LE MANOIR AUX FILLES - Alfonso Brescia - Italie, 1972

RAGAZZA TUTTA NUDA ASSASSINATA NEL PARCO aka LE MANOIR AUX FILLES aka Joven de buena familia sospechosa de asesinato aka Naked Girl Killed in the Park aka That Cursed House Close to the Mushroom Belt
Alfonso Brescia, Italie (coproduction espagnole), 1972, 1h35.
Avec Robert Hoffmann, Irina Demick, Pilar Velasquez, Teresa Gimpera, Patrizia Adiutori, Franco Ressel, Adolfo Celi, Philippe Leroy.

Le docteur Johannes Wallenberger est sauvagement assassiné. Sa compagnie d'assurances dépêche un inspecteur, Chris Bayer pour enquêter, parallèlement à la police. Il fait la connaissance de la famille du docteur et entame bientôt une liaison avec la fille aînée du défunt. Mais d'autres crimes sont commis…

"Jeune fille toute nue assassinée dans le parc" : traduit littéralement, le titre original annonce un programme des plus réjouissant pour l'amateur de bisseries giallesques, surtout lorsqu'on sait que le "coupable" du film – j'allais dire du crime ! – n'est autre que l'inénarrable Alfonso Brescia, auteur entre autres de LA BATAILLE DES ETOILES ou SUPERMEN CONTRE AMAZONES, véritables himalayas de série Z "portnawakesques". Un peu plus ancien que les titres précités, ce MANOIR AUX FILLES n'en a pas le quotient psychotronique. Visiblement doté d'un budget confortable pour un giallo de série, le métrage bénéficie de jolis décors et d'un soin certain apporté au cadrage et à la photo. La scène d'ouverture voit même Brescia oser une stylisation, avec noir et blanc lugubre et bande-son triturée, afin de nous présenter les origines du drame familial qui va se jouer sous nos yeux.

Alors, bon film, ce MANOIR… ? Hélas, pas tout à fait ! Les scènes de meurtre sont trop timorées et manquent par trop d'imagination. Quant au casting, s'il comporte son lot de jolies actrices, il est grandement desservi par la calamiteuse performance du bellâtre qui interprète le rôle principal : mielleux, gandin, jamais ambigu, Robert Hoffmann évoque les pires play-boys de roman-photo, genre désuet auquel ce giallo un peu trop bavard fait parfois penser. Agréable malgré tout de constater l'honnêteté de l'artisan metteur en scène, en ce sens que le programme annoncé dans le titre est bien rempli durant le film, au cours duquel une jeune fille nue est effectivement retrouvée nue assassinée dans le parc du manoir. Et surprenant, décidément, de voir un film d'Alfonso Brescia avec un début, un milieu et une fin. Si, si ! Stelvio

Jaquette vidéo italienne :
http://kultvideo.org/scheda.asp?item=1875&type=VHS

Je viens de le visionner et entre deux bâillements d'ennui.

Mais quelle mouche a piqué Brescia, au moment du casting? Confier le principal rôle masculin à Robert «Brushing Impeccable»* Hoffmann, si c'est pas malheureux…

*toujours impeccable, même quand ce fabuleux artiste se retrouve sur une île déserte, dans les haillons de Robinson Crusoe

Oui Serena, ce Robert Hoffmann est vraiment une calamité, je suppose qu'il gâche SPASMO de Lenzi (qui sort en DVD ce lundi chez Néo Publishing et que je n'ai pas encore vu) de la même manière

A propos, quel sont tes 4 ou 5 gialli préférés ? L'avis d'une esthète comme toi m'intéresse...

Stelvio

Jamais vu «Spasmo», hélas, mais avec ce gandin ahuri de Robert Hoffmann dedans, ça risque de craindre!

Quant à ta question… Quelle colle! Bon, voyons-voir, et tant pis si mon choix va arracher des borborygmes de mépris et de lancer de tomates virtuelles:

1. «L'ultimo treno della notte», («Le train de l'enfer», parmi d'autres titres plus ou moins affriolant) d'Aldo Lado (1974): à mon avis, c'est l'un des rares gialli qui n'aient pas vieilli, contrairement à certains beaucoup plus célèbres, tel, tenez-vous bien, les «Quattro mosche» argentienne, dont la fin, surjouée, fait tordre de riere mes étudiants

2. «La casa dalle finestre che ridono» («La maison aux fenetres qui rient») de Pupi Avati (1976), très mal servie par les copies DVD existantes, trop claires, par rapport à la noirceur de la pellicule originale

3. «Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto» («Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon») d'Elio Petri (1970), avec une sublime Florinda Bolkan et le très regretté Gianmaria Volontè en pleine forme

Ce à quoi j'ajouterais, avec quelques réserves, «Chi l'ha vista morire,» («Qui l'a vue mourir»), de Lado, toujours, avec une Nicoletta Elmi en petite victime au sourire plus terrifiant que celui de n'importe quel sadique et «Le parfum de la dame en noir», de Francesco Barilli, avec une Mimsy Farmer plus spectrale que jamais.

Cela dit, à mon avis, ce sujet mériterait un topic à part.

Hé ben, dans tout ce que tu nomme, je n'ai vu que le Parfum de la Dame en Noir avec Mimsy Farmer, que j'ai bien aimé, oui. J'ai les Fenêtres qui Rient à quelquepart, faut que je le voit bientôt !

En même temps, l'idée centrale, ou plutôt le "gimmick" de Quatres Mouches, soit que la dernière image que l'on voit soit imprimée au fond de l'oeil, ca ne tiens pas la route... et ca doit bien faire rire de nos jours...