Kerozene
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| Sujet: COBRA WOMAN - Robert Siodmak, 1944, USA Sam 13 Juin - 6:44 | |
| aka: LE SIGNE DU COBRA Ramu (Jon Hall) aime Tollea (Maria Montez), femme pulpeuse au glamour exotique, et prévoit de l'épouser dans un futur imminent. Malheureusement, la belle est kidnappée et enlevée sur une île du Pacifique. Pas franchement ravi de s'être fait voler sa fiancée, Ramu part à secours avec l'aide de Kado (Sabu) et découvre une île volcanique sur laquelle vit un peuple tyrannisé par l'ignoble reine Naja, soeur jumelle de Tollea vouant un culte au Dieu Cobra pour lequel la cruelle bonne femme n'hésite pas à sacrifier de pauvres innocents tirés au sort lors de cérémonies grandiloquentes où se mêlent danse et gestuelle théâtrale. On apprend alors que Tollea a été ramenée de force - par une brute muette incarnée par Lon Chaney Jr. - afin qu'elle récupère la couronne qui lui revient et libère le peuple opprimé des griffes de sa démoniaque frangine. COBRA WOMAN, c'est le film d'aventure hollywoodien ultime réalisé à la gloire du technicolor: un festival de couleurs chatoyantes pour un florilège de décors de studio paradisiaques où les plantes sont plus vertes que nature et où le ciel est d'un bleu si éclatant qu'il en est presque éblouissant. Et puis il y a Maria Montez et son double rôle manichéen de Tollea/Naja. On ne va pas dire que ça lui permet de faire une démonstration de son immense talent d'actrice vu son jeu totalement dénué de nuance, mais ça lui permet surtout de faire étalage d'une ahurissante garde-robe où froufrous et paillettes sont légion. Et il fallait bien ça à l'adoratrice du Dieu Cobra pour procéder à ses cérémonies grandiloquentes lors desquelles la belle entame des pas de danse aussi improbables que fascinants, mélangeant maladresse et exubérance, ne manquant pas de laisser le spectateur totalement béat! Pour le reste, Siodmak emballe cette commande Universal avec efficacité mais sans grande originalité, livre une sorte de blockbuster d'époque conçu pour ratisser un maximum de spectateurs, de l'adulte mâle qui se pavanera devant les courbes affriolantes de Maria Montez aux adolescents qui s’identifieront immédiatement au jeune Sabu révélé quatre ans plus tôt par LE VOLEUR DE BAGDAD. Aujourd’hui, COBRA WOMAN dégage un certain parfum de nostalgie et s’avère finalement aussi dépaysant que ses décors sont artificiels. | |
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