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 ACROSS 110TH STREET - 1972 - Barry Shear

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2 participants
AuteurMessage
Mathieu Lemée

Mathieu Lemée


Nombre de messages : 675
Localisation : Montréal
Date d'inscription : 16/01/2006

ACROSS 110TH STREET   -   1972   -   Barry Shear Empty
MessageSujet: ACROSS 110TH STREET - 1972 - Barry Shear   ACROSS 110TH STREET   -   1972   -   Barry Shear EmptyDim 6 Sep - 16:04

ACROSS 110TH STREET aka Meurtres dans la 110e rue - 1972 - États-Unis - 102 minutes.
Réal.: Barry Shear Int.: Anthony Quinn, Yaphet Kotto, Anthony Franciosa, Burt Young, Antonio Fargas, Richard Ward, Gilbert Lewis, Frank Adu, Frank Arno, Paul Benjamin.

Dans le quartier de Harlem, deux Noirs déguisés en policiers s'attaquent avec audace à des représentants de la Mafia, et leur dérobent plus de 300 000 dollars. Les agresseurs ont cependant été forcés d'abattre tous les mafiosis, de même que deux vrais policiers survenus sur les lieux. Un jeune lieutenant de police de race noire, Popp, est chargé de l'enquête, ce qui ne fait pas l'affaire du capitaine Matelli, un vétéran des forces de l'ordre qui travaille dans le quartier de Harlem depuis des années. Forcés de travailler ensemble, Popp et Matelli ont bien du mal à s'entendre. En effet, Popp est honnête et préfére user de finesse dans l'interrogatoire des suspects, tandis que Matelli est corrompu et a souvent recours à la brutalité. Pendant ce temps, la Mafia, désireuse de ne pas perdre le contrôle du marché de Harlem, délègue trois hommes chargés de retrouver les agresseurs et de récupérer le magot volé. Ces trois gangsters s'assurent la collaboration du représentant noir de la Mafia à Harlem, Doc Johnson, pour mener à bien leur tâche. Ceux-ci ne tardent pas à retrouver le chauffeur complice des deux agresseurs, qu'ils torturent sans pitié. Se sentant traqués, les deux voleurs, bien qu'amateurs, tentent de trouver un moyen de quitter la ville ou de se cacher. Mais l'étau se resserre davantage autour d'eux, et le tout finira dans un bain de sang entre la police, les mafiosis et les auteurs du vol.

Tiré d'un roman de la Série Noire écrit par Wally Ferris, "ACROSS 110TH STREET" présente une intrigue nerveuse dont les lacis compliqués se fondent sur un cadre urbain précis, et sur l'évolution sociale et économique des Noirs dans Harlem au début des années 70. Certains protagonistes sont d'ailleurs inspirés de personnalités criminelles connues, comme le caïd Doc Johnson, qui fait ici référence à "Bumpy" Johnson, gangster noir célèbre de Harlem qui travaillait pour la Mafia italienne avant que son successeur, Frank Lucas, ne s'en détache (évoqué dans le film "AMERICAN GANGSTER" de Ridley Scott). À travers ses nombreux personnages, ce polar cherche en quelque sorte à montrer la passation progressive des pouvoirs dans le quartier noir de New-York, malgré un pessimisme évident dans le ton adopté par les auteurs. À ce titre, les voleurs sont présentés comme des amateurs voulant changer radicalement leur situation économique, et mettre fin à leur pauvreté. Les mafiosis sont dépeints comme des brutes qui espèrent conserver par la violence leur contrôle sur les Noirs (en vain!). Quant au policier blanc corrompu, un vétéran à l'aube de la retraite en charge des affaires criminelles dans Harlem, celui-ci voit jalousement qu'un jeune policier noir, brillant et incorruptible, soit en train de lui ravir son poste. Tous ces éléments conjoints dans le film en font sa qualité globale, et contribuent à fonder la crédibilité du propos, bien que certains raccourcis narratifs soient un peu trop évidents aux yeux du public fûté. On peut mettre également au crédit de ce long-métrage une très bonne trame sonore de Bobby Womack et J.J. Johnson, et la vigueur de la mise en scène, qui parvient à démêler tous les écheveaux du récit sans perdre le spectateur en route. Les scènes d'affrontements, souvent sanglantes, ne recourent jamais au spectaculaire pour être plus excitantes. Elles sont au contraire présentées avec une brutalité de style coup-de-poing qui va de pair avec le sujet. À cet égard, Anthony Franciosa compose de manière vicieuse et psychotique son personnage de mafiosi. Yaphet Kotto et Anthony Quinn se montrent solides également en policiers formant un duo disparate, mais c'est Richard Ward qui leur vole la vedette avec son interprétation étonnante (et sa voix enrouée) du gangster Doc Johnson.