"The Demon" est un film pour le moins déroutant. Ca commence comme un thriller fantastique où un colonel à la retraite offre ses dons médiumniques à un couple dont la fille a été enlevée par un homme à l'identité mystérieuse. Cameron Mitchell, dans le rôle du médium, nous sort alors le grand jeu lors d'une séance de parapsychologie toute en finesse: il grogne, grimace, transpire, renifle les draps du lit de la jeune fille tel un vieux pédophile et déchire sa taie d'oreiller avant de reprendre son souffle sous le regard médusé des parents! Changement de décors... et peut-être même de film puisqu’on ne retrouve aucun des protagonistes du début (à l’exception du "démon" qui se sera de toute façon fait très discret jusqu’ici) et que l’on verse soudainement dans le slasher post-"Halloween". Nous faisons la connaissance de Mary, une jolie institutrice aux cheveux d'or qui a la désagréable impression qu'un homme l'épie à tous les coins de rue. Sa cousine, une jolie brune aux yeux bleus, est courtisée par un gosse de riche. A partir de là, il ne se passe plus grand chose dans le film. Les filles discutent entre elles, sortent avec leur copains, vont au boulot, font du shopping, et dévoilent éventuellement un peu de leur poitrine histoire de ne pas laisser le spectateur s'endormir trop profondément... Puis, soudain, retour au thriller fantastique. L'enquête du Colonel Mitchell tourne court. Le squelette de la petite fille kidnappée a finalement été retrouvé perché en haut d'un sapin et son père a été victime du tueur après avoir suivit une piste révélée par des dessins du Colonel. Ce dernier, tout désolé, tient à le faire savoir à la pauvre veuve. "Vos pouvoirs extrasensoriels vous ont-ils préparé à cela?" lui lâche-t-elle avant de lui tirer une balle entre les deux yeux! Fin du thriller, et étonnement général. Retour au slasher. Mary continue de sentir une présence rôder autour d'elle. Un homme lui lance des coups de fil étranges ("Black Christmas" et "Terreur sur la ligne" ont visiblement été vus et revus par le réalisateur). Mais qu'à cela ne tienne. Mary laisse la maison à sa cousine qui s'est planifié une petite soirée romantique. Amour, tendresse, doux baisers... il est maintenant temps que l'amant frimeur rentre chez lui. Pas de pot, le fornicateur se fait tuer dans sa voiture par le tueur, qui va ensuite s'empresser de déglinguer la cousine avant d’attendre patiemment la blonde Mary. La voila d’ailleurs qui arrive. Elle se fait couler un bain, se déshabille, presque entièrement, ne gardant que sa culotte, mais sent soudain que quelque chose ne tourne pas rond. Arrive alors le meilleur moment du film, celui où Mary, quasiment entièrement à poil, tente d’échapper à son agresseur! Et alors que le "démon" meurt sous les coups de ciseaux de la jeune fille, que son masque tombe et qu'on ne sait de toute façon ni qui il est, ni pourquoi il a fait ce qu'il a fait, on se dit que tout ça, c’est vraiment n’importe quoi, mais qu’on a tout de même bien fait de tenir jusqu'au bout. Je disais "déroutant" ?