L'ECHINE DU DIABLE - Guillermo del Toro, 2001, Espagne

aka: EL ESPINAZO DEL DIABLO; THE DEVIL'S BACKBONE

En pleine guerre civile espagnole, le jeune Carlos se voit confié à un orphelinat dirigé par une soixantenaire unijambiste et un monsieur barbu ferru d'amour pour elle, mais n'osant faire le pas car victime d'impuissance. Pendant ce temps, la patrone se fait tringler par Jacinto, le manutentionnaire au physique de playboy en réalité intéressé par les quelques lingots d'or que Madame conserve afin de venir en aide à la résistance. Orphelin également, Jacinto assume mal le fait de n'avoir su s'éloigner de cet établissement isolé. C'est donc dans ce cadre que Carlos, enfant clairement lucide et peu enclin à se faire marcher dessus, va faire la rencontre de "celui qui murmure", à savoir le fantôme d'un pensionnaire disparu le soir où une bombe tomba au centre de la cour de l'orphelinat sans exploser. Sorte de totem macabre cet engin de destruction semble posséder une personnalité propre...
Guillermo del Toro délaisse les studios hollywoodien le temps d'un film fantastique plus intimiste et signe par la même occasion l'un des films de fantôme les plus remarquables de ces vingt dernières années. Non pas que le film soit effrayant, la peur engendrée par le spectre est ici quasiment anecdotique, mais del Toro rend son récit passionnant d'humanité et de cruauté en préférant mettre en avant la personnalité de ses personnages et leurs relations. Visuellement somptueux grâce à la photo de Guillermo Navarro (JACKIE BROWN, et désormais présent sur tous les films de del Toro) qui sublime chaque plan au point d'en faire systématiquement du caviar pour les yeux, et réalisé de manière très posée - à l'opposé de l'actioner bourrin BLADE II - et subtile, L'ECHINE DU DIABLE privilégie l'histoire et la dramaturgie plutôt que l'épouvante pure et dure et traite intelligemment, à travers son histoire d'orphelin fantôme et d'amours contrariés, des grands maux de l'humanité comme la vanité, la trahison, la couardise et la guerre. Et c'est magnifique.

Le site: http://www.elespinazodeldiablo.com/

Un pur putain de chef d'oeuvre puissant et poignant , une oeuvre majeure dan,s la filmo de Del Toro et même en ce qui me concerne dans l'histoire du cinéma , la fusion parfaite du pur film de genre et du cinéma dit d'auteur , a mi chemin entre bunuel et john ford.... BRILLANTISSIME et BOULEVERSANT!!

content que tu ais aimé ce film kero!!

kitano jackson a écrit:

content que tu ais aimé ce film kero!!

J'adore!
C'est la première fois que je le revoyais depuis la découverte du film à Gérardmer où il raffla pas moins de 3 prix. Et y a pas à dire, ça fait du bien!

Ah oui il est géant... et Paredes y est excellente

Ah oui, superbe histoire de fantôme. Quelle atmosphère!

Parmi les quelques films de fantôme plus ou moins récents que j'ai vus, il est parmi mes préférés. Et question d'atmosphère, j'ai aussi une très grande estime pour «Les Autres».

Merci les réalisateurs hispanôphones...

Pour le coup j'accorche plus à l'angoisse huis-clos des Autres, même si l'Echine... est une sorte de huis-clos à sa manière...! Nicole Kidman y est vraiment très grande...
De toute manière, suis un fan des films d'Amenabar... son premierlong métrage Thesis était déjà excellent & Mar Adentro était tout simplement sublime !