SLUMBER PARTY MASSACRE III, aka Stab in the Dark, Sally Mattison, 1990, USA, 1h27.
1990 marquait sans doute une certaine "baisse" dans la qualité stylistique des années '80; on continuait à porter à bout de bras le spraynet, le velcro et le fluo, mais les choses changeaient considérablement. Le "hard rock", pas si hard que ça rétrospectivement, prenait de plus en plus de place dans le coeur des jeunes, sans que l'on ne songe à le qualifier de "hair metal" immédiatement.
1990 marquait aussi la sortie du volet final de la série des "Slumber Party Massacre", slashers produits et réalisés par des femmes, pas par souci de féminisme, mais probablement par souci de rentabiliser une "gimmick". La recette utilisée est ici classique : des jeunes filles un peu idiotes organisent une fête dans la maison de l'une d'elles, dont les parents sont absents. Elles ne tardent pas à se changer pour des déshabillés (un peu hideux, tout de même, n'oublions pas que nous sommes en 1990) et bien entendu, un voisin bizarre leur tourne autour, ainsi qu'un "weirdo" qui rôde dans les parages. Leurs petits amis viendront troubler les festivités et c'est au coeur de toute cette fausse hystérie que les adolescents commenceront à être trucidés l'un après l'autre par notre traditionnel tueur à la perceuse...
Pas vraiment de surprises ici, mais la trilogie se conclut tout de meme sur une note amusante. Je ne sais pas si le second degré constamment présent dans ce genre de productions était conscient ou non mais le spectateur, lui, s'en amuse. Contrairement aux deux précédents films, le tueur nous est inconnu au départ alors on pourrait sans doute s'amuser à faire des hypothèses, si l'on n'était pas trop occupé à tomber en bas de sa chaise devant les ramifications (et lacunes) abasourdissantes du scénario.
Car ici, une fois que le "tueur" est révélé - et il n'était pas trop difficile de deviner de qui il s'agissait avant la "révélation", de toute façon - et traque ses victimes, la supériorité numéraire devrait normalement jouer. C'est-à-dire que si toutes ces dindes l'attaquaient en même temps, elles auraient sans doute le dessus. Mais elles restent plantées là comme des connes, et ratent chaque occasion de le mettre hors d'état de nuire. C'est sans doute ma lecture trop lucide de ces incohérences qui m'a empêché de pleinement profiter du film tel qu'il est : une merde divertissante.
On a quand même droit à des personnages d'adolescents débiles, à des jeunes filles qui se déshabillent, et à un peu de sang, les effets spéciaux étant peu nombreux et surtout... à pleurer.
Sally Mattison n'a réalisé que ce film, et on comprend pourquoi. Une des actrices, Hope Marie Carlton, est une véritable scream queen : apparue dans SLAUGHTERHOUSE ROCK & A NIGHTMARE ON ELM STREET IV en '88, et dans GHOULIES III en '91, elle fit don de son corps à la science dans la prestigieuse série Baywatch, entre autres. Curieusement, elle était aussi de la partie dans la version filmée de THE STAND (1994), de Stephen King. Qui ne cassait pas des briques si mes souvenirs sont exacts. Maria Ford, une autre jeune femme fort ambitieuse, et pas désagréable à regarder, a commencé sa carrière dans LE DÉCLIC, adaptation de Milo Manara dont il me semble avoir déjà parlé ici, et a fait un crochet par DEATHSTALKER IV en '90 pour ensuite se consacrer à la figuration ou à jouer les poupées dans des productions érotico-cheap de bas étage.
Faut pas cracher dans la soupe et prétendre que ce visionnement est désagréable, mais je ne suis pas fâché d'en avoir terminé avec cette série.