père". Ledit cerveau flotte au milieu d'un liquide suspect au sein d'un grand pot de verre. Jusque là, rien que de très normal. Là où ça devient rigolo, c'est quand Maria "l'active" : elle jette dessus ce qui ressemble comme deux gouttes d'eau à une pincée de gros sel (si j'ose dire), et d'un seul coup, le cerveau se met à palpiter en faisant "ba-boum, ba-boum". Le scénariste aurait confondu coeur et cerveau que je n'en serais pas plus étonné que ça. Mais faut lui pardonner : après tout, ce sont deux organes vitaux, et quand on est stressé parce qu'on doit écrire un scénario de long métrage en trois heures, on est bien excusable d'une telle minuscule erreur... Bref ! Une fois le cerveau greffé, Maria revêt Hank d'une espèce de casque de pompier peint de très jolies bandes aux couleurs de l'Éthiopie (pour lui mettre la rasta au court-bouillon, vous croyez ?) et surmonté d'élégantes antennes qui s'illuminent en faisant bzzzz. Elle en revêt un quasiment semblable et commence à laver le cerveau du cobaye : "Désormais, tu t'appelles Igor (fieille dradizion vamiliale, fous zafoir, ach !), et tu devras m'obéir". Voyant que ce sujet d'expérience-là ne donne pas de signe de faiblesse, Rudolph s'apprête à lui inoculer du San-Pellegrino, mais cette fois, sa soeurette s'en aperçoit et notre Igor nouveau né se charge d'étrangler le traître.

Là-dessus, Jesse arrive et, alors qu'il menace la belle Maria (car elle n'est pas mal, en effet), il est assommé par son ex-ami, nouvelle créature de Frankenstein, et se retrouve à son tour sur la table d'opération. Avant que la mâtine n'ait eu le temps de lui faire Dieu sait quoi (car elle n'a plus de cerveaux en réserve), débarquent à leur tour Juanita et le marshall. Le second se fait promptement mettre K.O. par Igor; auquel Maria commande ensuite de tuer Juanita. Et là, coup de théâtre ! Un reste de la personnalité d'Hank surgit, se rappelle que la jeune Mexicaine a été bonne avec lui quand il était blessé, et c'est au contraire la méchante qui se fait étrangler. Hélas, l'éclair de lucidité ne dure pas : Igor se tourne ensuite vers Jesse qui ne peut se résoudre à abattre son vieil ami (oui, il a été détaché entre temps par Juanita, mais si vous n'arrêtez pas de m'interrompre, on n'en finira jamais) et est sur le point de succomber quand la belle, la mort dans l'âme et les larmes aux yeux, tire à deux reprises sur le pauvre monstre. Et ça se termine sur une vue du marshall emmenant Jesse en prison (on se doute qu'il s'évadera, quand même, c'est le héros), alors que Juanita les regarde partir après avoir promis d'attendre son beau bandit bien aimé. (Enfin, quand je dis beau, là, c'est une figure de style).

Certes, tout ce qui précède est parfaitement ridicule, mais c'en est justement l'intérêt. Déjà, rien que l'idée de mélanger le western et le fantastique gothique a de quoi réjouir. Et le pire, c'est que la mayonnaise ne prend pas trop mal : l'intérieur de la vieille mission ressemble très fort à un château hammerien (hélas, la photographie du film, elle, n'évoque la Hammer que d'assez loin, d'autant que le transfert sur DVD n'est pas un chef-d'oeuvre) et le laboratoire de Maria n'a rien à envier à celui des Frankenstein qui se succédèrent au fil de l'histoire dans d'innombrables nanars. Le scénario, aussi débile qu'il soit, se déroule bien, et on se surprend parfois presque à regarder la chose au premier degré. En tout cas, on ne s'ennuie pas un instant, et c'est déjà une énorme qualité. Qu'est-ce qui empêche donc ce film d'être une honnête série B ? Deux choses. D'abord l'humour involontaire de certains détails, comme le cerveau précité, et d'un bon paquet de dialogues. Ensuite, le talent très très relatif des acteurs. Il y en a de totalement inexpressifs (Hank, Jesse James, le marshall) et d'autres qui en font des kilotonnes (les deux dames, notamment, mais aussi Ronnie). Pour être juste, signalons qu'il y a aussi un peu d'humour volontaire et qu'il ne passe pas trop mal. Je ne résiste pas au plaisir de vous citer cet échange impérissable :

JUANITA : Oh, Jesse, dis-moi que tu veux que je vienne avec toi quand tu partiras !

JESSE : Non, ma chérie, c'est impossible, je suis un hors-la-loi, je finirai au bout d'une corde.

JUANITA : Oh, si, si, Jesse, dis-moi que tu veux que je vienne ! Tu veux, hein, dis, tu veux ? DIS-MOI QUE TU VEUX !

JESSE : (soupir attendri) Eh bien, oui, ma chérie, je le veux.

JUANITA : Bon, évidemment, je ne pourrai pas venir, parce que ma place est ici, mais c'était important pour moi que tu me le dises.

JESSE : (atterré) Ah, ça, c'est bien les femmes, tiens !

Bref, j'ai vraiment beaucoup aimé ce film qui n'a absolument pas volé sa réputation et dont les auteurs n'ont pas à rougir, malgré les éclats de rire bon enfant qu'il suscite parfois. Du coup, j'ai très envie de voir "Billy the Kid vs Dracula" du même Beaudine, mais il ne semble pas encore disponible.

Aux amateurs, je signale que celui de "Jesse James..." s'orne d'un commentaire audio de Joe Bob Briggs que je n'ai pas encore écouté mais qui doit valoir son pesant de cacahuètes, si vous voyez ce que je veux dire et je crois que oui... Michel Pagel


Pour être franc, le texte ci-dessus est tout de même mieux que le film Very Happy
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Mario aka blanc citron
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MessageSujet: Re: JESSE JAMES MEETS FRANKENSTEIN'S DAUGHTER - William Beaudine   JESSE JAMES MEETS FRANKENSTEIN'S DAUGHTER - William Beaudine EmptyLun 18 Déc - 17:24

lol!

ben faut au moins le voir une fois pour y croire !

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Mario aka Blanc Citron
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Kerozene

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MessageSujet: Re: JESSE JAMES MEETS FRANKENSTEIN'S DAUGHTER - William Beaudine   JESSE JAMES MEETS FRANKENSTEIN'S DAUGHTER - William Beaudine EmptyLun 18 Déc - 17:35

Ah c'est sûr! Very Happy

Mais je ne l'ai pas détesté, loin de là, je me suis réellement marré et le film est attachant tant il est naïf, mais le texte de Michel Pagel est si juste et tellement bien écrit que j'en ai pleuré de rire banane
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